Allergiques aux pollens ? Cette appli va vous changer la vie !

Développée par Lify Air à Orléans (Loiret), Live Pollen est une application smartphone de mesure des pollens en temps réel. Grâce à des capteurs installés dans les villes, elle transmet des données très localisées permettant aux personnes allergiques de se protéger et d’anticiper sorties et traitements.

Jérôme Richard, dirigeant de Lify Air, a installé ses bureaux et son atelier au Lab’O à Orléans. Y sont fabriqués les capteurs qui sont ensuite installés dans les villes pour mesurer en temps réel la présence des pollens. Photo Estelle Boutheloup


Par Estelle Boutheloup


Elles touchent aujourd’hui 30 % des adultes et 20 % des enfants de plus de 9 ans ! Depuis 1970, les allergies augmentent de façon régulière et exponentielle : si seulement 7% de la population mondiale était concernée il y a plus de 50 ans, c’est la moitié de la population qui sera touchée en 2050, prévoit l’ANSES dans une étude de 2014. Les causes ? « Elles sont liées aux changements climatiques, explique Jérôme Richard, cofondateur de la start-up Lify Air. L’augmentation du CO2 dans l’atmosphère entraîne un phénomène d’atopie (ndlr : réaction d’une personne à être allergique) et l’allongement des saisons expose la population à plus de pollens provoquant des symptômes sévères dès le plus jeune âge ». Comme l’asthme dont souffrent 6 millions de personnes en France, chiffre qui a triplé en 30 ans selon les fédérations d’allergologues.

Des capteurs sur Orléans, Blois et Chaumont-sur-Tharonne

Lui-même allergique aux pollens, et toujours à la peine pour trouver des informations de qualité sur le sujet, Jérôme Richard a donc créé Live Pollen, une application unique et gratuite pour smartphone qu’il a mise au point au Lab’O à Orléans, dans 400 m2 d’un open space et d’un atelier attenant. L’idée ? Détecter et mesurer les pollens anémophiles (qui volent dans l’air) en temps réel et de façon hyperlocale pour prévenir, sensibiliser, informer et apporter une vraie solution aux personnes allergiques. « C’est unique au monde, poursuit Jérôme Richard. Le système actuel repose sur 70 points de collecte en France sur une semaine : un opérateur récupère les échantillons qui sont alors étudiés au microscope. À partir de là, les prévisions sont établies pour la semaine suivante. Il y a un temps de décalage alors que notre application est, elle, réactive. » Aujourd’hui près de 200 capteurs, développés avec l’aide du CNRS, sont implantés en métropole dans les bassins de population dont Orléans, Blois et Chaumont-sur-Tharonne pour la région. Cent de plus devraient être installés en 2024. Le but étant d’équiper à terme toutes les villes de France de 3 à 10 capteurs par ville. 

Un suivi personnalisé des allergies

Opérationnelle depuis 2 ans, l’application, qui totalise déjà 80 000 téléchargements, propose différentes fonctionnalités : prédiction du risque allergique de faible (15-20 grains/m3) à fort (100 grains/m3), paramétrage des alertes, fiches botaniques sur les essences en question, possibilité de signaler ses allergies et ses symptômes en fonction des pollens présents en temps réel pour permettre à un allergologue d’orienter son diagnostic par exemple, ou encore connaissances sur les interactions avec la pollution… « L’anticipation, c’est cela qui change avec cette application. On peut ainsi prendre ses antihistaminiques avant d’être exposé, prendre un rendez-vous médical si besoin, aller chez le pharmacien, s’informer du niveau de pollens dans une autre ville si l’on compte voyager… » Et, côté protection des données personnelles, que les utilisateurs se rassurent. Live Pollen est la seule application labellisée RGPD : « Les données sont cryptées et en aucun cas, un lien n’est possible avec l’identité de l’utilisateur. »

Développée avec l’aide d’allergologues, l’application transmet des données réactives fiables, « entre 70 et 80% de corrélations entre les mesures de références et les nôtres », assure Jérôme Richard. Des mesures que peuvent aussi s’approprier les collectivités pour qu’ils les communiquent aux habitants en temps réel. Avec un coût d’investissement de plus de 2 millions d’euros, le développement de cette innovation a été soutenu par la BPI, la Région (Centre-Val de Loire Investissements), la Banque Populaire, Place 14, et la plateforme Sowefund auprès de laquelle un financement participatif a été lancé. Car le directeur de la start-up entend aller plus loin et faire évoluer son application vers la qualité de l’air par la mesure des particules fines (carbone minéral, poussières, résidus d’épandages…) : « Les capteurs sont quasi opérationnels et des industriels, professionnels du secteur de l’automobile et de l’agriculture sont déjà intéressés. »

Image de Une Pollens/Pixabay

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