Magcentre est allé à la rencontre de ces personnes qui, bénévoles ou professionnelles, dans l’ombre ou sur le devant de la scène, mettent leur talent au service de la culture musicale, pour la faire connaître, la développer et la diffuser à tous les publics. Aujourd’hui : l’équipe de Label Tremp.
Par Izabel Tognarelli
En dix ans, Label Tremp s’est imposé dans le paysage de la musique actuelle en région Centre-Val de Loire, et même un peu au-delà puisque les groupes viennent aussi des départements limitrophes, du sud des départements de Seine-et-Marne et de l’Essonne, ainsi que de l’Yonne (mais pas davantage, afin de conserver une vocation régionale). Ce tremplin musical, créé en 2012 par C2L, la radio de Châlette-sur-Loing, permet à des groupes amateurs de se produire dans des conditions professionnelles. Ce concours est organisé chaque année par un noyau dur de quatre personnes : Didier Roquet (président fondateur), Jean-Paul Blanc (président du jury), Alison Buisson (musicienne et membre du Conseil de l’association) ainsi que son frère, Antoine, ingénieur du son. Au moment des concerts, l’équipe s’étoffe jusqu’à atteindre une quinzaine de bénévoles. En dix ans, ils ont organisé une quarantaine de concerts et brassé près de 10 000 spectateurs. Ils ont donc eu le temps de travailler leur méthode et de se forger une réputation : Label Tremp est désormais un événement attendu, non seulement des groupes amateurs en quête de professionnalisation, mais aussi du public, qui répond toujours présent.
Du sérieux et de la diversité
Tous ceux qui naviguent au sein de l’organisation de Label Tremp ont un lien fort avec la musique. Certains ont une formation musicale, jouent d’un instrument depuis longtemps ; on compte même un concertiste et un journaliste spécialisé. Les oreilles sont affûtées et chacun a son domaine, qui ne se limite pas au pop et au rock. Cette diversité est l’une des clefs pour comprendre la longévité de Label Tremp : « Il est intéressant d’avoir au moins neuf personnes dans le jury car on ne note pas tous de la même façon, commente Jean-Paul Blanc. Cela crée un équilibre car on ne veut pas qu’il y ait une tendance particulière et que la même musique soit toujours mise en avant ».
A la recherche des talents émergents
Label Tremp ne cherche pas les virtuoses : « On cherche des gens qui ont certaines qualités, mais on ne cherche pas les meilleurs parmi les meilleurs puisque ceux-là n’ont plus besoin de nous. On cherche des gens qui ont potentiellement un talent en devenir », poursuit Jean-Paul. Label Tremp leur offre une scène professionnelle (celle du Hangar, à Châlette-sur-Loing) : « Les groupes ont droit à une heure de balance chacun avant leur concert, ils sont pris au sérieux », précise Alison Buisson. « C’est pro du début à la fin, et c’est ce qu’on voulait. Quand j’ai commencé Label Tremp, j’ai dit qu’on faisait tout bien ou on ne le faisait pas. La bidouille, l’à-peu-près, ça ne m’intéresse pas. Et aucun passe-droit : même si un de nos amis se présentait avec un groupe, il ne passerait pas. Pas de conflit d’intérêt, c’est pour ça qu’on est encore là ». Parole de président fondateur !
L’équipe de Label Tremp accompagne aussi les groupes vers la professionnalisation. « Nous sommes à l’écoute de leurs besoins, en leur donnant des conseils, poursuit Didier Roquet, notamment grâce à Jean-Philippe Lajus qui est un professionnel. Il a une expérience internationale et possède un certain niveau : il sait ce qui se passe ailleurs et il a une vision d’ensemble de ce qui se passe dans le monde au niveau de la musique et des tendances. Il est d’excellent conseil. Certains groupes n’hésitent pas – puisque cela fait partie de notre accompagnement – à lui demander conseil pour s’améliorer ». L’équipe de Label Tremp est fière quand elle voit un des groupes qu’elle avait sélectionné se produire sur la scène de The Voice. Et tous pensent à ce groupe de rock garage, Red Money, qui a composé la musique d’un épisode de la série américaine The Young and The Restless.
Déroulement du Label Tremp
Dès octobre, l’édition de l’année suivante se met en route, avec mise en ligne du règlement et inscriptions jusqu’au 31 décembre. Une vingtaine de personnes se penchent sur les sons envoyés par les candidats, une cinquantaine chaque année. Chaque groupe a envoyé au moins trois titres, évalués selon une grille. Douze groupes sont alors retenus (auxquels viennent s’ajouter trois en liste d’attente) pour les trois manches à venir qui se déroulent entre février et juin. Le prochain concert de sélection pour l’édition 2023 se tient le samedi 13 mai à partir de 20h30, au Hangar, 5 rue de la Forêt à Châlette-sur-Loing. Quant à la finale, elle aura lieu le 9 septembre (même lieu, même heure). L’entrée est gratuite, mais limitée à 250 personnes (il arrive régulièrement que l’organisation soit obligée de refuser du monde).
Sadya, groupe de Saint-Jean-de-la-Ruelle, a ouvert le 2e concert de sélection de la saison 2023 – Photo Izabel Tognarelli
Jihel, octuor de Châteauroux, et sa section de cuivres, a remporté les suffrages – Photo Izabel Tognarelli
En coulisses, les discussions du jury sont serrées – Photo Izabel Tognarelli
Plus d’infos autrement sur Magcentre : Ils dynamisent la musique à Orléans # 1 : Éric Valette