Dans le Loiret, les concombres nourrissent la France 

L’été, le concombre est de toutes les salades ! À Sandillon, dans le Loiret, l’entreprise Kultive est le leader du concombre en France avec 25% de la production totale. Vendu au prix moyen de 1€ la pièce, la cucurbitacée, challengée par la concurrence espagnole, reste l’un des légumes les plus abordables de la grande distribution.

Par Estelle Boutheloup

Nicolas Lambert directeur général de Kultive, N°1 du concombre en France. Photo Estelle Boutheloup

« Quand vous achetez un concombre français, vous avez 8 chances sur 10 pour qu’il soit d’ici », lance Nicolas Lambert, directeur général de Kultive (regroupement des organisations de producteurs SOPA, Arterris et La Casay). Il faut dire que 50 millions de pièces, soit 22 000 tonnes, sortent chaque année du site de Sandillon dans le Loiret, pour approvisionner 75% de la grande distribution, faisant ainsi de la structure le leader français avec 25% de la production. Dans le Loiret, c’est une vingtaine de producteurs qui cultivent la cucurbitacée sous 50 ha de serres. 

Une terre et un climat favorables

Une production qui a démarré sur le territoire dans les années 1960 sur des terres de maraîchage qui se sont développées avec le marché de Rungis après la Seconde Guerre mondiale, et plus massivement dans les années 1980. « Les terres alluviales de la Loire sont favorables à la culture des légumes au cœur d’un environnement protégé, avec un bon ensoleillement et un climat favorable ni trop chaud, ni trop froid ». Plus encore. Produit hors sol dès les années 1990, la culture du concombre s’est affranchie progressivement des maladies, couplée ensuite au contrôle des ravageurs par la PBI (Protection biologique intégrée) avec des lâchers d’insectes pour lutter par exemple contre les thrips, la mouche blanche, les pucerons… 

Plantés entre janvier et février, les premiers concombres arrivent en mars sur les étals avec un pic de production en avril-mai, puis un deuxième entre juillet et fin août. « Une production très technique qui répond aux défis environnementaux, poursuit le directeur. La production sous serre, chauffée par cogénération, permet de maîtriser l’apport en eau et en éléments nutritifs et grâce à des capteurs et une automatisation des ouvrants, le climat est contrôlé et la production maximisée ».

Adrien Quaak, gérant des Serres Modernes du Val de Loire. Si 40 kg de concombres sont produits au m2, ce sont 25 à 30 kg de poivrons qui sont produits au m2. © Philippe Montigny

Un prix à la hausse

Si la tomate reste le « légume » d’été préféré des Français, le concombre, rafraîchissant (95 % d’eau) et peu calorique, a ses adeptes avec une consommation de 2 kg par personne par an, et un format mini pour le snacking qui se développe de plus en plus.
« C’est aussi un produit abordable, 1€ pièce en moyenne, malgré l’augmentation du coût de l’énergie et des engrais. » Car le concombre français doit faire face à un marché très concurrentiel de l’Espagne et du Benelux. « Nos concombres sont 20% plus chers que l’import. Aujourd’hui, nous surfons sur la tendance « Origine France » mais nous sommes challengés par la crise économique avec une augmentation du prix entre 15 et 20% en 2022 et actuellement nous sommes 10% plus cher qu’en 2021 ». 

Le poivron, vers une nouvelle filière française

Avec 68 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2022, Kultive ne se limite pas à la commercialisation de concombre : champignons des Landes, légumes bio (carottes, pommes de terre, oignons) des Hauts-de-France, mais aussi betteraves, poivrons et aubergines du Loiret sont vendus dans toute la France. « Nous souhaitons avoir une gamme la plus large et la plus accessible possible pour accompagner les consommateurs dans la saisonnalité des produits entre le nord et le sud de la France ». Ainsi, pas moins de 1 500 tonnes d’aubergines sont cultivées sur le territoire – « un produit qui monte en puissance et que l’on pousse depuis 2 ans » – et 2 500 tonnes de poivrons, « une goutte d’eau face à un produit importé d’Espagne à plus de 90% ». 

Mais Kultive n’a pas dit son dernier mot face à un légume dont la consommation augmente notamment chez les jeunes. Après un premier galop d’essai il y a 15 ans avec l’installation de 8 ha de serres à Saint-Denis-en-Val, un important projet de 7,5 ha de serres a vu le jour à Saint-Benoît-sur-Loire avec la production de 10 ha de poivrons sous serres. « Une filière française est en train de se développer sur l’Orléanais. Certes, on ne pourra pas être compétitif par rapport à l’Espagne mais il y a un réel potentiel de développement ».

1 500 tonnes d’aubergines sont cultivées dans le Loiret. Un produit d’été qui monte auprès des consommateurs.
Photo Estelle Boutheloup.

Répondre aux enjeux environnementaux

D’autant que depuis 5 ans, une nouvelle génération de jeunes s’installe dans et hors cadre familial sur le territoire. Des porteurs de projet high-tech impliquant des nouvelles techniques de production notamment avec des applications smartphone mais aussi permettant la mise en place d’énergies renouvelables : « La culture sous serre est un modèle qui va se développer notamment sous ombrières photovoltaïques », souligne Nicolas Lambert, ajoutant qu’en 2022, des panneaux photovoltaïques ont été installés sur 600 m2 de bâtiments de Kultive à Sandillon.

Si l’enjeu est de pouvoir organiser des filières et faire en sorte que les agriculteurs vivent de leurs productions, qualité et fraîcheur sont les maîtres-mots de l’entreprise : « 90% des produits qui partent de nos stations sont accueillis le jour même dans les grandes surfaces et grossistes », conclut le directeur. Certifiée Bio, Global GAP et Haute Valeur Environnementale, l’entreprise Kultive est engagée dans « Demain la Terre », « une démarche RSE de progrès, d’actions et d’améliorations, le socle de notre démarche qualité ».

Photo de Une Simon Boisgard – KAP Production © Philippe Montigny.

Rubrique parrainée par CODIFRANCE

Commentaires

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  1. « Rubrique parrainnée par Codifrance » peut-on lire en bas de l’article ! En fait, c’est du publireportage. Côté déontologie, c’est bien d’annoncer ce genre de chose dès le chapô de l’article ! Pas très sérieux journalistiquement parlant. Bonjour l’indépendance !

    • Vous confondez “Publireportage” et “Parrainage de rubrique” qui sont deux choses totalement différentes !! Dans le cas d’un “Publireportage”, l’article est payé par la structure qui exige une relecture de l’article et une validation avant publication, sans signature de l’auteur. Dans le cas d’un “parrainage”, une entreprise soutient une rubrique par un financement spécifique mais en laissant le média libre de ses sujets, de leur traitement et de leur diffusion, sans interférence directe avec son activité. L’entreprise “marraine” ayant une grande confiance dans le média qu’elle soutient de cette façon!
      Estelle Boutheloup

  2. Article intéressant qui nous renseigne utilement sur les ressources de la région Centre… De belles filières pour l’agro alimentaire et de belles perspectives pour des jeunes entrepreneurs… Continuez à nous faire découvrir les richesses de notre terroir !

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