Diffusée sur France Télévisions, la série internationale « Parlement » suit les aventures d’un jeune assistant parlementaire qui découvre Bruxelles et les méandres des institutions européennes. Invitée par l’association blésoise Europe Ensemble, Fabienne Servan-Schreiber sa productrice, a présenté l’histoire de ce projet qui met en valeur par l’humour, la démocratie européenne.
Fabienne Servan-Schreiber a fondé Cinétévé en 1983, société de production audiovisuelle indépendante. Crédit photo Jean-Luc Vezon
Par Jean-Luc Vezon
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« J’ai vécu avec Henri Weber, député européen et je le voyais travailler énormément pour faire avancer l’Europe. J’ai donc imaginé cette série télévisée, coréalisée par Émilie Noblet et Jérémie Sein en 2020, avec la volonté de proposer quelque chose d’humoristique qui donne envie d’Europe tout en présentant ses mécanismes de fonctionnement », a confié la productrice de Cinétévé qui crée depuis les années 80 fictions et documentaires engagés de grande qualité.
Répondant aux questions de Jean-Marie Génard, président d’Europe Ensemble, après la projection de deux épisodes, la productrice a révélé qu’elle avait eu l’autorisation de tourner au Parlement ce qui est très rare. Dans les trois saisons de 10 épisodes de 26 minutes chacun, on suit donc les aventures de Samy, jeune assistant parlementaire d’une députée ambitieuse qui tente de faire adopter une loi régulant la surpêche, le Blue Deal.
Plus vrai que la réalité, on découvre notamment les arcanes d’un trilogue (1), négociation interinstitutionnelle informelle qui réunit des représentants du Parlement européen, du Conseil de l’Union européenne et de la Commission. Bien servie par d’excellents acteurs comme Xavier Lacaille ou Liz Kingsman, étoile montante du cinéma britannique, Parlement a obtenu plusieurs prix en Allemagne ou au Festival international de La Rochelle.
Donner le goût de l’Europe
Alors que seulement 45% des Français prévoient de se rendre aux urnes le 9 juin prochain, le débat qui a suivi la projection a permis de réfléchir sur l’intérêt d’une telle série. Alors qu’une dame s’interrogeait sur l’image de compromission et de bureaucratie renvoyée, Fabienne Servan-Schreiber confiait que les trois saisons de la série (à découvrir en replay sur la plateforme) étaient très appréciées, en particulier auprès des jeunes qui apprécient son ton décalé. Le tournage d’une quatrième saison est d’ailleurs en cours.
Candidate en 6ᵉ position sur la liste Europe Territoires Écologie conduite par Guillaume Lacroix, la radicale de gauche Cécile Caillou-Robert se réjouissait de la volonté pédagogique et d’un scénario très réussi mêlant le travail à Bruxelles et la vie personnelle des protagonistes.
De son côté, Frédéric Orain, lui aussi candidat aux Européennes, sur la liste de Raphaël Glucksmann, appréciait la dérision d’une UE « qui avance par les crises et les compromis ». Il constatait aussi que « même si nous avons eu Baron Noir ou La Fièvre, la France a du retard en matière de série politique ».
Le 29 mai prochain à 18 h 30, Europe Ensemble accueillera au CCI Campus Centre de Blois l’historien de l’Europe, professeur à l’université Paris-Sorbonne, Laurent Warlouzet pour une conférence sur les enjeux de la construction européenne. « Face aux incertitudes du vote et la montée des extrêmes, il faut débattre et se mobiliser notamment en démystifiant le fonctionnement de l’UE, démocratie de 450 millions d’habitants », insistait Jean-Marie Génard en saluant le travail de plusieurs enseignants qui prolongent la série dans leurs cours.
(1) Son objectif est de parvenir à un accord provisoire sur une proposition législative acceptable à la fois pour le Parlement et le Conseil, les colégislateurs.
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Le débat a permis d’insister sur la nécessité de faire connaître l’organisation et les rouages de l’Union européenne. Crédit photo Jean-Luc Vezon
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