« Élisabeth Borne ne se conduit pas comme un Premier ministre sur le départ »

Gil Avérous, maire de Châteauroux et président des Villes de France était mercredi à Matignon où la Première ministre proposait aux présidents des associations nationales d’élus une feuille de route pour les douze prochains mois.

Par Pierre Belsoeur

Gil Avérous n’évoluait pas vraiment dans l’inconnu mercredi matin. Il avait, par le passé, travaillé régulièrement avec son ami Jean Castex à Matignon et avait reçu à deux reprises Élisabeth Borne à Châteauroux en qualité de ministre des transports, puis de l’emploi. A sa sortie de cette rencontre entre les présidents des associations nationales d’élus et le gouvernement, il a bien voulu répondre aux questions de Magcentre.

Gil Avérous, maire de Châteauroux, président de Châteauroux Métropole et de l’association des Villes de France Photo P.B.


Magcentre
 :
 Comment avez-vous trouvé la Première ministre ?


Gil Avérous :
 Comme une technicienne, maîtrisant parfaitement ses dossiers, ne laissant pas percevoir une quelconque inquiétude pour l’avenir, agréable avec ses interlocuteurs et présentant une véritable volonté de dialogue. Elle nous a d’ailleurs gardés très longtemps autour d’elle, car chacun d’entre nous a été invité à tour de rôle à lui présenter notre ressenti de la situation du pays.


Qui participait à ce rendez-vous ?

Les présidents des associations des Maires de France, des petites villes, des maires ruraux, de France Urbaine, des Régions de France, des Départements et des Intercommunalités. Après nous avoir écoutés, Élisabeth Borne et Christophe Béchu (ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France) nous ont présenté l’agenda des thématiques à venir. Nous allons travailler sur des thématiques institutionnelle, financière, cohérence des territoires qui pourront aborder par exemple le financement de la transition écologique, le nouveau rôle des préfets, le verdissement des investissements…


Vous avez le sentiment que le pouvoir est coupé de la réalité du terrain ?


Lors de ma prise de parole, j’ai insisté sur ce qui impacte le moral des Français dans nos villes moyennes.
 Les magasins de centre-ville qui ferment, le retard de la réindustrialisation, mais aussi le danger de la numérisation des procédures de services publics. Une partie de la population ne comprend pas comment ça marche, n’ose pas dire qu’elle ne comprend pas et ne sait pas à qui s’adresser. Après l’illettrisme on découvre l’illectronisme.

Il s’agissait d’un déplacement utile ?

Je suis content que l’on ait eu une attention particulière avec une vraie feuille de route. 
Ces derniers temps on assistait à des initiatives pas forcément inintéressantes mais un peu dispersées. Cette fois, la cohérence est là et nous sommes tous appelés à travailler sur les différentes thématiques, les présidents en direct avec Matignon, mais nos collaborateurs et vice-présidents dans les différentes commissions à raison d’une réunion par mois, et cela sur douze mois, voire plus pour certains thèmes.
 J’ai également remarqué une main tendue vers les départements dans le domaine du logement.

Élisabeth Borne n’est donc pas sur le départ ?

Ce n’est vraiment pas l’impression qu’elle a donnée. Elle a manifestement des objectifs
au-delà des douze prochains mois.


Plus d’infos autrement sur Magcentre : Gil Averous élu président des Villes de France

Commentaires

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  1. Borne est un monument de cynisme et de mauvaise foi. Averous lui sert la soupe’

  2. Une façon de leur répondre c’est de se retrouver ce soir (lundi) à 20h devant la mairie de sa commune pour faire un charivari (grand bruit, tumulte) avec casseroles et compagnie pour couvrir la voix de celui qui n’a rien à nous dire.
    En plus vous pouvez avant de venir débrancher tout ce qui n’est pas nécessaire chez vous, si nous sommes assez nombreux le réseau national disjonctera et ça lui coupera même le sifflet (plus de télé!).

