Magcentre est allé à la rencontre de ces personnes qui, bénévoles ou professionnelles, dans l’ombre ou sur le devant de la scène, mettent leur talent au service de la culture musicale. Pour la faire connaitre, la développer et la diffuser à tous les publics.
Aujourd’hui : Jean-Philippe Bardon, altiste
Par Anne-Cécile Chapuis.
Jean-Philippe Bardon. Photo AC Chapuis
Jean-Philippe Bardon cumule les fonctions. Il est bien sûr altiste, mais aussi enseignant, directeur artistique des Amis de l’Institut, organisateur de manifestations. Et dans la vraie vie, il est également père de famille et conseiller municipal à Saint-Jean-le-Blanc.
La musique est importante pour lui dès son plus jeune âge. Il est issu d’une famille de musiciens, avec un grand-père violoniste, un père violoncelliste et une cinquantaine de membres de la famille s ’illustrant dans tous les instruments à travers la France entière.
Lui-même est né à Angers, a étudié à Paris et arrive à Orléans en 2006, tout en continuant ses engagements dans l’orchestre Colonne à Paris. Aujourd’hui, il s’est recentré sur Orléans, avec un poste de professeur d’alto au conservatoire, alto solo à l’orchestre symphonique, engagé dans l’Inattendu, la Fabrique Opéra. Et comme la musique est pour lui importante à partager, il a contribué à créer Les Amis de l’Institut. Prochainement, il va lancer « le mois de l’alto » avec de nombreuses manifestations.
Une musique exigeante
Jean-Philippe Bardon a commencé par le violon mais est passé à l’alto à l’âge de 16 ans, séduit par la résonance de l’instrument. Et il pratique son instrument en orchestre, en musique de chambre ou par l’enseignement.
Pour lui, la musique est une école de la vie. Loin des facilités, du « tout, tout de suite », elle exige du respect (de la partition), du temps (d’élaboration), de l’écoute (des sons mais aussi des autres), de confiance (dans l’exécution à plusieurs). Et respecter la musique, le style, l’époque, le compositeur, c’est quelque part se respecter soi-même.
« Transmettre ce qu’on m’a transmis et aller vers les plus démunis »
« Je suis un passionné, j’ai besoin de transmettre l’amour de la musique et des belles choses bien faites ». C’est ce qu’il enseigne aux 35 élèves au conservatoire d’Orléans, ce qu’il développe dans son expérience de chambriste, ou qu’il défend dans ses activités associatives (il a été secrétaire des « Amis de l’alto »).
Jean-Philippe Bardon, un musicien passionné, ici devant le Conservatoire d’Orléans.
Photo AC Chapuis
Notre altiste aime à rencontrer les publics qu’on dit « empêchés », qu’ils soient handicapés par le grand âge, les problèmes de santé ou les difficultés sociales. Il mène cette démarche depuis longtemps, en musique de chambre (avec sa sœur harpiste notamment) ou avec les Amis de l’Institut, et nombreuses sont les rencontres marquantes. Sa mémoire fourmille de situations, d’émotions, d’enrichissements mutuels. Son regard s’évade à l’évocation de personnes et il affirme avec conviction que ces rencontres signent le « cœur du métier de musicien ».
Pleins feux sur l’alto fin novembre
Prochainement à Orléans, tous les projecteurs seront orientés vers l’alto. Trois grands week-ends (17 et 18 novembre, 24, 25 et 26 novembre et 2 et 3 décembre) offriront de nombreuses manifestations variées, avec concerts des élèves, concert et master-class avec Michel Michalakatos (un grand altiste français qui fut, entre autres, le professeur de Jean-Philippe Bardon), concours national des jeunes altistes, exposition, conférences et audition d’alto dans différents lieux de la ville. L’Orchestre Symphonique d’Orléans sera associé à ces temps forts avec le concert programmé les 2 et 3 décembre avec la soliste Lise Berthaud.
Le bel instrument parfois dans l’ombre au sein des formations orchestrales, sera alors sur le devant de la scène, et Jean-Philippe Bardon saura, à n’en point douter, lui donner la place qui lui revient dans une philosophie très humaniste de la musique et ses bienfaits. Des valeurs à souligner et à défendre aujourd’hui plus que jamais.
Pour en savoir plus :
L’alto de A à Z par Laurent Zakowsky
Les voix de Jeanne à Orléans: entre performance et émotion