Telemann brillamment réhabilité

Raphaël Cohen-Akénine a subjugué le public ce jeudi 25 mai lors d’un magnifique concert consacré à Telemann (1681-1767) donné par les Folies Françoises en la salle de l’Institut.

Par Anne-Cécile Chapuis

Les Folies Françoises salle de l’Institut le jeudi 25 mai 2023. Photo AC Chapuis


La valeur n’attend pas le nombre des années. Et le jeune flûtiste de 15 ans qui s’est produit à l’Institut en est la preuve vivante. Le concert donnait la parole à un seul compositeur : Telemann, « cet illustre inconnu » ainsi qu’il était annoncé dans la programmation. Et ce fut un florilège de musiques tour à tour enlevées ou recueillies qui ont montré la palette du compositeur et, s’il en était besoin, la grande virtuosité des interprètes.

Un compositeur prolixe et célèbre au XVIIIe siècle

Il était temps de (re)découvrir Telemann. La sélection a été effectuée par Raphaël : « C’est son compositeur fétiche et ce choix est son cadeau d’anniversaire ! », nous explique Patrick Cohën-Akenine, violoniste et co-fondateur des Folies Françoises et, vous l’aurez deviné, père de Raphaël. Le programme donne un aperçu de la musique du XVIIIe siècle telle qu’on pouvait l’entendre lors des offices ou dans les salons hambourgeois.

Autodidacte et auteur de plus de 600 pièces, sachant jouer de beaucoup d’instruments à cordes ou à vent, Telemann avait une prédilection pour la flûte à bec. Il a composé de nombreuses pièces de musique de chambre, dont certaines étaient publiées régulièrement dans des feuillets hebdomadaires suscitant l’engouement du public.

Virtuosité et musicalité

La prestation proposée par les Folies Françoises est un véritable enchantement. La salle est sous le charme : pas un bruit, pas de toux intempestive, pas même de craquement des fauteuils, c’est dire ! Juste la musique pure et limpide avec la sonorité lumineuse de la flute à bec qui vient colorer les cordes du violon, violoncelle et clavecin. Trios, fantaisies, sonates s’enchaînent avec simplicité, laissant croire que la musique est un jeu d’enfant ! Et pourtant, la virtuosité est là, acrobatique, tourbillonnante, époustouflante.

A mi-parcours, une fantaisie en fa mineur pour violon seul offre un moment de temps suspendu dans l’acoustique de l’Institut en pleine résonance avec l’instrument solo de Patrick Cohën-Akenine.

A souligner une « sonate méthodique en ré mineur » offrant une belle palette des effets instrumentaux, et un très beau « trio en la mineur » où l’ensemble fait montre de ses qualités d’ensemble dans un vivace scandé au millimètre près, et un affettuoso qui porte bien son nom.

Fortement applaudi par le public, c’est avec Vivaldi que se conclut cette belle soirée.

Béatrice Martin claveciniste, Raphaël Cohën-Akenine, flûtiste, François Poly, violoncelliste, Patrick Cohën-Akenine, violoniste, sous les applaudissements. Photo AC Chapuis


Et le dernier mot revient à Raphaël, très professionnel, qui remercie, invite au prochain concert où il jouera « avec des musiciens qui ne seront ni Béatrice (sa mère) ni Patrick (son père) mais qui sont cependant de très bons musiciens aussi ! » (sic)

Des parents qui peuvent être fiers. La relève est assurée !


Pour en savoir plus : Trois beaux concerts en préparation avec les Folies Françoises

 

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