  3. Au contraire de M. H. Rigault, on peut penser que l’absence de commentaires en dehors du vôtre, montre, s’il en était besoin que Mme Borne est un exemple de responsabilité et l’inverse d’une inconséquente. Pour la soupe, la solidarité organisée par un système de retraite par répartition qui tient debout et qui marche, ne tiendrait pas très longtemps malheureusement si on n’adaptait pas l’âge des départs en retraite à l’augmentation du nombre des retraités à venir : de dix millions en 2020 à dix neuf millions en 2030. A moins de baisser le pouvoir d’achat des retraités en cours…

  4. La complexité du sujet est qu’il existe deux exigences centrales antagonistes sur ce sujet précis des retraites :

    1°) maintenir sur le moyen / long terme le système à flot (objectif : conservation équilibre dépenses – recettes)

    2°) assurer l’ajustement du système, sans déplaire à la majorité des bénéficiaires concernés, ainsi que des autres parties prenantes, comme les employeurs, cotisants eux également et utilisateurs de la force de travail des bénéficiaires des retraites.

    Le constat est hélas celui là :
    Pour tenir le 1°), il faut nécessairement dégrader le 2°).
    Si l’on accepte pas de dégrader le 2°), impossible de tenir le 1°).

    Et comme, aucune des parties ne lâchera spontanément pas, un repli quel qu’il soit sur les avantages considérés par défaut comme acquis, les choses ne peuvent pas mécaniquement bien se passer, sans négociation et sans recherche de compromis.

    Nous pouvons retourner le sujet dans tous les sens, il n’existe aucune solution pour tenir en même temps, ces 2 exigences ambivalentes.

    A partir d’un tel constat, comment ne pas se résoudre à l’inévitable action de recherche justement d’un compromis, avec tout ce que cela nécessite d’échanges, de bonne foi, de temps passé, dans l’équité et surtout, la justesse de la décision finale, pour l’ensemble des parties concernées.

    La tâche est bien entendu ardue et immense. Le temps à y consacrer est gigantesque, compte tenu des situations tellement différentes des salariés à considérer, sachant qu’une décision difficile n’est acceptée que si l’équité dans la décision pour toutes les parties est respectée.

    L’histoire nous montre que l’effort peut être consenti, si et seulement si, l’effort est équitablement partagé par tous, sans exception, sans passe droit, sans qu’un avantage soit consenti à quiconque.

    Dit autrement, dans une réforme de cette nature, le pain noir doit être partagé par tous, équitablement, en prenant en compte, l’ensemble des aspects.

    Juste un exemple qui peut apparaître comme une iniquité :

    Un âge de départ fixé à un seuil minimum pour tous se heurte déjà au seul bon sens que la ligne de départ n’est pas la même pour tout le monde.

    Tout cela est un peu comme si, sur une course à pied, on fixait bien la ligne d’arrivée la même pour tous, quand en même temps, la ligne de départ pouvait être différente.

    Pour rendre compte des écarts constatés des débuts de carrière de chacun, du niveau de pénibilité sur chacun des jobs qui pourront être différents dans la vie de chacun, des périodes d’absences au milieu des vies professionnelles pour des motifs et choix personnels, mais aussi en valorisant celle ou celui qui se dédit à élever l’enfant pendant les 3 premières années, …, pourquoi ne pas avoir eu ce courage d’envisager cette notion de point, susceptible d’égaliser les droits de chacun, en rendant un système équitable qui prendrait en compte les données de vie de chaque bénéficiaire d’une retraite, quelle que soit la complexité de son parcours ?

    Alors si, il fallait bien faire quelque chose et agir. Il aurait été préférable de bien le faire, en prenant le temps de la faire, en mettant en point d’orgue, l’équité dans la décision finale, afin que personne ne se sente floué.

    Disons que l’opération menée est globalement maladroite. C’est dommage.

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