Magcentre est allé à la rencontre de ces personnes qui, bénévoles ou professionnelles, dans l’ombre ou sur le devant de la scène, mettent leur talent au service de la culture musicale. Pour la faire connaitre, la développer et la diffuser à tous les publics.
Aujourd’hui : Vincent Mitterrand, trompettiste et président de Brassissim’O
Vincent Mitterrand. Photo B Perrault
Par Anne-Cécile Chapuis
Nous avons rencontré Vincent Mitterrand entre deux évènements, une production à Saint-Maur-des-Fossés et le festival Brassissim’O à Orléans. Il faut dire qu’il n’arrête pas, ce brillant trompettiste ! Il joue dans plusieurs orchestres ou en musique de chambre, créé des spectacles musicaux, organise de nombreuses manifestations… Mais commençons par le commencement !
D’Orléans à Nantes en passant par Paris
Il a débuté au Conservatoire d’Orléans, dans la classe de Jean-Paul Leroy, dont il a pris la suite en tant que professeur de trompette. « Ça m’a fait tout drôle de prendre la place de ce professeur qui m’a tout appris » dit-il avec un sourire. Entre temps il était passé par le Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris de Paris dont il est sorti avec plusieurs prix en trompette et musique de chambre.
Il joue dans plusieurs orchestres de l’axe Loire, dont Tours, Nantes, Angers, et bien sûr Orléans où il est trompette solo. Il faut dire qu’il habite près d’Angers, un point de rencontre avec sa compagne Anne-Claire Couchourel, artiste lyrique, qui travaille à Nantes.
Des productions toujours sous le signe de la rencontre et de l’humour
Dès 1998, il fonde l’ensemble 1084°C avec deux trompettes et deux trombones. Un drôle de nom ? C’est la température de fusion du cuivre, « d’aucuns disent que c’est le point de transformation du cuivre en or, mais cela reste à prouver », s’exclame ce musicien qui ne manque point d’humour.
Vincent Mitterrand (1er à G) et les professeurs Cuivres du Conservatoire d’Orléans. Photo AC Chapuis
L’humour et la convivialité sont d’ailleurs ce qui sous-tend ses diverses pratiques musicales. Avec ses collègues qui sont aussi une bande de copains, il fonde le fameux festival Brassissim’O. Au départ, c’était pour réunir les élèves et leur donner un temps fort au-delà des apprentissages. Après trois années, c’est devenu un rendez-vous cuivres incontournable sur Orléans.
Pour tout public
Il s’intéresse aussi au jeune public, crée pour eux des spectacles musicaux comme « Du bruit dans l’escalier », qui sera présenté dans Brassissim’O en mars. C’est aussi une volonté de défendre la musique de qualité pour tout public, y compris en milieu rural, où il réside. D’ailleurs, c’est à souligner, les concerts de Brassissim’O sont tous gratuits, et l’académie, ouverte à tout élève dès la première année d’apprentissage, leur revient à 10€ par jour. Pour cette session 2024, 62 participants y sont inscrits.
Ses partenariats sont multiples. Il joue avec des cuivres, bien sûr, mais aussi avec un accordéoniste, une chanteuse, une comédienne, et tout ceci donne des spectacles pluriels où la musique rencontre la scène.
Une expérience américaine
La personnalité de Vincent Mitterrand est attachante. Il parle avec passion et chaleur de ses projets et rencontres. Rappelons-nous son expérience l’an dernier avec Wichita, où il a participé à un échange de musiciens : il est allé jouer dans notre ville jumelle tandis que le percussionniste de Wichita venait à Orléans. Il en garde un très bon souvenir, notamment dans sa prestation solo dans « l’histoire du soldat » de Stravinsky, mais aussi de l’accueil à l’américaine, avec visites et contacts divers.
Aujourd’hui, ce musicien approche la cinquantaine avec un dynamisme communicatif, et rendez-vous est pris pour un Brassissim‘O qui devrait éblouir grands et petits.
Pour en savoir plus :
Un « rêve américain » qui décoiffe à Orléans
A Orléans : souffle de Noël avec le trompettiste Vincent Mitterrand