Conseil municipal : « y a-t-il une montée de la violence d’extrême droite à Orléans ?

La gauche dénonce une série continue d’actes antisémites ou néo-nazis dans les rues de la ville pourtant réputée « sûre » par la municipalité qui affiche une baisse de 85 % des actes de délinquance. Serge Grouard en a profité pour rassurer sur l’avenir du CDN.

Par Jean-Jacques Talpin

Florent Montillot a détaillé le bilan 2022 sur la délinquance à Orléans. Photo Magcentre

Même s’ils se défendent de « toute autosatisfaction », Serge Grouard et son double Florent Montillot sont aux anges : les chiffres 2022 de la délinquance placent Orléans
« parmi les grandes villes les moins délictuelles de France ».
Entre 2019, année avant Covid, et 2022 la baisse de la délinquance atteint en effet 25 %, avec 1 524 délits.

A l’exception des vols à la tire et des atteintes aux personnes (en hausse de 3 % contre 14 % en France), tous les délits sont en effet orientés à la baisse. Entre 2001 et 2022, la délinquance de proximité a même chuté de 82,4 %. Seule source d’inquiétude, la part des étrangers mis en cause augmente : 31,1 % l’an passé contre 27,7 % deux ans plus tôt. Un autre indicateur ravit la majorité : la part des mineurs auteurs de délinquance ne représente plus que 13,5 % contre 27,5 % en 2001, une chute que Florent Montillot explique notamment par les efforts (pour un coût de 7,5 millions par an) déployés par la ville en faveur de la prévention de la délinquance et pour la réussite éducative.

La ville municipalise…

Évidemment la gauche apporte quelques bémols à ce beau bilan. Le point le plus sombre est dénoncé par Emmanuel Duplessy (Génération.s) qui met en avant la montée de la
« violence politique » et notamment celle de « la mouvance néo-nazie ».
 L’élu a notamment mis en avant une série d’actes et d’agressions comme cette rixe avec slogans antisémites fin janvier dans le centre-ville, agression qui avait été dénoncée par la conseillère Fanny Picard. Sans confirmer cette montée, Florent Montillot s’est contenté de rappeler que la vidéosurveillance (240 caméras installées) avait permis d’interpeller les auteurs de cette rixe.

Malgré l’opposition de la gauche, la ville va municipaliser Anim’Orléans (ex Aselqo). En crise depuis plusieurs années (une action pénale est en cours), l’association peine à trouver sa place. Elle sera donc gérée en régie par la ville. « Il faut à l’avenir empêcher de nouvelles dérives, s’est exclamé le maire, la régie permettra un contrôle administratif. On a fait le choix du service public ». Et de s’étonner que la gauche s’oppose à cette municipalisation, et à ce retour dans le « giron municipal ». Une position que Baptiste Chapuis (PS) justifie par « l’absence de concertation avec les usagers, les personnels et les bénévoles et par l’absence complète de projet et de vision ».

Une police municipale hyperactive

En rupture avec une baisse quasi-continue depuis 2001, 2022 voit une très légère hausse de la délinquance de proximité en augmentation de 6 % sur l’année précédente, chiffre somme toute biaisé puisque 2021 comme 2020 ont connu de longues périodes de confinement ou de couvre-feu induisant de facto une baisse relative de la délinquance. Pourtant la police municipale n’a pas ménagé ses efforts pour faire respecter la loi en ville. Les chiffres sont éloquents : interpellations + 43 %, lutte contre les stupéfiants 
+ 60 %, ou mises en fourrière + 20 %.
 Mais un chiffre satisfait particulièrement Florent Montillot, c’est celui de la baisse du pourcentage des mineurs mis en cause, divisé par deux en 20 ans avec un « effondrement » des mineurs impliqués. L’élu, en charge également de la prévention et de la réussite éducative, y voit le fruit de ses actions notamment contre le décrochage scolaire avec des dispositifs comme “Passerelle”, “Ecole de la Deuxième Chance” ou “Plateforme”, dispositifs de médiation sociale qui incluent les Travaux d’Intérêt Général.

Le CDN conforté ?

Mais ce conseil municipal aura d’abord servi à clarifier la position de la ville sur l’avenir du Centre Dramatique National (CDN) que l’on dit menacé. Pour la première fois, Serge Grouard s’est exprimé sur le sujet dénonçant « les élucubrations et la désinformation » (y compris par le journal Le Monde). « C’est du n’importe quoi qui s’est répandu comme une traînée de poudre au niveau national. C’est regrettable, s’est-il exclamé. Le CDN est là, et restera là et nous en sommes heureux ». En plus de la presse responsable de cette « désinformation », le maire a trouvé aussi une autre responsable : la directrice Séverine Chavrier en partance pour Genève et qui aurait alimenté cette rumeur, par une pétition et une prise de parole après un spectacle. Pourtant une 
« réflexion » est en cours pour « améliorer le fonctionnement » de l’ensemble Carré-Saint-Vincent (CadoCDN, CCN, théâtre).
 « Mais la tempête est derrière nous, se réjouit l’adjoint à la culture William Chancerelle qui en attend même très rapidement une très bonne nouvelle venant du ministère de la Culture ». Vivement demain…

Le CDN, théâtre des incertitudes depuis plusieurs semaines. Photo Magcentre

Crédit Photo de Une : MG 

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  1. 240 caméras certe mais combien de personnes pour regarder les 240 écrans ?

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