[Rétro] Berry : Bip TV en reprend pour 10 ans

 

Bip TV, la télé locale d’Issoudun, objet télévisuel original et inclassable, a convaincu les sages de l’ARCOM de renouveler son autorisation d’émettre, après déjà quinze ans d’émission.

Par Pierre Belsoeur

Sarah Benhassen, rédactrice en chef du journal télé, anime également l’émission de cinéma de Bip TV. Photo Bip TV

« C’est au cours d’une séance de brainstorming, raconte Sophie Cazé, que l’idée a germé de faire une télé locale pour animer la vie culturelle. » Sylvie, désormais maire adjoint d’Issoudun, a été la première directrice de l’Etablissement Public de Coopération Culturelle d’Issoudun (EPPCI). Une structure créée par le Sénat pour permettre aux élus de se passer d’associations pour gérer les établissements culturels en siégeant aux conseils d’administration. 

Lorsqu’une nouvelle loi a permis aux EPCC de porter des télévisions locales, André Laignel s’est engouffré dans la brèche. L’indestructible maire d’Issoudun avait à ses côtés une collaboratrice que sa formation conduisait plutôt vers le montage des expos du musée Saint-Roch (regroupé dans l’EPPCI comme le centre des congrès et ses cinémas ou le Centre Culturel Albert Camus et la Boite à Musique) mais « mon père travaillait à la télé et j’ai grandi dans les locaux de FR3 Alsace », répond l’ancienne patronne de Bip qui pris sa retraite en 2015.

Sept heures de production chaque semaine

Bip TV (Berry Issoudun Première) n’est pas la seule télévision locale en France. Sa singularité, c’est d’être la seule qui ne fasse pas appel à la publicité. Son financement est assuré par la communauté d’agglomération d’Issoudun, la Région, le Département et Châteauroux Métropole. Un financement qui permet de payer les treize salariés qui assurent chaque semaine sept heures d’émission.

C’est aujourd’hui Hervé Pépion qui a pris la relève: « J’avais un spectre large dans le monde du spectacle, comme coordinateur culturel, intermittent du spectacle, accompagnateur de production ou agent d’artistes aussi bien pour l’organisation de tournées ou placement dans les émissions de variété. En revanche je n’avais pas touché à la télé et j’ai demandé d’être accompagné pour être capable de tenir ce poste de direction. Il m’a fallu deux ans pour être complètement formé. »  

La télé n’autorise pas l’approximation, confirme Sophie Cazé, et l’élaboration d’une grille est un travail d’orfèvre qui fonctionne à la seconde près. Pour Bip comme pour les autres télés locales, le système des rediffusions permet d’occuper l’antenne. La chaîne ouvre à 6h30 et cesse ses émissions à minuit, mais l’écran ne reste jamais noir. Entre minuit et 6h, il diffuse des infographies sur les horaires des différents services publics et informations municipales.

Sophie Cazé et Hervé Pépion les deux directeurs de BIP TV. La première de 2007 à 2015, le second depuis bientôt
8 ans. Photo Bip TV

Bip produit sept heures d’émissions par semaine : les vingt-cinq minutes du journal quotidien, le Mag des sports, les concerts à la boite à musique ou le magazine
« Renversant » produit en association avec France 3 et TVTours, les sujets étant tournés par l’une ou l’autre des sociétés. BipTV intègre également une production documentaire avec le soutien de Ciclic pour la Région Centre Val de Loire et du Centre National du Cinéma.

Un rôle fédérateur

La large part faite au sport est un choix délibéré. « C’est un rôle de terrain qui permet de fédérer énormément d’amateurs. Nous avons réussi une retransmission en direct de la finale de la coupe de l’Indre avec une équipe de quinze personnes au stade Gaston Petit. Qui d’autre qu’une télé locale peut choisir de faire un tel effort pour le foot départemental ? », s’interroge Hervé Pépion. Le succès des portes ouvertes organisées à l’occasion des journées du Patrimoine est également là pour témoigner que la « petite » chaîne d’Issoudun – que l’on peut tout de même capter dans tout l’Inde et le Cher, mais aussi dans le nord de la Creuse et le sud de l’Indre-et-Loire – a une vraie utilité. Bip TV est par ailleurs accessible sur l’internet.

Les sages de l’ARCOM ne s’y sont pas trompés puisque, après avoir auditionné André Laignel, Sophie Cazé et Hervé Pépion sur leur projet pour les cinq prochaines années en termes de finance, d’aménagements techniques et de programmation, ils ont accordé dix années de plus à la chaîne née en 2007. « En fait c’est 10 + 5, précise Hervé Pépion, car au terme des dix ans on bénéficie d’une rallonge de cinq ans sans repasser devant la commission. » Un bail suffisant pour permettre au deuxième directeur historique de BIP de partir en retraite, que l’âge de celle-ci soit repoussé ou non.  

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