Les mômes qui piaffent, ça dérange !

Face à la recrudescence d’activités et de structures interdites aux enfants, la sénatrice Laurence Rossignol veut une loi plus protectrice. Va-t-on rétablir la fessée pour les adultes récalcitrants ?



Par Mag’Dom


« Là où ya des d’jeunes, ya pas d’plaisir ». L’intervention au Sénat de l’ancienne ministre socialiste Laurence Rossignol n’avait rien d’une joyeuse comptine. En plein émoi, la tribu taupienne a cru à un poisson d’avril. Son projet de loi pour sanctionner toute discrimination envers les enfants ressemblait à un mauvais conte de fées, illustré par l’exemple de la Corée du Sud, où se multiplient les lieux réservés aux adultes. Non pas pour favoriser des activités libertines mais juste pour garantir des moments sans bruit ni agitation juvénile. Une attitude ridicule et immature, pestait la doyenne, approuvée par toute sa famille.

La sénatrice du Val-de-Marne veut ainsi pointer du doigt les mauvais élèves de la cohésion sociale, qui ont peut-être abusé de quelques alcools hors d’âge. Ces fans de l’entre-soi optimisé proposent des mariages sans enfants et des restaurants « no kids », ou impulsent des initiatives inouïes tels les wagons « famille » créés par la SNCF pour assurer aux autres passagers un voyage calme et serein. Une pratique de la segmentation du marché déjà appliquée depuis des années par quelques gestionnaires de campings, de gîtes ou d’hôtels, tel le Manoir du Parc, en Centre-Val de Loire, en centre-ville d’Amboise (37). Aucun risque là d’être dérangé par les cris des bambins jouant dans la piscine, et qu’importe si ces jeunes pousses ne pourront rien apprendre de ce qui les attend plus tard.

Dans « Vivre sans – Philosophie du manque » Mazarine Pingeot interroge sur les théories de la pensée dite positive incitant à se débarrasser de tout ce qui nous gêne, ici et maintenant. Au risque de handicaper le futur, peut-être à l’instar d’un enfant non socialisé. Pourquoi subir ou s’imposer ce qui peut être évité, expliquent les adeptes du No kids et de la Fête des Non Parents, à l’image de l’écrivaine Corinne Maier ? En Centre-Val de Loire, à l’initiative de la région et du CESER, la démarche est tout autre, depuis longtemps, en favorisant les relations intergénérationnelles, chacun ayant à apprendre de l’autre. Ainsi en est-il, par exemple, des initiatives privilégiant le bénévolat ou, avec Effervescence, la création d’espaces intergénérationnels en milieu rural. Une méthode certainement plus éducative que de promettre la fessée aux adultes refusant d’écouter les enfants, surtout quand ils crient.

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