Récompensé par le prix Guillaume de Lorris 2025, Jean-Hugues Chevy est surtout un amateur de haïkus et de science-fiction. Mais avec Pour quelques lettres d’Adrienne, il montre qu’il manie aussi bien la cape et l’épée pour raconter des histoires.
Remise du Prix Guillaume de Lorris pour Jean-Hugues Chevy.
Par Jean-Luc Bouland.
« Ce livre, dans la pure tradition des romans de cape et d’épée, allie l’Histoire et l’aventure, fait revivre le petit peuple de Paris et la noblesse des beaux quartiers et entraîne le lecteur dans un tourbillon de chevauchées, d’intrigues et de passions. » Pour décrire le livre Pour quelques lettres d’Adrienne, signé Jean-Hugues Chevy, récompensé du prix Guillaume de Lorris 2025, et présenté en mars dernier au salon du livre de Lorris, la notice est claire, et fait déjà rêver. Sans remonter à Alexandre Dumas ou Michel Zévaco, voire plus près de nous Laurent Joffrin et sa reprise du personnage de Nicolas Le Floch, on se dit qu’il doit y avoir en cet ouvrage de quoi assouvir nos envies de romantisme et d’aventure, pimentées d’intrigues hautes en couleur. Et l’on n’est pas déçu. Rien qui incite à embastiller l’auteur pour tromperie, ou à le provoquer en duel dans un pré des bords de Marne pour insulte à l’histoire. Le ton est juste, la verve pétillante, et le contexte historique savamment décrit.

C’est d’ailleurs là toute l’astuce de cet ancien informaticien, fils d’un historien originaire de Selles-sur-Cher profitant paisiblement d’une retraite studieuse au bord de la Marne, entre Saint-Maur et Paris, rivages qui offrent de beaux décors pour agrémenter son histoire. Surtout connu pour sa pratique des Haïkus, stylistique poétique japonaise qui habitue à faire mouche en peu de mots, et après un passage par le roman de science-fiction, Jean-Hugues Chevy a donc voulu affronter l’histoire, et la période qui précède la Révolution française, alors que La Fayette compte parmi les puissants en vogue.
« 1788 est une époque charnière, intéressante notamment pour ses conditions climatiques inhabituelles, où orage et hiver de glace ont appauvri la terre et les hommes et certainement contribué à attiser leur colère », dit-il. Pour peindre cette période, et pour la rendre vivante, il nous invite à suivre trois héros malgré eux, une servante, Jeanne, et un aventurier, James, auxquels on ajoutera par équité un cheval au poil pie. On les suit comme un fil rouge, pour comprendre l’histoire avec un H majuscule. Ils ne mènent pas l’aventure, mais la subissent souvent malgré eux, entre malheurs et enfermements, entre conjurations et coups bas. Le rythme est haletant, sans temps morts, et le récit richement documenté. Quant aux lettres d’Adrienne, épouse de La Fayette, objets de tant de convoitises, il n’est pas ici de notre devoir de vous en révéler la teneur, mystère oblige.
Sans conteste, on comprend que le choix du jury du Prix Guillaume de Lorris ne s’est pas fait au hasard, qu’il a pris son temps pour rendre un verdict judicieux. Et on sera tout heureux de rencontrer l’auteur et L’Andriaque, sa maison d’édition, dirigée par Frédérique de Lignières, au salon du livre de Valençay le 29 juin 2025. En attendant, n’hésitez pas à le commander dans toutes les bonnes librairies.
Plus d’infos autrement :
Frédérique de Lignières, de l’écriture à l’édition