Un salon versaillais aux parfums d’aigrie culture

En cette fin février 2024, la contestation paysanne est montée d’un cran à l’ouverture du salon de l’Agriculture, peu après une 49e cérémonie des Césars aussi forte que revendicative. Deux domaines où le président de la République doit éviter de se prendre une toile.


Par Magdom


« Emmanuel Macron a inventé le débat bio dégradable ». Au cœur de la tribu taupienne, quelques impertinentes activistes génétiquement impliquées dans les Soulèvements de la terre en avaient les poils dressés en apprenant que le débat imaginé au salon de l’Agriculture par le président de la République avait dû être annulé, chaque partie invitée, droite dans ses bottes, ne souhaitant pas de compromis. D’autres, issues du Montargois, intéressées par la moisson de Césars prévue à la 49e cérémonie éponyme, attendaient surtout un improbable hommage à Alain Delon, génial selon elles dans Mélodie en sous-sol. Nada. Elles apprécièrent toutefois le florilège épanoui d’interventions militantes mais jamais hors-sol, telle celle plus inattendue de Raphaël Quenard.

« La culture, comme tout le reste, n’est rien sans l’agriculture », a déclaré cette jeune pousse du cinéma français, récompensée ce soir-là par le César de la révélation masculine, et petit-fils de paysan. Certes, et ce n’est pas CICLIC qui dira le contraire. Présidé par Julie Gayet, que l’on vit en 2005 dans Camping à la ferme, cet organisme est le bras culturel de la Région Centre-Val de Loire, annoncée un temps comme la première région agricole de France. C’est à Orléans que se déroula en 2022 le 1er Open Agrifood, et à Tours, à l’automne, que se tient Ferme expo, salon régional de l’agriculture et de la gastronomie. La région Centre-Val de Loire, engagée récemment en soutien à l’agriculture, c’est « 2 329 500 hectares de surface agricole utilisée, soit 59% du territoire, 21 500 exploitations agricoles et 29 000 personnes travaillant de manière permanente dans l’agriculture ». Une paille, quoi.

Au Parc-Expo de la Porte de Versailles, à Paris, samedi 24 février au matin, les tracteurs de la FNSEA et de la Coordination rurale ont en premier rencontré les forces de l’ordre, retardant de quelques heures l’ouverture du salon, où chaque année la région présente un stand valorisant sa production. Il est bien fini le temps où il suffisait de toper dans la main pour valider un accord. L’heure semble plus à la battle qu’à la batteuse pour engranger les bénéfices de son travail. Et, comme suggérait encore une acerbe taupinette, « si Macron veut éviter de faire un remake de La vache et le prisonnier, il serait temps qu’il mette un clap de fin à tout ce cinéma ». Cochon qui s’en dédit.  

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