L’USEP de l’Indre désacralise les images

L’union sportive de l’enseignement du premier degré (USEP) ne pouvait pas passer à côté des JO. Mais la semaine olympique qui vient de s’achever avait un autre but pédagogique.

Devant les mascottes olympiques, la journaliste lance son sujet comme une grande. Photo PB


Par Pierre Belsoeur

Football, rugby, tir à l’arc, tir laser, badminton… les possibilités offertes par la plaine de jeu départementale de l’Indre sont infinies. Au point même que le mauvais temps ne peut perturber un programme construit pour plusieurs centaines d’enfants chaque jour. Les ateliers sportifs sur lesquels passaient les écoliers servaient avant tout à les familiariser avec différentes pratiques sportives, mais sans esprit de compétition et en les rassemblant dans les ateliers de sports collectifs… même si au départ filles et garçons se regroupaient naturellement entre eux. Un atelier filles-garçons permettait d’ailleurs d’enfoncer le clou en faisant s’exprimer les enfants sur le « sexe » des sports pour arriver à la conclusion qu’il n’y a plus de sports uniquement masculins ou féminins (même si on doit chercher les garçons pratiquant la natation synchronisée ou la gym rythmique).

Des petits reporters

Pourtant, si la présidente nationale de l’USEP, les responsables nationaux du Clemi (Centre pour l’éducation aux médias et à l’information) et une grosse équipe de France Télévision avaient fait le déplacement à Châteauroux le 4 avril, ce n’était pas pour détecter de futurs talents sportifs. En plus d’une organisation « aux petits oignons » avec un encadrement costaud d’enseignants et de bénévoles USEP, Olivier Caillaud, délégué départemental 36 avait imaginé que cette journée puisse servir de support à la désacralisation des images.

En filmant l’atelier rugby, les reporters devaient tenir compte du droit à l’image. Brassard bleu ou vert ont pu filmer, rouge ou orange non. Photo PB


Deux demi-journées permettaient à de petits reporters de primaire (CM et CE) de se mettre dans la peau d’un journaliste. Pas en étant équipés d’un pot de yaourt avec une ficelle, comme dans les kermesses d’autrefois, mais avec une tablette numérique et un micro permettant de réaliser des rushs vidéo de qualité. Une dizaine d’équipes de trois reporters, deux équipes de photographes, accompagnées chacune d’un professionnel de l’info ont ainsi réalisé sur le terrain ce qui avait été préparé en classe. Ils ont tout balayé : les phases de jeu, la présentation de la manifestation, les interviews des bénévoles, des champions, des organisateurs.

En l’espace de deux heures, les matériaux collectés étaient présentés à deux monteurs, qui ont pu évaluer avec eux la qualité technique de leur travail, pendant que leurs camarades photographes sélectionnaient de la même façon les meilleurs clichés réalisés et que dans le studio de France Bleu, on récupérait le son.

C’est l’heure du « dérushage ». Photo PB

Les petits reporters ont bluffé les champions

Parmi les sportifs présents pour cette journée de rencontres, le footballeur Dominique Bijotat, capitaine d’une équipe de France médaillée d’or à Los Angeles voici tout juste quarante ans, n’était pas le moins entouré et se prêtait volontiers au jeu. « À l’époque cette médaille était passée complètement inaperçue. Les Français venaient de gagner le Championnat d’Europe des Nations et personne ne s’intéressait au foot olympique. D’ailleurs il n’y a pas eu de réception à l’Élysée… ni de prime. Quant à la FFF, cela ne relevait pas d’elle. Quand on voit ce qui se passe actuellement autour de MBappé, ça fait sourire ». En-tout-cas quarante ans plus tard, le natif de Montgivray, seul sportif de l’Indre médaillé d’or olympique connaît une nouvelle heure de gloire. Son investissement auprès des jeunes le justifie bien.

Une vraie médaille d’or ! Et un grand champion qui s’est prêté au jeu de l’interview. Photo PB

Une expérience suivie de près

En plus de manipuler le matériel, il était montré également comment l’image que nous voyons à la télévision est en réalité fabriquée, souvent avec plusieurs caméras – parfois même une dizaine ou plus – ce qui signifie que nous pouvons choisir ce que nous voulons diffuser. Le test de Châteauroux, qui donnera lieu à un véritable montage vidéo que l’on pourra retrouver sur le site de l’USEP (en plus des reportages passés sur France 3 et France Bleu), pourrait être dupliqué dans d’autres académies s’il s’avère concluant. Il prouve en tout cas que le délégué départemental 36 est un sacré meneur d’hommes. C’est vrai qu’il a eu tout le temps pour peaufiner son organisation. Il était depuis quelque temps en arrêt-maladie, à la suite d’un accident domestique.

Plus d’infos sur Magcentre : Les JO à domicile grâce au projet sportif territorial régional

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