Une campagne anti-bruit pas trop ferme

Lundi 8 avril, l’Assemblée nationale a adopté une loi interdisant les plaintes abusives de voisinage. Les gens des villes et les gens des champs devront mieux cohabiter en tous biens toutes odeurs.

Par Mag’Dom

« En tout lieu il faut apprendre à décaler les sons ». Chaleur aidante, la tribu taupienne souffrait cette semaine du voisinage des humains aux ardeurs printanières. Tels de véritables tremblements de terre, les premières tontes de pelouse provoquaient chez les plus jeunes d’insupportables cris perçants. Mais, ne pouvant revendiquer d’antériorité territoriale, elles devaient l’accepter, ou aller creuser ailleurs. Un argument que leur aurait avancé la députée bretonne Nicole Le Peih qui fit adopter le 8 avril par l’Assemblée nationale une loi sanctionnant les plaintes abusives envers le voisinage. Inutile de faire du foin pour pas grand-chose.

Membre de la majorité gouvernementale, soutenue par le ministre de la Justice, cette agricultrice défendait aussi bien ses collègues victimes de néo-ruraux gênés par le chant du coq ou l’odeur du fumier que les restaurateurs harcelés par des néo-citadins dérangés par une bruyante activité en terrasse sous leurs fenêtres. Une prime à l’antériorité qui interpelle certains élus écologistes craignant que cela donne un blanc-seing à des activités existantes contestables, mais jamais relevées. Et tous gardent en mémoire la récente condamnation d’un éleveur de l’Oise à payer 102 000 euros après 10 ans de procès. Entre voisins, toutes les vacheries semblent permises.

En région Centre Val de Loire, ce type d’affaire est rare, ou peu remarqué. Même si récemment c’est en Eure-et- Loir que deux cas ont défrayé la chronique, avec une plainte de voisins contre le bruit produit par la pompe-à-chaleur de la mairie de Mittainvilliers-Vérigny, et une autre à Manou pour une activité d’apiculture contestée sur une dalle problématique. La plupart du temps, ces affaires se règlent en conciliation notamment par l’entremise des notaires de la région, voire par la présentation d’un dossier à l’ARS, quand il s’agit de nuisances sonores excessives.

Propre à générer d’autres querelles de voisinage, un autre projet de loi est passé plus inaperçu. Le député de l’Ain Romain Daubié souhaite donner la permission aux commerçants d’afficher le portrait de leurs voleurs sur leur vitrine. Le bon sens paysan dirait que c’est un peu comme si on affichait à la porte de l‘enclos le portrait du loup venu dans la nuit dérober un mouton. On risque alors d’attirer une meute vengeresse, sans aucune forme de procès.

Commentaires

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  1. Alors on va laisser les motos et vélomoteurs pétarader, ainsi que les voitures qui se croient aux 24 h du Mans ! Vive la lutte contre le bruit !

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