Les parents d’enfants handicapés ont désormais accès à une Technicothèque pour faciliter l’autonomie et la vie au quotidien. Le département de Loir-et-Cher et la Caisse d’Allocations familiales expérimentent un nouvel outil d’inclusion unique en France.
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Bureau et clavier adaptés au handicap, l’une des solutions promues par la Technicothèque. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
Par Jean-Luc Vezon
« L’objectif est de proposer aux familles des solutions et équipements qui favoriseront l’accueil de l’enfant dans les meilleures conditions. En effet, l’arrivée d’un enfant présentant un handicap bouleverse tout chez les parents : leurs valeurs, leur idée de l’avenir, leur quotidien », a expliqué Philippe Gouet, président du Conseil départemental lors de l’inauguration le 5 avril dernier en présence de Monique Gibotteau, vice-présidente chargée de la solidarité, de l’autonomie, du handicap et des aides à domicile et de tous les partenaires du projet.
La Technicothèque est un dispositif novateur apparu d’abord au Québec. Elle permet l’acquisition, l’installation et l’appropriation de matériels et d’aides techniques ou numériques pour les enfants en situation de handicap. Son objectif est de favoriser l’autonomie, la sécurité et d’améliorer la vie quotidienne de l’enfant jusqu’à 18 ans et de sa famille.
Concrètement après identification des enfants à accompagner avec le soutien de La maison départementale de l’autonomie et évaluation des besoins, une ergothérapeute et une travailleuse sociale accompagnent les parents dans le choix et l’installation d’outils techniques : lit, bureau, baignoire, jeux, livres, matériels informatiques… Mais aussi sur la recherche de financements. Une décharge bienvenue pour les parents d’enfants handicapés qui sont au nombre de 2 400 en Loir-et-Cher. Ces derniers ont peu accès aux aides techniques avec un taux d’équipements de seulement 12,5 %.
Une convention signée avec le Centre d’Expertise National des Technologies et de l’Information et de la Communication pour l’autonomie d’Angers (CENTICH, groupe Vyv) a facilité la création de la technicothèque. Située dans la Maison bleue 41, un logement témoin présentant 350 équipements et solutions domotiques pour le maintien à domicile des personnes en perte d’autonomie, elle est animée par Marine Leboulanger.
« Le handicap physique ne doit pas se doubler d’un handicap social »
Inscrite dans une démarche d’économie circulaire, la technicothèque va aussi inciter les bénéficiaires à restituer les matériels non utilisés ou qui ne sont plus adaptés. Cette orientation permet de limiter le gaspillage et de favoriser la réutilisation du matériel pour une meilleure maîtrise des dépenses publiques.
La présidente de la CNAF Isabelle Sancerni, venue spécialement pour l’inauguration, a salué cette initiative prometteuse : « Grâce à cet accompagnement pluridisciplinaire, on fait en sorte que le handicap physique ne se double pas d’un handicap social. Nous faisons vivre la solidarité ».
Soixante enfants en situation de handicap vont bénéficier de l’accompagnement la première année. Les associations de parents handicapés présentes pour cette inauguration ont unanimement salué ce projet partenarial également soutenu par l’ARS, la CPAM et la MSA. Après cette modélisation, ses promoteurs espèrent le voir essaimer en France.
Le stylo de lecture dyslexique, un outil pour certaines personnes en souffrance. Crédit photo Jean-Luc Vezon.
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