Drevant et La Groutte : deux sites archéologiques incontournables à découvrir en Berry

Peu valorisées et pourtant riches d’histoire, les terres berrichonnes méritent le détour. Pour les mettre en valeur, l’association Conservation et animation du patrimoine de Drevant – La Groutte, communes situées à quelques kilomètres de Saint-Amand-Montrond (18), font vivre les lieux à travers trois sites d’exposition permanente à destination du grand public.

Par Alexandra Adam

Le théâtre gallo-romain de Drevant a été fouillé pour la première fois au XIXe siècle par Hazé, conservateur des Monuments Historiques du Cher.


Respectivement peuplés de 546 et de 123 âmes, les villages berrichons de Drevant et La Groutte sont connus pour les vestiges d’un autre temps qu’ils abritent. L’impressionnant théâtre de Drevant dévoile notamment un bâtiment de scène long de 17 mètres et large de 6 mètres.

Mis au jour entre 1901 et 1906 par les archéologues, il mesure 85 mètres de diamètre extérieur. Des fouilles programmées y ont été conduites par Christian Cribellier, ingénieur à la Direction régionale des affaires culturelles (DRAC) d’Orléans, dès 1999 pour l’étudier dans son intégralité.

La Maison du patrimoine de Drevant témoigne de la riche activité viticole qu’a connue le Berry.

Les thermes et le sanctuaire découverts au XIXe siècle 


Créée à l’origine en 2002, sous le nom de Comité des fêtes et d’animations culturelles de Drevant-La Groutte, l’association Conservation et animation du patrimoine (CAP) est née en 2014 de l’ambition d’une poignée de passionnés d’histoire locale et compte une trentaine d’adhérents.

Ses bénévoles se sont donnés pour mission la valorisation du site géologique et préhistorique de la Groutte et du site gallo-romain de Drevant, fouillé pour la première fois au XIXe siècle par François-Alexandre Hazé, conservateur des Monuments Historiques du Cher. En 1834 sont ainsi découverts le sanctuaire et deux établissements thermaux.

« Nous pensions qu’un site comme celui-ci devait vivre, se remémorent Jean-Pierre Quillet et Nathalie Hély. Les membres de l’association ont donc construit des expositions, organisé des manifestations culturelles et programmé des visites sur les sites archéologiques ». Certains des objets issus de ces fouilles, comme la tête d’enfant datée du IIe siècle, sont à découvrir dans les galeries du musée Saint-Vic de Saint-Amand-Montrond.

Retour dans le passé assuré, guidé par Yves Roussillot : disponibles à l’achat, des tablettes de cire sont fabriquées artisanalement par ce bénévole. Chacune d’elle est d’ailleurs accompagnée d’un livret présentant l’écriture romaine, avec l’alphabet et les chiffres.

Des expositions pour valoriser les résultats des fouilles

De ce patrimoine local est née l’exposition « Maximus au spectacle » qui a été installée en 2004 à la Maison du Patrimoine de Drevant. La même année que celle du « Camp de César » à la Maison du Chaufournier de La Groutte. Toutes deux ont depuis été considérablement complétées au gré des recherches et des découvertes des archéologues.

L’année 2006 a vu le montage de l’exposition « Aqua ducta » qui a, elle aussi, rejoint la Maison du Patrimoine. Avec l’exposition « Derventum vinalis », la visite se poursuit également à l’extérieur puisque l’année 2009 a connu le démontage, la fouille puis la reconstruction de la loge de vigne de Monsieur Boury. « Nous en avons recensé 48 », complète Jean-Pierre Quillet.

Signe que « les Gaulois étaient des grands amateurs de vin ! » En veulent pour preuve les amphores, montrées du doigt par ce passionné, qui ressemblent à celles issues des fouilles de Châteaumeillant et exposées au musée Emile Chénon.

Ils ont également créé une randonnée, judicieusement appelée « Le Sentier de César », qui relie les sites d’exposition des deux villages à travers des panneaux explicatifs « validés par les Monuments Historiques », précisent les membres de l’association.

Yves Roussillot, bénévole de l’association CAP Drevant-La Groutte, présente les panneaux qui jalonnent le Sentier de César.


Ce sentier conduit le visiteur sur la rive gauche du Cher, à La Groutte, où se situe l’oppidum des Murettes autrement appelé Le Camp de César, occupé depuis 5 000 ans avant J.-C. Constitué d’un éperon rocheux calcaire, il domine la rivière et mesure 5 hectares.

Les fouilles conduites en 1966 ont révélé la présence de cabanes à l’intérieur du rempart qui ont livré un important matériel archéologique (outils en silex ou en
os et poteries) dont les fidèles reproductions sont exposées au public dans la Maison du Chaufournier.

A La Groutte, la Maison du Chaufournier témoigne du riche passé de la commune.


Disponibles à l’achat, des tablettes de cire sont aussi fabriquées artisanalement par ce bénévole. Chacune d’elles est d’ailleurs accompagnée d’un livret présentant l’écriture romaine, avec l’alphabet et les chiffres.

  • Contact : Les visites libres reprennent tous les week-ends dès le mois d’avril jusqu’en octobre, de 10 h à 19 h, et tous les jours en juillet et août. Visites guidées pour groupes sur réservation à capdrevantlagroutte@hotmail.com ou par téléphone au 06.81.71.38.14 (Yves Roussillot) / 06.08.18.07.67 (Bernard Courtaud) / 02.48.96.81.54 (Jean-Pierre Quillet).

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