Des boîtes à musique pleines de charme et d’humour à l’Institut Orléans

Les amis de l’Institut, fidèles à leur habitude, ont proposé un concert original et de qualité avec Corinne Sertillanges, soprano et Jean-Pierre Griveau aux claviers ce vendredi 2 juin.

Par Anne-Cécile Chapuis


La scène de l’Institut attendait le public, avec, dans l’ordre, un clavecin, un harmonium, un piano et un orgue. Sur le piano, un métronome bat inlassablement la mesure, comme si la répétition venait à peine de se terminer.

Entrée du pianiste qui vient tester les instruments, croit-on, mais il ne frappe pas le diapason habituel mais sol sol fa# sol… Et la chanteuse de fredonner « les boites à musique », air connu. Stop, c’est hors programme !

Le ton est donné, la soirée s’annonce pleine de malice et d’humour.

Corinne Sertillanges et Jean-Pierre Griveau à l’Institut le vendredi 2 juin 2023. Photo AC Chapuis


Et la musique retentit, avec la belle voix chaude et colorée de Corinne Sertillanges. Accompagnée à l’orgue, c’est « Mignonne allons voir si la rose » de Chardavoine (un contemporain de Costeley qui gagne à être connu), enchaîné grâce à une habile transition avec « le papillon et la fleur » de Gabriel Fauré, accompagné cette fois-ci à l’harmonium. Dans la célèbre « habanera » de Bizet, la soprano arpente la salle de l’Institut au plus proche des spectateurs. Petite leçon harmonique s’ensuit pour mettre en évidence des similitudes de construction avec « la mort de Didon » de Purcell, pleine d’émotion.

Le spectateur est conquis, et il va en être ainsi tout au long de la soirée.

Une création pleine d’humour par deux complices

Le spectacle a été conçu par les deux musiciens. Jean-Pierre Griveau passe allègrement d’un instrument à un autre, pourtant de facture et de jeu très différents. Caresser le clavecin ne nécessite pas le même toucher que frapper le piano, ni faire souffler les tuyaux d’orgue. Quant à l’harmonium, instrument rare aujourd’hui et encore plus inhabituel sur les scènes, c’est la technique avec pédalier qui engage l’instrumentiste.

Les mélodies s’enchaînent, passant du profane au religieux, avec Mozart, Rossini, Haydn, Monteverdi, Lalo…, et nous mènent jusqu’à la très romantique « heure exquise » de Reynaldo Hahn, avec ses beaux aigus et sa mélodie toute en douceur.

Un piano-jouet pour clôturer la soirée. Photo AC Chapuis


Pour terminer, dernier clin d’œil, c’est avec un petit piano-jouet que Jean-Pierre Griveau accompagne sa partenaire dans le Wiegenlied de Brahms, cet air bien connu qui a bercé des générations de nouveau-nés. Les boîtes à musique auront été jusqu’au bout de l’évocation !

Mais ce que retiendra le spectateur, c’est bien sûr la performance à passer ainsi d’un instrument à l’autre et d’un style à un autre, mais c’est surtout la qualité musicale. Corinne Sertillanges le dit « ce sont des mélodies que j’adore » et Jean-Pierre Griveau « on s’est bien amusés à construire ce programme » ça s’entend, ça se voit, et ça donne un très agréable concert.

 

Catherine Héau, porte-parole des Amis de l’Institut. Photo AC Chapuis


La saison des Amis de l’Institut se termine ainsi en beauté, et la programmation prochaine devrait démarrer le 14 octobre. Nous n’en saurons pas plus et devrons attendre pour connaître les pépites que cette association sait dénicher. A suivre !

Pour en savoir plus :

https://www.magcentre.fr/245830-la-classe-pour-la-belle-epoque-a-orleans/

https://www.magcentre.fr/252817-un-opera-collage-plebiscite-a-linstitut-orleans/

Commentaires

Toutes les réactions sous forme de commentaires sont soumises à validation de la rédaction de Magcentre avant leur publication sur le site. Conformément à l'article 10 du décret du 29 octobre 2009, les internautes peuvent signaler tout contenu illicite à l'adresse redaction@magcentre.fr qui s'engage à mettre en oeuvre les moyens nécessaires à la suppression des dits contenus.

Centre-Val de Loire
  • Aujourd'hui
    • matin 11°C
    • après midi 13°C
  • lundi
    • matin 7°C
    • après midi 18°C
Copyright © MagCentre 2012-2024