A Semoy, lors des Festiv’Elles, Najda rêve de football

Quoi de plus normal que de parler sport et football dans un gymnase, même si l’on est au théâtre pour interpréter « Midi nous le dira » ! Najda, jeune malouine, attend l’heure fatidique afin de savoir si elle sera sélectionnée en équipe de France espoirs, ou pas.

Par Bernard Thinat

A Semoy dans le gymnase de la Valinière, samedi en fin d’après-midi, en présence du Maire de la commune. Une exposition sur le chemin menant au gymnase rappelle à nos souvenirs, les exploits sportifs de tant de femmes françaises, de Suzanne Lenglen championne olympique de tennis en 1920 aux plus récentes victoires des handballeuses aux JO de Tokyo.

Il est 11 heures à l’horloge de Najda, 18 ans, elle attend midi. Elle est si stressée qu’elle parle à elle-même, mais à 10 ans d’écart, en 2032, via une capsule temporelle (ça existe peut-être, quoique j’aie néanmoins un doute) et son téléphone portable (quand on vous dit que ça sert à tout, cet objet !). Elle veut connaître son avenir de footballeuse, quoi, c’est probablement plus fiable que les cartomanciennes et autres médiums. Elle est la meilleure de son club au poste d’avant-centre, mais sait-on jamais.

Elle nous parle aussi, à nous public, de sa famille, ses parents et surtout Grand’Ma qui lui a dit quand elle était petite et qu’elle voulait faire du foot, qu’une arrière-grand-mère à elle Najda partait courir seule dans le désert. Elle doit tenir d’elle ! Ainsi que de son premier contact avec un ballon, dans le séjour, seule à ce moment, et qu’un malencontreux coup de pied envoya le joli ballon qu’elle tenait dans ses mains, qu’elle caressait, dans un vase !

Juliette Gharbi interprétant Najda, la footballeuse – Photo B.T.

Texte d’une grande richesse dû à Joséphine Chaffin de la « Compagnie Superlune » basée à Mâcon, assistée de Clément Carabédian pour la mise en scène, et interprété sur le plateau par l’actrice Juliette Gharbi, virevoltante, d’une folle énergie durant une heure. Mais c’est surtout, un hymne à la liberté de la femme, celle qui veut elle-même choisir son avenir dans une société où le sport féminin n’est pas considéré comme quelque chose d’essentiel, et surtout n’est pas l’égal du sport masculin. (1)

A ses côtés, un clavier-synthé tenu par une jeune femme : toutes deux se font parfois signe tout au long du spectacle. Interrogée sur la possibilité qu’elle soit elle-même dix ans plus tard, Juliette Gharbi n’a pas démenti, mais n’a pas confirmé non plus. Peut-être, m’a-t-elle répondu dans un grand sourire.

(1) Les Orléanais en savent quelque chose : après la mise à mort de l’équipe féminine de handball en pleine saison (les Panthères), voilà le volley féminin (les Comètes) qui risque fort de suivre la même trajectoire. Cette représentation qui en était environ à la cinquantième pour la Compagnie, était particulièrement bienvenue sur les terres de la Métropole orléanaise. Une seconde représentation a eu lieu à Saint-Jean-de-Braye le lendemain dimanche.

Pour en savoir plus sur les Festiv’Elles

Retour à Ormes avec Nadia Comaneci

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