Quatre professeurs Cordes du Conservatoire d’Orléans se sont constitués en quatuor cette année et donnaient leur deuxième concert à Saint Jean le Blanc ce samedi 7 juin. Du grand art.
Le quatuor d’Orléans en concert à Saint Jean le Blanc 45: Photo AC Chapuis
Par Anne-Cécile Chapuis
L’espace Montission de Saint Jean le Blanc offre un cadre adapté et agréable pour la musique de chambre, et le public ne s’y est pas trompé. Après la conférence de Julien Joubert la veille qui affichait complet, les spectateurs ont apprécié le Quatuor d’Orléans.
Un programme virtuose
Deux pièces magistrales du répertoire pour cordes étaient au programme. Présenté par les quatre musiciens, chacun avec sa personnalité, le Quatuor Américain de Dvorak ouvre le ban. Airs connus, mélodies entrainantes, thèmes repris par chaque instrument, passages romantiques et mouvements rythmés, toute la panoplie du grand compositeur tchèque, qui a exploré tant les mélodies traditionnelles de son pays que celles du « nouveau monde », était présente.
Après une courte pause, les musiciens s’attaquent au quatuor n°8 de Chostakovitch. Quelques clés d’écoute sont proposées, qui rappellent la vie du compositeur russe qui a toujours refusé l’exil malgré les pressions subies dans son pays. Son quatuor est d’ailleurs dédié aux victimes du fascisme. Les 5 mouvements enchainés sont un morceau de bravoure, très virtuose, avec beaucoup d’effet d’archet et d’ensemble, chaque instrument explorant ses extrêmes, comme les aigus du violoncelle, les traits des violons, ou strettes frénétiques.
Le quatuor d’Orléans : Guillaume Dettmar, violon, Catherine Luthier, violon, Yska Benzakoun, violoncelle, violoncelle, Jean-Philippe Bardon, alto. Photo AC Chapuis
Quatre musiciens hors pair
Guillaume Dettmar et Catherine Luthier, violons, Jean-Philippe Bardon, alto et Yska Benzakoun, violoncelle, sont talentueux et engagés. Ils maitrisent de façon magistrale l’art du quatuor, qui suppose à la fois de faire corps, doser les différents plans sonores, jouer avec les nuances, mettre en évidence les solos, respecter les silences et conduire la musique dans un même élan. Ils dégagent beaucoup de musicalité, très convaincants dans leur interprétation virtuose et très communicants avec leur public
C‘est sans hésiter qu’ils proposent en bis de reprendre le deuxième mouvement du quatuor de Dvorak, avant d’échanger en toute simplicité avec les spectateurs.
Des projets attendent cette jeune formation, comme « les chrysanthèmes », unique quatuor de Puccini ou encore une collaboration avec Gérard Audax pour un spectacle poésie et musique avec la musique de Smetana. Une programmation à suivre !
Pour aller plus loin dans Magcentre :
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