« Le jardin de la France », la signature de la Région au salon de l’Agriculture

Au salon international de l’agriculture, qui fermera ses portes dimanche soir à Paris, plus d’une centaine de producteurs de la région Centre-Val de Loire défendent avec succès un art de vivre et un savoir-faire.

Par Zoé Cadiot

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Levée des couleurs

Sur le papier, muni d’un numéro de stand, trouver l’ambassade éphémère de la région Centre-Val de Loire au salon international de l’Agriculture, qui se tient à Paris jusqu’à dimanche, semble un jeu d’enfant. Pourtant, une fois passé l’une des portes du hall 3, où nombre de régions ont levé leurs couleurs, rejoindre le stand régional relève davantage du jeu de piste. Tant la signalétique se joue des aménagements temporaires. Et n’espérez pas trop demander votre chemin dans la capitale. La confusion « patronymique » entre Pays de la Loire et Centre-Val de Loire qui est réelle dans les allées du salon, vous entraînera vers d’autres aventures gustatives.

Du jardin du roi aux jardins partagés

Sur le stand de la région où une centaine de producteurs fermiers, artisans et autres acteurs de la filière agro-alimentaire sont regroupés sous la bannière « Centre-Val de Loire », on s’amuse de ce quiproquo. D’autant que cette année, rien ne semble ombrager la bonne humeur des exposants régionaux, venus des six départements. Les premiers résultats, enregistrés mi-parcours augurent un cru 2023 exceptionnel. « On est super content », glisse Edouard Guibert, éleveur caprin et producteur de Sainte-Maure-de-Touraine, du côté de Loches (Indre-et-Loire), qui espère bien confirmer la tendance dans les prochains jours. Tout comme l’ensemble des producteurs présents, installés dans cet espace végétalisé de 420 m2 par la filière horticole du Centre-Val de Loire, baptisé « Jardin de la France ». Clin d’œil à l’« histoire exceptionnelle des jardins qui ont façonné les paysages du Centre-Val de Loire et du lien qui unit l’un à l’autre le jardin du roi ou du prince à celui du paysan qui arpente les varennes, vergers et autres terres maraîchères jusqu’à aujourd’hui où se sont développés les jardins partagés », expliquait-on mardi lors de l’inauguration du stand par le président de la Région François Bonneau, et sa vice-présidente déléguée à l’Agriculture et à l’Alimentation Temanuata Girard, en présence du ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, le Loir-et-Chérien Marc Fesneau.

Défis à venir

Au terme d’une longue déambulation dans ce Jardin de la France, qui reflète aussi un autre art de vivre avec sa guinguette et ses deux restaurants, François Bonneau n’a pas manqué de pointer les défis à venir dans un monde agricole en pleine mutation. « Aujourd’hui l’agriculture comme beaucoup d’activités dans notre société est interrogée, bousculée par les transitions environnementales, économiques, numériques… Force est de constater que dans ce moment si particulier, il est difficile d’avoir de véritables perspectives pour l’avenir de l’agriculture. Aussi, nous avons choisi de mettre le paquet pour accompagner le plus possible nos agriculteurs et producteurs », dont le savoir-faire est recherché. De la fabrication artisanale des sablés de Nançay (Cher) aux chips artisanales de Beauce, en passant par les AOP caprines du Centre et autres vins de Touraine et productions apicoles et horticoles.

Nouvelles saveurs

Le soutien de la région dans cette aventure parisienne est salué par les professionnels, qui n’ignorent pas les coûts d’une semaine à Paris. « Ce n’est pas négligeable », explique ce charcutier-traiteur de Bourges, qui propose avec succès des produits à partir de recettes traditionnelles. « On voit que les gens ont envie de se faire plaisir mais aussi de découvrir de nouvelles saveurs. Il y a une curiosité », précise David Eymard, paysan-meunier bio en cœur de Beauce dont les confitures de pommes de terre intriguent. Tout comme cet apéritif « Arborigen », fruit d’une fermentation inédite proposée par un arboriculteur du Loiret.

Un savoir-faire interrogé

Derrière cette légèreté ambiante, se dessinent aussi quelques inquiétudes. Et pas besoin d’aller jusqu’aux pavillons des bovins, caprins et autres porcins pour les entendre. Le débat sur les néonicotinoïdes comme sur les engrais ne se limite pas aux betteraviers de la Beauce. La réglementation européenne, la sécheresse ou encore la question de la transmission avec les évolutions du métier d’agriculteur taraudent les visiteurs, qui n’hésitent pas devant un verre de Quincy ou de cidre à ouvrir le débat. « On a de vrais échanges. On voit aussi qu’on partage les mêmes attentes. Que ce soit ici à Paris ou sur l’exploitation, on veut tous une agriculture de qualité, respectueuse de l’environnement », juge cette élève du lycée agricole de Châteauroux, Naturapolis.

Moment de partage et de découverte, le salon de l’Agriculture qui réunit plus de 1 000 exposants porte de Versailles jusqu’à dimanche soir, devrait accueillir d’ici sa fermeture plus de 500 000 visiteurs.

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