L’apprentissage en quête d’assurance sur l’avenir

Le secteur connaît un succès éclatant. Pourtant les directeurs de CFA qui viennent de se retrouver en congrès à Orléans aimeraient y voir plus clair pour pérenniser cette formation professionnelle des jeunes.

Par Jean Jacques Talpin

Jean-Philippe Audrain, Président de la Fnadir. Photo Magcentre


En cinq ans – depuis une loi de 2018 – l’apprentissage est devenu une véritable voie de succès avec un nombre d’apprentis qui a été multiplié par trois et qui dépasse désormais le million de jeunes. Tout irait bien dans le meilleur des mondes si le système qui sous-tend ce secteur n’était pas en proie à des doutes et des interrogations. C’était l’objet du congrès de la FNADIR (Fédération Nationale des Directrices et Directeurs de CFA/OFA) qui vient de réunir 200 directeurs de CFA à Orléans. Cette fédération qui regroupe les deux tiers des CFA français et environ 650 000 jeunes s’interroge en effet sur la pérennité de ce système de formation professionnelle privé qui cohabite avec les lycées publics professionnels. « Nous voulons des garanties sur la pérennité de l’apprentissage », s’est exclamé Jean-Philippe Audrain, président de la FNADIR et responsable du campus horticole de la Mouillère à Orléans, s’adressant à Carole Grandjean, ministre déléguée chargée de l’Enseignement et de la Formation professionnels. « ll faut investir dans des solutions innovantes pour consolider ce modèle qui concourt à la compétitivité de la France », poursuit-il. L’explosion du nombre d’apprentis cache cependant un nouveau déséquilibre : les nouveaux apprentis sont aujourd’hui majoritairement des jeunes de niveau bac+3 à bac+5 alors que le nombre de jeunes sans ou sous le bac stagne. « Il faut se focaliser sur les infra-bac pour offrir à ces jeunes des parcours au long cours », appuie la fédération.

Pérenniser les aides aux entreprises

Certes le secteur est désormais, pour la première fois depuis longtemps, défendu par une ministre à part entière mais c’est sur le terrain que les directeurs de CFA aimeraient voir les changements. Ils appellent notamment à une meilleure orientation dans les collèges pour promouvoir cette filière professionnelle. Et pas question de parler de concurrence entre public et privé, ni entre enseignement général et professionnel : « Chacun à sa place, il ne faut pas opposer les différents systèmes mais faire jouer les convergences pour coconstruire un avenir ». Mais ce que les directeurs de centre de formation d’apprentis détestent avant tout, c’est le flou qui régit leur monde notamment dans le domaine des aides aux entreprises qui sont renouvelables d’année en année. « Qu’en sera-t-il après 2028 », s’interrogent-ils notamment sur l’aide unique de 6 000 euros versée aux entreprises qui recrutent un apprenti. Certes rémunérés les apprentis doivent aussi faire face à une hausse de 80% de leurs coûts annexes de formation (hébergement, restauration, voyages, etc.) ce qui pèse sur leur qualité de vie et influe trop souvent sur des ruptures de contrat avec trop de jeunes qui abandonnent en cours de route. D’où le besoin de visibilité et de sécurité, deux mots que les directeurs de CFA ont martelés durant ces trois jours de congrès à Orléans.

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