« Maintenant Orléans ! », collectif de 9 organisations rassemblées pour le scrutin de mars 2026, vient de présenter la synthèse de sa « grande consultation citoyenne ». Au total, plus de 2 000 Orléanais se sont exprimés en dessinant les contours d’un futur programme électoral de la gauche.
Les responsables d’ateliers pour la future liste de « Maintenant Orléans ! ». Photo Magcentre
Par Jean-Jacques Talpin.
À l’approche des fêtes de Jeanne d’Arc, il n’est pas incongru d’entendre des voix, y compris électorales. Ce qui explique sans doute que la gauche orléanaise ait entendu au moins 2 000 voix, celles des Orléanais qui se sont exprimés lors d’une « grande consultation citoyenne » organisée ces dernières semaines. Une « soirée de restitution » vient de se tenir dans la salle de spectacles La Ruche, comble une nouvelle fois, à l’invitation de « Maintenant Orléans ! ». Ce collectif a ratissé large en intégrant – à l’exception des écologistes d’OSE (Orléans Solidaire et Écologique) – tout ce que la gauche compte sur le terrain : PS, PCF, Génération-s, Place Publique, l’APRÈS (ex-LFI), Nouvelle Donne, PRG (radicaux de gauche), Gauche Républicaine et socialiste, Orléans Ensemble. Certes, chacun peut se poser la question « combien de divisions ? » en énumérant des micro-partis peu représentatifs.
« La plus grande consultation des Orléanais »
Mais le succès du projet tient d’abord en termes d’image avec l’intégration de structures à bonne ou forte image comme Place Publique (le parti de Raphaël Glucksmann) ou l’association Orléans Ensemble, initiative originale menée par Philippe Rabier. Reste la question d’un rassemblement plus large avec les écologistes dès le premier tour : « Nous y travaillons, rassure le socialiste Baptiste Chapuis, nous allons engager des négociations avec OSE, nous sommes confiants ». « Nous sommes portés par une dynamique, insiste le député Génération-s Emmanuel Duplessy, le succès de cette consultation, la plus grande jamais organisée à Orléans le prouve ».
La Ruche était comble pour cette soirée. Photo Magcentre
Le questionnaire a permis de dresser une image d’Orléans, d’affirmer la fierté des Orléanais pour leur quartier (à l’exception de l’Argonne) et de dresser un bilan peu positif de l’actuelle gestion municipale et métropolitaine de Serge Grouard.
« Les dérapages du maire nuisent »
Ainsi 74% des répondants sont inquiets de la gestion financière de la métropole avec ses 750 millions d’euros de dettes et 52% pensent que les « dérapages du maire » d’Orléans nuisent à l’image de la ville. Ces Orléanais expriment enfin leur « envie de changement » : 72% pensent que le réseau cyclable n’est pas satisfaisant, 70% manquent d’information sur la qualité de l’eau et 65% sur la qualité de l’air et 74% considèrent « qu’Orléans ne rayonne pas par sa culture ». Seul point positif : 61% des répondants se pensent en sécurité à Orléans (mais seulement 52% des femmes). Les réponses à cette consultation ont été regroupées par thématiques, dont trois s’imposent naturellement : les mobilités, la santé et le cadre de vie. Ces thématiques et trois autres vont désormais s’exprimer dans des ateliers en charge de définir une ossature des propositions pour le programme électoral.
Une police de proximité par quartier
Mais sans surprise, des revendications sont déjà validées par les répondants : développement des transports en commun (gratuité), amélioration des infrastructures cyclables et de l’accessibilité, développement des maisons de santé, de la prévention et de l’attractivité des structures pour les soignants, végétalisation des espaces publics, réduction de l’artificialisation des sols, développement des énergies renouvelables, libre accès à l’eau potable dans les espaces publics, évolution du festival de Loire et des fêtes de Jeanne d’Arc, création d’une police de proximité par quartier, etc.
Benoît Hamon le 4 juillet
Les groupes de travail ouverts à tous vont à présent travailler jusqu’à l’automne avec deux rendez-vous politiques : soirée logement le 22 mai avec le sénateur communiste parisien Ian Brossat, et débat le 4 juillet sur « Orléans ville accueillante » avec Benoît Hamon, l’ancien ministre créateur de Génération-s. La véritable campagne électorale débutera ensuite à l’automne avant un « vote citoyen » sur le programme, sur la liste et la tête de liste. Mais chacun sait que celle-ci ne pourra échapper au socialiste Baptiste Chapuis…
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