Clermont-Ferrand pour le commun des mortels c’est Michelin. Encore en partie vrai, mais pas que. Car l’ancienne capitale régionale est aussi une belle ville animée et gaie avec ses 40 000 étudiants et sa scène rock. Et il fait bon y vivre à l’ombre du non moins célèbre Puy de Dôme, autre star locale.
Par Bénédicte de Valicourt
Jour 2
– Visite de Clermont-Ferrand

Vue du parvis de la cathédrale sur le Puy de Dôme et la commerçante rue des Gras @I.Comolet (2)
A Clermont-Ferrand, le must c’est d’habiter dans le sud avec vue sur le Puy de Dôme. Pourtant celui-ci, véritable star locale avec Michelin, est aussi bien visible du centre-ville, construit sur un volcan, ce que les habitants ignoraient jusque dans les années 60. Ici cafés, restaurants proposant une cuisine maison locale et boutiques ouvrent à un rythme soutenu. C’est que la ville, qui accueille 40 000 étudiants est en pleine mutation. Ainsi, on le sait peu mais Clermont-Ferrand est désormais une nouvelle scène européenne du rock grâce notamment à la Coop, une salle de 1 500 places inaugurée en 2000 dans le quartier du 1er mai, près des installations Michelin, par un concert des Rita Mitsouko. Depuis s’y sont succédé Patti Smith, Lou Reed, Iggy Pop, Marianne Faithful et bien d’autres dont des artistes locaux. Sans parler des artistes en résidence. Il y aussi le Lieu-dit, une scène collaborative regroupant plusieurs acteurs culturels, 4 boites de nuit en ville dont une électro et une rock, la Maison de la culture, l’Opéra et plus loin, dans les quartiers nord, la nouvelle Médiathèque.
Visite du Mont Clair (410 mètres)

Une boutique à Clermont-Ferrand @I.Comolet
C’est le quartier historique de la ville. Mais pour l’instant, les travaux du projet InspiRe en plein cœur du centre énervent plus d’un clermontois. Mais c’est pour la bonne cause et ils devraient s’achever en décembre 2025. Des arbres sont plantés, des rues piétonnisées, des pistes cyclables sont créés et des bâtiments anciens entièrement rénovés. Ainsi l’ancienne halle aux grains, devenu école des Beaux-arts, accueillera le FRAC déplacé là pour l’occasion. Dans l’ancien Hôtel Dieu transformé en médiathèque, une grande verrière couvrira la cour. Le musée Bargouin, tout proche, qui abrite notamment les découvertes archéologiques du département, est lui aussi en pleine rénovation. Juste à côté le muséum Henri-Lecoq et son beau jardin vaut le détour ne serait-ce que pour aller admirer la collection de machines à calculer mécaniques dont deux originaux de Blaise Pascal, natif de Clermont-Ferrand.
Autre star locale majeure visible d’à peu près partout avec ses deux flèches ajoutées par Viollet-le-Duc dans les années 1860, la cathédrale Notre-Dame-de-l’Assomption. La «cathédrale des charbonniers », dixit le mauvais mot des frères Goncourt est en pierre noire de Volvic et se dresse face au Puy de Dôme. Il a fallu plus de six siècles pour l’achever. Pour y pénétrer, passez par la porte de la façade nord. Non pas pour ses statues qui ont toutes été décapitées pendant la révolution mais pour l’inscription révolutionnaire au-dessus du tympan, plutôt rare sur un édifice religieux : on peut y lire « Le peuple français reconnaît l’être suprême et l’immortalité de l’âme ».

