Ils valorisent les Beaux-arts à Orléans : Philippe Vasseur, galeriste de L’Art Ancien

Magcentre est allé à la rencontre des personnes qui, régulièrement ou ponctuellement, s’emploient à valoriser ce que l’on nomme du terme générique « les Beaux-arts », organisant expositions, salons ou festivals. En centre-ville ou à la campagne, ils font découvrir les artistes les plus renommés comme les plus discrets. C’est ainsi une galerie (sic !) de portraits que Magcentre se propose de réaliser au fil de l’actualité, des territoires et des événements.

Portrait n°3 : Philippe Vasseur, encadreur-galeriste et restaurateur de L’Art Ancien



Par Jean-Dominique Burtin.


Souffle d’esprit et d’ouverture

 
Au cœur d’Orléans, il s’agit d’une belle maison, d’un cadre de haute facture qui a pignon sur rue et sur l’art d’hier et d’aujourd’hui. Rue Jeanne d’Arc, le galeriste et encadreur et restaurateur Philippe Vasseur préside avec bonheur, depuis 2002, aux destinées de l’espace L’Art Ancien. Avec humilité, enthousiasme et passion.

 

Philippe Vasseur, galeriste à l’écoute précieuse et attentive. Photo: JDB.


Un peu d’histoire, L’Art Ancien existe, de fait, depuis les années 1940. Ce n’était alors qu’un atelier d’encadrement à qui monsieur Hérisson donna ses lettres de noblesse dans les années 1960. Monsieur Durier, dans les années 1970, y développera un aspect galerie en travaillant avec la galerie parisienne de la place Beauvau, la galerie Minet qui lui confiera des œuvres à commercialiser auprès des amateurs d’art. C’est en 1985 qu’à la suite d’études d’arts appliqués au lycée Auguste Renoir à Paris, Philippe Vasseur, également restaurateur qui fut l’élève de Renato Vassalo, expert auprès des musées, est embauché en tant qu’encadreur à L’Art Ancien, la belle affaire qu’il reprend en 2002. Dès lors, Philippe Vasseur développe la partie exposition avec vernissage, rencontre proposée avec l’artiste, accueil souriant des amoureux de la peinture, du dessin, de la gravure, du pastel et de la sculpture.

Rareté de toute beauté aux cimaises

Philippe Vasseur : « Depuis toujours, ce qui m’intéresse, en présentant de quatre à cinq expositions par an, c‘est le contact avec l’artiste et l’échange avec le public. Certaines fois les artistes me sollicitent et j’aime les exposer. Ce fut le cas avec Jérôme Bailly qu’invita Sophie Béguin Billecocq à me rencontrer. De cet artiste, qui m’a conquis, je présente ainsi ses œuvres de manière régulière. À dire vrai, la plupart du temps, je tiens à solliciter moi-même les artistes. Pour étayer ma décision, il faut que la manière dont ils s’expriment, ainsi que leur personnalité bien trempée, s’inscrivent de manière harmonieuse dans ma collection. En vérité, il faut que leur venue soit une pierre de plus apportée à l’édifice. Pour tout cela je n’éprouve nulle barrière de technique ou d’expression, et revendique un goût affirmé pour l’éclectisme. Les sculpteurs Pascale Benetteau et Delpy, bien que tous deux sculpteurs animaliers, sont de manière subtile si différents que je ne peux hésiter à les faire se côtoyer dans la galerie. Ce qui importe chez un artiste dont je présente la création, c’est que son œuvre me parle, qu’elle me touche, et que je sente que si je l’installais chez moi, je pourrais vivre avec elle tous les jours ».
 
En plus de ce lien sentimental qu’il entretient avec l’expression artistique, Philippe Vasseur a surtout l’œil du connaisseur en matière d’art et d’histoire de l’art. En atteste, au fil d’une centaine d’expositions personnelles ou collectives, cette possibilité offerte de découvrir et de redécouvrir les travaux d’artistes œuvrant et vivant dans notre région Centre-Val de Loire, à savoir, entre autres, les toiles de Florence Dias Looten, Jérôme Bailly, Richard Boutin, Alain Durand, Daniel Gélis, Kikor, Sophie Béguin Billecocq, Scara-Beee.
 
Mais place, également, à des artistes hors frontières régionales dont les sujets, paysages et autres évocations enchantent le visiteur. En font ainsi partie les créations de Daniel Therasse, Didier Caudron, Yong-Man Kwon, Sylvie du Plessis, Marguerite Nadal, Thierry Citron, Danièle Dekeyser.
 
À tout cet aréopage de créateurs œuvrant dans le figuratif, le vif piquant et l’onirisme, personnalités toujours talentueuses à la notoriété souvent internationale, en devenir ou confirmée, s’ajoute un fonds d’œuvres d’artistes de l’École de Paris des années 50 tels que Bernard Buffet, Jean Jansem, Jean Commère, Philippe Cara Costea. À retrouver aussi, à L’Art ancien, un très bel ensemble de sculptures de Denise Benoît dont l’œuvre plastique et poétique nous a charmés tout au long de sa vie et continue encore de nous séduire.

Pour la beauté sensible du geste

 
Philippe Vasseur, qui se livre également, assisté d’Anne-Sophie Wedrychowski, dans l’atelier de la galerie, à des travaux de restauration et d’encadrement de toiles pour des musées, des particuliers et des entreprises : « Côté exposition, il faut être sincère dans sa démarche, aimer vraiment le travail de l’artiste et s’attacher à le défendre. Avec le travail d’encadrement nous restons dans le même domaine, les deux activités se nourrissent l’une l’autre ». Ajoutons à ce propos qu’il peut arriver à l’homme de l’art de proposer à l’artiste telle ou telle façon d’encadrement. Il s’agit alors de nouveau d’un véritable geste créateur et de mise en valeur d’un travail de l’artiste, car tout accrochage à L’Art Ancien est le fruit d’une rencontre confiante lors de laquelle les protagonistes peuvent s’enrichir du regard et de l’expérience de chacun. Mais ce n’est pas tout. Pour Philippe Vasseur, il ne s’agit pas d’exposer afin d’effectuer un coup marchand : « J’aime travailler sur la longueur, effectuer un travail de fond et d’accompagnement. J’aime qu’un artiste se remette en question, s’étoffe dans un travail de longue haleine. Ainsi suis-je, par exemple, heureux de présenter l’œuvre de Florence Dias Looten allant de la peinture à l’huile à l’encaustique et à la gravure ».
 
En vérité, à l’Art Ancien, il flotte un parfum de clarté, de douceur souriante. Les œuvres sont captivantes. Les expositions se tiennent sur un tempo serein et judicieux faisant naître les coups de cœur. Dès la porte franchie de cet atelier – celui d’un luthier de couleurs de formes, d’ondes et de matière – se révèle ainsi toute la beauté d’un métier d’art, partagé avec sensibilité et une souriante passion, engagée et accueillante. Bref, tout ce qui peut permettre de rendre un hommage sincère et profond aux artistes accueillis.

Exposition à L’Art Ancien 
 
Gravures de Richard Boutin, Florence Dias Looten, Alain Durand (et aussi de Michel Ciry, Jean Jansem, Alain Jeanne, Kurt Mair),
 
Pratique : galerie L’Art Ancien, 32 rue Jeanne d’Arc, Orléans.
Jusqu’au 19 juillet, du mardi au samedi, de 10 heures à 12 heures et de 14 heures à 19 heures. Entrée Libre.


Plus d’infos autrement :

Ils valorisent les Beaux-arts à Orléans : Annie Ogier, présidente du Grenier à sel

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