ESTP et ISC, les deux mamelles de la nouvelle université d’Orléans

Le centre-ville vient d’accueillir deux grandes écoles, l’une de commerce, l’autre d’ingénieurs. La Métropole investit massivement dans l’enseignement supérieur. Prochaine étape : le déménagement de la Faculté de droit.

Par Jean-Jacques Talpin

L’ancien hôpital a retrouvé une vie. Photo Magcentre


Hier cantonnée aux bas-fonds des classements universitaires, Orléans redresse progressivement la tête pour intégrer désormais le « top 10 ».
Le magazine L’Étudiant qui classait il y a quelques années Orléans à la 30e puis à la 20e place des villes universitaires les plus attractives vient ainsi de lui attribuer un envieux 7e rang. Une progression qui s’explique par la mobilisation d’Orléans Métropole qui a investi plus de 150 millions d’euros en sept ans pour installer de nouvelles grandes écoles, certes privées, mais prestigieuses. « Nous avions une université mais nous n’étions pas une ville universitaire », a déclaré ce mardi 21 novembre Florent Montillot qui a procédé comme vice-président chargé de l’enseignement supérieur (certains diront comme vice-maire et successeur de Serge Grouard) à l’inauguration de deux de ces écoles. La première, l’ESTP (École Supérieure des Travaux Publics) s’est installée dans les locaux de l’ancien hôpital Madeleine qui retrouve ainsi une nouvelle vie. Cette école prestigieuse dans le domaine de la construction (mais aux frais de scolarité de 9 450 euros par an) vient de connaître sa première rentrée avec 30 étudiants et 370 à l’horizon 2030.

La Faculté de droit en 2025… ou 2026

La seconde l’ISC campus d’Orléans aux frais de scolarité tout aussi élevés occupe l’ancien collège Anatole Bailly en plein cœur d’Orléans. L’école qui accueille près de 400 étudiants en prévoit 700 à terme. Deux écoles considérées comme prestigieuses avec des formations capables d’attirer des étudiants de toute la France. L’ESTP proposera ainsi des spécialités dans les « jumeaux numériques et l’intelligence artificielle » et l’ISC dans des formations bac+5 reconnues dans le monde entier. Dans les deux cas l’intervention de la Métropole a permis de réhabiliter deux friches du centre-ville. L’ancien hôpital Madeleine va d’ailleurs retrouver une grande ambition universitaire. Après avoir accueilli l’ESTP (où la Métropole a injecté 15 millions dans des travaux conçus par ses propres services) le site accueillera (fin 2025 mais plus vraisemblablement 2026) le transfert de la Faculté Droit-Économie-Gestion dont le doyen Pierre Allorant était d’ailleurs présent ce jeudi pour évaluer l’évolution du chantier. Pour cela la Métropole avait prévu une enveloppe de 78 millions d’euros mais qui dépassera sans doute à terme au moins 90 millions. Avec l’ESTP ce campus accueillera d’ici quelques années 4 500 étudiants qui bénéficieront par ailleurs d’une résidence et d’un restaurant universitaire.

Médecine au cœur du campus

L’arrivée de ces nouveaux étudiants pèsera bien sûr sur l’activité économique de la ville tout autant que sur son aménagement car l’ESTP s’installe dans un quartier en pleine révolution avec la « reprise en main » par la ville du quartier Carmes et avec la restructuration des Mails à l’horizon 2027. C’est d’ailleurs sur ces boulevards que sera construit un vaste parking qui à l’origine devait s’installer sur le site de l’ancien hôpital. Après sa création en 1306 puis sa renaissance au milieu des années 60, l’université d’Orléans va ainsi vivre sa troisième révolution avec un premier cap à passer, celui de regrouper plus de 20 000 étudiants pour figurer parmi les campus les plus importants en région. Pour cela d’autres renforts viennent soutenir le campus d’Orléans comme AgroParistech ou Coda, une école de développeurs informatiques dont les effectifs devraient à terme passer de 30 à 350 étudiants. Le cœur de cette nouvelle université sera bien sûr la Faculté de médecine (qui s’installe dans les actuels locaux de la Faculté de droit) dont la création a insufflé une nouvelle dynamique à Orléans.

Plus d’infos autrement sur Magcentre : Orléans : école de la bienveillance contre école du gaspillage ?

Commentaires

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  1. Comment peut-on confondre des écoles privées comme l’ESTP et l’ISC avec une université publique ?!

    La multiplication actuelle des structures privées d’enseignement supérieur en France s’explique par la possibilité de juteux rendements pour les investisseurs, y compris les promoteurs immobiliers. Cet essor s’appuie sur des pratiques commerciales trompeuses, sur la confusion entretenue entre titres universitaires et non reconnus, tout en entraînant un inquiétant endettement des étudiants.

    On est bien loin d’une “nouvelle université”…

  2. Je suis archi d’accord avec vous. Cela n’a rien à voir.Il n’y a qu’une seule université à Orléans. L AMUNICIPALITE DEVRAIT EN ETRE FIERE ET INVESTIR DANS LA RESTAURATION DE CES LOCAUX PPLUTOT QUE DE DELOCALISER CES ECOLES PROVEES…

  3. Euh, vous avez vu dans quel état est actuellement le quartier Carmes ? Que fait la SEMDO, avec des immeubles rénovés qui ne sont pas livrés et se dégradent, avec un chantier qui semble au point mort sur l’ancien hôpital et un projet chimérique sur les mails que l’on ne sait pas financer. Sans parler des immeubles qui menacent de s’effondrer ! C’est triste.

  4. S’il n’y avait qu’un enseignement supérieur public toutes les spécialités actuellement prises en charge par des écoles privées n’existeraient sans doute pas.
    Les enseignants du privé sont souvent issus des universités ou écoles publiques, mais aussi ont une expérience de production dans des entreprises privées en France et ailleurs. Ce serait donc, pour les étudiants et les entreprises de notre pays, se priver de talents, d’atouts et de solides expérience à transmettre. Car tel est bien l’enjeux : TRANSMETTRE des connaissances et des savoirs faire.
    Sans le privé pas beaucoup d’expérience de production et des entreprises, pas beaucoup de “vraie vie”. C’est donc avec ses deux sources de formation, public, bien sûr et privé que nos étudiants peuvent compter obtenir des débouchés qui les mènent à un emploi stable et rémunérateur… ce qui est tout-de-même l’objectif principal de nombreux étudiants.
    Quant au budget de formation, il a un coût, mais de nombreux parents y investissent y compris à crédit ou cautionnent, ce qui revient au même. Ce qui compte au terme c’est bien d’obtenir un job ; c’est tout de même mieux que de stationner à pôle emploi avec un diplôme pas toujours adapté au marché du travail.

  5. C’est honteux que la mairie et la métropole participe à hauteur de millions d’euros pour des écoles privés à 9500€ l’année !!! Tout ça pour former des gens pour des entreprises comme Bouygues ! Ces entreprises devraient être taxées fortement, et avec ces taxes on pourrait financer des formations publiques.

  6. Les entreprises payent déjà des taxes pour la formation ; elles ont par ailleurs en plus obligation de dépenser un % important de leur masse salariale (taux différent pour les petites, les PME et les grandes entreprises) pour la formation

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