Vitrail coquin dans la cathédrale@BdV
A l’intérieur autre curiosité en dehors de la vierge noire et des tableaux et très beaux vitraux du chœur tous du XIIIe siècle : au fond du transept un vitrail du XXe siècle très coquin. On y voit une Eve de dos aux fesses rebondies cueillant le fruit défendu. Plutôt inattendu en ces lieux. Retour devant la cathédrale et la rue des Gras, axe commerçant majeur, avec l’immense place de Jaude, dominée par une statue équestre de Bartholdi, sculpteur de la statue de la Liberté. Vercingétorix, autre héros auvergnat transformé en héros national au XIXe siècle, lève une triomphale épée pour appeler à l’union nationale. Aujourd’hui, dans un curieux court-circuit temporel, il est revêtu du maillot jaune de l’équipe de rugby.
Pause déjeuner place de la Victoire
On peut ensuite faire une pause sur la place de la Victoire, toujours très animée, dominée par la statue du pape Urbain II qui indique la Terre sainte et prêche la croisade. C’est en effet lors d’un concile en 1095, en présence des comtes, que le pape Urbain II lança le premier appel à la croisade, qui partit l’année d’après. La place est devenu un haut lieu de rencontre de la jeunesse clermontoise, et la porte d’entrée du centre ancien à l’est avec son lacis de ruelles médiévales en damier, longées d’hôtels particuliers cachés derrière d’austères façades.
Ainsi rue des Chaussetiers, essayez de pousser au numéro13 la porte de l’hôtel Savaron (XVIe siècle) et de pénétrer dans la cour avec escalier à vis et tympan sculpté. Puis on descend vers la rue Blaise -Pascal, l’ancienne rue des Nobles, considérée comme la plus belle de la ville en matière d’hôtels particuliers, dont au 12 l’hôtel Martial de Grandseigne (XVIIe siècle). Il y a là aussi la seconde plus ancienne fontaine de Clermont-Ferrand, avec celle d’Amboise place de la Poterne, à deux pas de l’hôtel de ville néo classique (XIXE siècle). N’hésitez pas également à entrer dans la cour intérieure ovale de l’hôtel de Chazerat, (XVIII siècle), actuellement siège du FRAC d’Auvergne. Avec un peu de chance l’hôtesse à l’accueil vous laissera pousser la porte de la salle de réunion grand siècle qui vous permettra d’admirer également l’arrière du bâtiment et ses grands jardins.
Visite du quartier du Port et de Notre-Dame-du-Port
Puis, on se dirige vers la rue du Port qui mène à la basilique Notre- Dame- du- Port (XIIe siècle), une petite merveille et l’une des églises romanes majeures d’Auvergne. Contrairement à la cathédrale elle est en arkose, une pierre blonde. Le chevet est un chef d’œuvre, aux proportions et à la symétrie parfaite.
Carnet de route
Y aller
Depuis Orléans, compter 4 heures minimum avec deux changements. A partir de 50 euros environ l’aller simple. Depuis Paris, train Intercités de Paris-Bercy ou Paris-Austerlitz en 3 h 26, quand cela fonctionne. A partir de 36 euros.
Où manger ?
-Le Devant, spécialités locales et ambiance familiale. Formule à 18 euros à midi, 32 rue des Gras.
-Bistrot de la mairie, cuisine simple et maison et ambiance rock le soir avec des concerts, 11 rue Philippe Marcombes.
-Popina, assiettes végétales à côté des halles et derrière l’hôtel fontfreyde. 4 Pt rue Saint-Pierre.
-B bistro, 4 rue du séminaire, quartier de Montferrand.
-Le mouffu, vins nature et cuisine familiale dans un décor de bistrot. 4 rue Ribeyre-Jaffeux.
– Bistrot Murmure, cadre agréable plutôt pour le soir et grande terrasse. Menu à 42 euros. 13, boulevard Charles-de-Gaulle.
Où dormir ?
Hôtel littéraire Alexandre Vialatte, superbe emplacement et vue imprenable sur la chaîne des puys et la cathédrale dans cet hôtel très agréable dédié à l’auteur auvergnat Alexandre Vialatte. Chambre double à partir de 112 euros. 16, place Delille.
A voir, à faire
– L’Hôtel Fontfreyde-Centre photographique. Trois expositions par an et des résidences d’artistes sont programmées dans ce centre photographique, sis dans un très bel hôtel particulier renaissance, classé monument historique du centre-ville. Exposition « collection des oiseaux », jusqu’au 7 juin, 34 rue Gras. www.fontfreyde-photographique
Et aussi
– A quinze kilomètres au sud de la ville, à la Roche-Blanche, le Musée de Gergovie, est à 15 kilomètres de Clermont-Ferrand sur le site de la bataille et de la victoire de Vercingétorix racontée par Jules César dans La Guerre des Gaules et reconstitué en 3D. Accessible par les bus 10, 3, 5, C, 32 et les trains C71, C40.
-La station thermale de Royat est accessible par le Bus B . On peut visiter autour le beau quartier Belle Epoque avec hôtels baroques, casino et villas décorées.
Se renseigner
Auvergne Destination www.auvergne-destination.com/puy-de-dome
Office de tourisme Clermont Auvergne Volcans place de la Victoire www.clermontauvergnecolcans.com
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