Lors de la séance de questions au gouvernement, le président du Sénat Gérard Larcher a rendu ce mercredi un hommage au sénateur Jean-Pierre Sueur, qui ne briguera pas un nouveau mandat en septembre.
Par Zoé Cadiot
Jean-Pierre Sueur ovationné ce mercredi 21 juin. Capture Public Sénat
Visiblement ému, Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret, n’a semble-t-il rien vu venir ce mercredi 21 juin, lors d’une des dernières séances de questions d’actualité de la session. Et pourtant, au regard de son CV, l’homme de 76 ans n’est pas un perdreau de l’année ! Aussi, la surprise est plus que belle pour lui. Jugé : alors qu’il s’apprêtait à interpeller le gouvernement sur la politique européenne de recherche et de sauvetage en mer, suite au naufrage meurtrier d’un bateau avec plusieurs centaines de migrants, le 13 mai dernier au large de la Grèce, le président du Sénat Gérard Larcher a pris la parole. Non pour un rappel au règlement mais seulement pour saluer l’engagement et la force de travail de l’élu orléanais, qui rendra après 22 ans de service son écharpe tricolore en septembre comme il l’avait annoncé en décembre dernier. « Je considère qu’après 42 ans de vie élective, il faut être raisonnable. Je ne veux pas faire le mandat de trop », confiait-il cet hiver en espérant laisser son fauteuil au maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle, Christophe Chaillou, pressenti pour être la tête de liste PS dans le Loiret, où trois sièges sont à pourvoir. « Il serait bien qu’on garde dans le département où la droite domine, une représentation pluraliste avec un sénateur de gauche », ajoutait-il à l’époque.
Œuvres complètes bientôt publiées
« 22 ans au Sénat, et il détient sans doute le chiffre record du nombre d’heures passées dans les fauteuils de l’hémicycle », a souligné le président Larcher, tout en pointant le parcours du sénateur, aujourd’hui l’un des trois questeurs du Palais du Luxembourg.
« Nous allons publier ses œuvres complètes très bientôt comme président de la Commission des lois puis comme questeur du Sénat », a ajouté l’élu des Yvelines avant de céder la parole à l’ancien maire d’Orléans et ancien secrétaire d’Etat chargé des Collectivités territoriales de François Mitterrand, sous une pluie d’applaudissements.
Combat politique
Une standing ovation de plusieurs minutes qui marquera sans doute la mémoire du sénateur du Loiret, qui n’est pas encore retraité. Loin de là. Aussi, il n’oublie pas dans ces minutes très spéciales le combat politique. « Mes chers collègues, il y a des problèmes qu’il faut traiter et qu’il ne faut pas exploiter, surtout quand il y a des centaines de milliers d’humains qui risquent la mort dans la mer méditerranée », a ainsi expliqué l’ancien professeur de lettres, qui « demande une nouvelle fois à ses collègues de ne pas exploiter le sujet de l’immigration en alimentant les peurs, de ne pas faire de la politique politicienne facile alors que des vies sont en jeu ».
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