À la sécu, la lutte anti-fraude peut rapporter gros

Le 28 mars, la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) a présenté les résultats 2023 de sa lutte contre les fraudes. Le renforcement de l’arsenal répressif, l’accélération des contrôles et un renforcement des moyens humains et techniques a permis de détecter et de stopper un montant record de 466 millions d’euros de fraudes à la Sécurité sociale.



Par Jean-Paul Briand


Le gouvernement avait tablé sur 380 millions d’euros à récupérer pour 2023. Avec 466 millions d’euros de fraudes détectées et stoppées, la Cnam a largement dépassé cet objectif annuel. Elle devrait facilement atteindre les 500 millions d’euros demandés par Gabriel Attal pour 2024. La fraude continue et augmente même. Le Premier ministre veut que la lutte anti-fraude s’accentue et récupère 2,4 milliards d’euros d’indus d’ici 2027. Cette somme est coquette mais reste modeste en comparaison avec le budget de la Sécurité sociale voté à 640 milliards d’euros pour 2024.

L’année 2023 a été particulièrement marquée par les campagnes de contrôle et d’enquête des centres de santé. Elle a abouti à 21 déconventionnements. Ainsi, en région Centre-Val de Loire, le centre d’ophtalmologie orléanais du réseau Alliance Vision a été sanctionné. Il est aujourd’hui définitivement fermé. Dans son compte-rendu, le directeur de la Cnam, Thomas Fatôme, a pointé les nouvelles pratiques délictuelles concernant les audioprothèses avec 21,3 millions d’euros de fraudes déjà détectés.

La vérification des arrêts maladie continuera, néanmoins les contrôles des offreurs de soins et de services en santé augmenteront car les sommes en jeu sont plus importantes. Les assurés sociaux trichent plus fréquemment mais en termes de montant des sommes, les chiffres démontrent que ce sont les acteurs en soins et en services, plus rarement fraudeurs, qui entraînent les plus gros préjudices financiers. Étonnamment, ce sont les pharmaciens qui remportent la palme…

Internet et les réseaux informatiques sont de plus en plus utilisés par les fraudeurs à la Sécurité sociale (faux arrêts de travail, faux RIB, fraudes à l’identité, falsification de documents authentiques,…). Aussi en région des équipes de cyber-enquêteurs, dont une devrait bientôt opérer depuis Blois, se mettent en place afin d’enquêter dans le champ numérique.

Pour continuer à monter en puissance dans ce combat, l’Assurance-maladie a engagé plus de 1 500 agents dédiés à cette lutte anti-fraude car elle peut rapporter gros…

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  1. La fraude fiscale est de loin nettement supérieure aux autres fraudes
    Cour des Comptes 2023
    * Fraudes fiscales 15,2 milliards d’euros et entre 80 à 100 milliards estimés « Contrairement à de nombreux pays, la France ne dispose d’aucune évaluation rigoureuse de la fraude fiscale, ni même de l’écart fiscal », tel est le constat formulé par la Cour des comptes. Pour rappel, la fraude fiscale désigne le fait de violer délibérément la réglementation, notamment en omettant ou en dissimulant sciemment des revenus
    * Fraudes au cotisations sociales 0,7 même pas 1 milliard et estimés 6,8 à 8,4 milliards
    * Fraudes aux prestations sociales (CAF) 1 milliard et estimés 2,3 milliards

    Depuis 2017 1.600 postes de contrôleurs fiscaux ont été supprimés. Pour ma part j’ose dire qu’en supprimant 1600 postes les gouvernements successifs d’Emmanuel Macron ont donné à leurs amis riches encore un moyen de gagner de l’argent, car soyons clairs ce n’est pas les personnes qui touchent le RSA ou les salariés rémunérés au SMIC, voir même jusqu’à 3000 euros par mois qui peuvent se permettre des fraudes ou des évasions vers les paradis fiscaux.
    Macron est bien le président des riches et le bourreau des précaires et de celles et ceux qui fournissent les richesses de la France, il casse les services publics hôpital, éducation, etc., en osant dire que l’État n’a plus les moyens de protéger sa population. Obligeons les riches à rendre l’argent qu’ils ont pris à l’État.
    Les prochaines élections Européennes sont l’occasion d’arrêter ce système… alors faisons mieux.

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