Le Printemps de Bourges a fait le plein avec une clôture frénétique

Le Printemps de Bourges-Crédit Mutuel 2024 a vécu, et bien vécu. Pendant cinq jours, le PdB a fait le plein de monde, le plein d’artistes et de professionnels de la profession, et le plein de plein d’autres choses encore. L’ADN du festival a été respecté avec 70 % de la programmation constituée d’artistes émergents et les trois créations ont marqué de leur empreinte cette 48ᵉ édition.

Shaka Ponk était de retour au Pdb pour un dernier tour. À classer dans le must du festival berruyer, catégorie inoubliable. Photo FS


Par Fabrice Simoes


Premier constat, le Printemps de Bourges a changé et s’est, un peu, assagi dans ses mœurs et sa gastronomie. Même pas un punk à chien à se mettre sous la dent. Même pas un joueur de flûte de pan pour une version revisitée d’El condor passa, que ce soit par ici ou qu’il repasse par là. Même pas un fumeur herboriste trop imprégné. Même pas une fille de coupeur de joint. Dans les allées de Séraucourt, on avait aligné des foodtrucks. À merguez-street on ne fait quasiment plus de merguez et de frites. Le temps du pan bagnat a disparu. C’est l’heure de la tartiflette, des tomates farcies, des sandwichs végans et des rouleaux de printemps. Un bien, un mal, chacun aura sa propre réponse…

En cette fin avril, le PdB a vu défiler des gens connus et reconnus mais pas que. Cette année, on a recensé un président d’hier, François Hollande, une ministre du moment, Rachida Dati, des candidats aux européennes, Raphaël Glucksmann (PS), Louise Héritier (LFI) et Arash Saeidi (Génération.s), des passants qui passent, des badauds qui badent. Pour ça, c’était plutôt un Printemps de Bourges comme d’hab. Passage obligé pour les uns, promenade des vacances scolaires pour les autres. D’autant que, pour les Berruyers, le retour du spectacle du dimanche, généralement familial et intergénérationnel, incite à retrouver les lieux de vie festivalière, de la place Séraucourt aux bords d’Auron, en passant par la rue Moyenne et le pied de la cathédrale Saint-Etienne.

Les pointures n’ont pas joué petit bras

Boris Vedel et son équipe sont friands des créations. Ils en ont proposé trois cette année. Ils envisagent de hausser le rythme et passer à une par jour dès l’année prochaine. Dans ce domaine, que ce soit le Palais de la poésie, les hommages à Kurt Cobain et Françoise Hardy, tous ont fait des cartons des deux côtés de la scène. Le public a été conquis par des artistes qui ont plébiscité ce type de projet collectif. Hors des sentiers battus, l’initiative du Printemps de Bourges de traduire en langue des signes les concerts de Nej’ et M. Pokora entre dans une approche positive des handicaps. Ce sont ainsi trois chansigneuses de l’association “10 doigts en cavale” qui sont montées sur scène ce dimanche pendant les prestations de Nej’ et M. Pokora, pour traduire les chansons des deux artistes en langue des signes.

Quant aux pointures désignées. Pas de petit bras à l’horizon. De Mika à M. Pokora, c’était show chaud. Plumes et paillettes pour l’un. Blousons et chorégraphies pour l’autre. De Matmatah à Shaka Ponk, c’était tout en rock. Breton à peine bretonnant pour les uns. Conceptualisé métropolis et monde en fusion pour les autres. On avait dit qu’on s’en causerait… Avant que la boucle ne soit bouclée et que « Sam » Achoun et « Frah » Charon ne se consacrent plus qu’au collectif The Freaks, c’était un moment à ne pas rater. Ça tapait dru et fort mais c’était tellement bon dans les oreilles qu’on est arrivé, musicos et spectateurs confondus, au lendemain sans même s’en rendre compte.

Le rap de haut niveau est désormais une denrée prisée en terre berrichonne. Si, en plus, c’est un local de l’étape qui mène le flow, c’est encore plus flagrant. Josman, le Vierzonnais, était dans son jardin et il n’était pas tout seul… la soirée avait été la première à afficher complet quelques jours seulement après le début de la vente des billets !

La chanson pop s’est emparée des iNOUÏS

Du côté des iNOUÏS, cette année, les organisateurs du Printemps de Bourges, comme le public, ont plébiscité la chanson pop. Le jury, sous la présidence d’Izia, a dévoilé sa sélection plus chanson Pop que jamais, samedi, quelques heures avant la clôture dominicale du festival. Le prix du Printemps de Bourges-Crédit Mutuel a été attribué à Noor (chanson pop, Île-de-France), qui succède à Brique Argent (chanson pop), lauréat en 2023. Le prix du jury a été décerné à Jean (chanson pop, Normandie). Quant au prix du public RIFFX-Crédit Mutuel, c’est Marius (chanson pop, Hauts-de-France) qui a reçu le plus grand nombre de suffrages.

Il ne reste plus désormais qu’à attendre la 49ᵉ édition du Printemps de Bourges pour voir si l’évolution se poursuit. Déjà une certitude, la prochaine donne aura lieu du mardi 15 au dimanche 20 avril 2025.

À lire sur le sujet :

Un début de Printemps de Bourges chaud patate !

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