Iannis Roder, lanceur d’alerte contre l’islamisme à l’école

L’agrégé d’histoire, professeur en Seine-Saint-Denis, dénonce sans relâche l’intrusion de la religion musulmane dans les établissements scolaires. Invité par la LICRA du Loiret, il est venu montrer combien les professeurs étaient dans la tourmente face à ce nouveau phénomène.

Iannis Roder du conseil des Sages de la laïcité
Iannis Roder, professeur agrégé d’histoire, était à Orléans pour animer une conférence sur la laïcité à l’école. Photo Magecentre


Par Jean-Jacques Talpin.


Certes « l’école n’est pas à feu et à sang » ! Mais Iannis Roder en convient, « il y a danger ». Enseignant dans un collège classé « zone d’éducation prioritaire » d’une ville de la banlieue parisienne, il connaît par son vécu l’intrusion progressive de l’islamisme dans les établissements. Il fait aujourd’hui référence tant pour ses travaux sur l’histoire de la Shoah que de la laïcité dont il est d’ailleurs membre du « conseil des Sages ». Il est par ailleurs le coauteur des « Territoires perdus de la République », ouvrage collectif paru en 2002 qui a été un des premiers à sonner l’alarme sur ce danger religieux.

Invité par la Licra du Loiret, il est venu à la fois remonter l’histoire récente des atteintes à la laïcité et montrer combien les enseignants étaient en première ligne contre ce poison.

Émanciper les jeunes

Depuis 1989 et les jeunes filles voilées de Creil, la loi de 2004 sur le port des signes d’appartenance religieuse ou la circulaire de Gabriel Attal en 2023 sur l‘abaya, l’histoire récente de l’école est nourrie de ces débats. Et cela peut-être parce que les « fondamentaux » ont été oubliés notamment sur le rôle de l’école, chargée de former des républicains et surtout « d’émanciper les jeunes » par-delà leurs « déterminismes sociaux, culturels et religieux ». Depuis quelques années maintenant les élèves souvent poussés ou appuyés par leurs parents contestent l’enseignement et les discours de leurs professeurs. C’est vrai en histoire-géographie bien sûr (question encore attisée par la guerre au Proche-Orient), la biologie (évolutionnisme contre créationnisme) et même en sport avec les jeunes filles en refus de piscine.

« L’école n’est pas un supermarché ! »

Parallèlement à cette contestation, la violence s’est aussi aggravée dans les établissements avec « six agressions physiques d’enseignants chaque jour ». Face à ces pressions les enseignants choisissent parfois l’autocensure en évitant certains pans de leur enseignement : un sondage de 2022 montrait ainsi que 56% des professeurs édulcoraient leurs cours de questions « dérangeantes ». « Certains parents, dénonce Iannis Roder, considèrent l’école comme un supermarché où l’on peut choisir ou rejeter les enseignements. Il faut dire non afin que l’école réaffirme son autorité ». Le phénomène est encore renforcé avec « l’acculturation des jeunes » submergés par le « soft power américain » alimenté par les clips ou des séries « où règnent la tolérance et la liberté individuelle du chacun pour soi : la jeunesse s’éloigne du modèle républicain ».

L’école, asile inviolable ?

Cette dégradation s’explique aussi par l’offensive des islamistes : « L’école est leur cible prioritaire parce qu’elle forme des jeunes qu’elle veut émanciper et leur donner accès à la connaissance ». Et Iannis Roder de rappeler cette belle phrase de Jean Zay : « les écoles doivent rester l’asile inviolable où les querelles des hommes ne pénètrent pas ». D’où la nécessité de « protéger les jeunes des pressions extérieures ». Mais pour les islamistes, la religion modèle l’identité des jeunes dans « un absolu indépassable », ce qui peut conduire à des crimes odieux comme ceux de Samuel Paty et Dominique Bernard.

Ne pas baisser les bras

Pour autant, Iannis Roder ne baisse pas les bras. Certes face à l’islamisme les enseignants se sont longtemps sentis seuls, sans être appuyés par l’institution scolaire. Il est vrai aussi que certains enseignants font preuve de « tolérance » face aux dérives religieuses tandis que des syndicats minoritaires considèrent encore la loi de 2004 comme « une loi raciste, sexiste et islamophobe ! ». « Mais l’école a pris conscience de ces menaces et de ces enjeux », se réjouit Iannis Roder. Une grande partie des enseignants et des chefs d’établissements a ainsi été formée à la laïcité. « L’institution a bien réagi » se félicite même l’enseignant pour qui les « territoires perdus peuvent être reconquis ».


Plus d’infos autrement :

Les jeunes, maillon faible de la laïcité ?

Commentaires

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  1. Problème : le sens du mot laïcité a été détourné.
    Par ailleurs, quid de la militarisation de l’école ?

  2. Dans “La Gloire de mon père” Marcel Pagnol fait dire à son père, instituteur de la fin du XIXème siècle une phrase qui devrait être écrite dans toutes les les classes des établissements scolaires de France et de Navarre:
    “La religion est un bandeau noir posé sur les yeux de la connaissance” !
    Toutes les religions dans le même panier…laissons-les à la porte !

  3. Quand ceux qui se considèrent être les élites républicaines et donnent des satisfécits ou des blâmes à ceux qu’ils ne jugent pas assez républicains mettent leurs enfants dans des écoles confessionnelles dites privées, commence la lente agonie d’une institution qui est censée former tous les enfants de la république à la citoyenneté et aux savoirs… là est le problème. La duplicité et les fourberies de cette élite qui voue un culte à l’ancien régime d’où resort cette relique qui est l’école catholique. La république ne reconnaît et ne subventionne aucun culte… c’est clair pourtant !

  4. En réponse à Vivizeld : notre fille a à contre cœur du mettre son fils en école privée. Il faisait partie des 5 “têtes blondes” dans une classe de 25 élèves. Le racisme anti-blanc était flagrant. Les parents refusaient de nous répondre quand nous attendions notre petit fils à la sortie de son école, et empêchaient leurs enfants de lui répondre quand il leur disait naïvement au revoir ou à demain. En un an il n’a jamais été invité à un anniversaire comme cela se fait habituellement. Ce n’est pas nous qui avons quitté l’école publique, c’est elle qui nous a abandonnés.

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