Ars en Berry, le numéro un du Trad

Dans la ronde des festivals, il en est un que les luthiers ne peuvent se permettre de rater. Le rendez-vous du château d’Ars confirme d’année en année la belle santé de la musique traditionnelle avec cette nouvelle édition qui s’est tenue du 13 au 16 juillet.

Par Pierre Belsoeur

« Depuis huit ans nous augmentons chaque édition notre chiffre de fréquentation », apprécie Eric Weinling, trésorier de l’association « Le Son Continu », organisateur du festival du même nom (et par ailleurs maire de Pouligny-Saint-Martin). Un chiffre qui devrait dépasser les 20 000 entrées sur les quatre jours du festival. Les musiciens traditionnels qui ont repris les commandes en 2014 après la déconfiture des
« Rencontres de Luthiers et Maîtres Sonneurs » savent qu’il ne s’agit pas de tomber dans le gigantisme, sous peine de perdre l’âme de leur festival.

On vient sous les ombrages du parc du château d’Ars pour écouter de la musique, apprendre de nouvelles danses, apprécier une ambiance reposante, malgré le monde et les flots de musique, mais aussi pour faire du commerce, dans le bon sens du terme. Les luthiers ne peuvent manquer ce rendez-vous, au cours duquel ils remplissent leurs carnets de commandes.

Ecole de danse Trad dans la cour du château. Photo PB

« Il existe bien d’autres rendez-vous de musique Trad en Europe, tout au long de l’été, explique encore Eric Weinling, mais l’endroit où se font les affaires, c’est à La Châtre. » Ce n’est pas par hasard si 130 luthiers européens sont au rendez-vous. Ils y rencontrent des musiciens exigeants qui les poussent à améliorer sans cesse leurs créations.

Lutherie et impression 3D

Il ne faut pas confondre musique Trad et danse folklorique. Sur les parquets on est adepte de la bourrée, la mazurka, le branle ou le passe-pied mais on danse en tenue de ville… ou plutôt de festival. En revanche les instruments ne sont pas figés dans le temps. Voisin de Cynthia, ancienne tailleuse de pierre tombée en amour du bois et créatrice de superbes flûtes amérindiennes pour jouer une musique de rêve, voici Guillaume Toutain.

Il lui a fallu vingt ans pour mettre au point son KeyTam. Un instrument à percussion entre le tambourin et la basse tant il offre de possibilités de variation du niveau du son, un peu plus d’un octave, équipé d’une pédale à main pour obtenir un vibrato. On peut aussi installer des aimants sur la peau du tambourin pour modifier les sonorités. Lorsqu’il rencontre ses « clients » Guillaume ne parle pas de table d’harmonie mais d’informatique et de l’utilisation d’une imprimante 3D pour la création de certaines pièces de son instrument.

Sitôt le cortège officiel passé, il file faire un bœuf avec un accordéoniste, mais a aussi prévu de jouer avec sa voisine. Les plateaux de danse ne désemplissent pas, pas plus que les ramées sous lesquelles se restaurent les festivaliers. Bio évidemment les stands de restauration avec pâtes à la meule, sorbets fermiers, galettes de sarrasin, arrosés de bière artisanale ou mieux de thé tchaï.

Le festival offre même une sieste musicale, somnolence assurée au son des notes s’échappant d’une mandoline. Histoire de garder la forme jusqu’au concert du soir et au bal qui suivra pour profiter jusqu’au bout de la fraîcheur (toute relative) d’Ars.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Une vitrailliste toute en lumière à La Châtre

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