“Marines” enchanteresses de Gélis à Orléans

Nombre d’amateurs d’art apprécient depuis de nombreuses années la belle œuvre du peintre orléanais Daniel Gélis. Toutefois c’est une exposition surprise et coup de cœur, un coup de maître qu’il présente, à l’invitation de Philippe Vasseur, du 18 novembre au 9 décembre, à la galerie L’art Ancien. Regroupées sous le titre “Marines” voici trente œuvres d’une jeunesse décoiffante révélant la maîtrise de l’artiste au plus heureux de son art.

Par Jean-Dominique Burtin

Philippe Vasseur à l’heure de l’accrochage. Photo: JDB

Fulgurance du trait et des couleurs

Plénitude en de grands et de petits formats. A quelques jours du vernissage, ce mardi, le galeriste Philippe Vasseur commence à composer l’accrochage de sa nouvelle exposition. Au premier étage de L’Art Ancien, rue Jeanne d’Arc, à Orléans, il accepte volontiers de dévoiler pour nous quelques œuvres de l’artiste, membre des Artistes Orléanais. Et l’on ne peut que tomber sous le charme. Voici des voiles sous les voûtes que composent les goélands dans leur envol dans une toile de grand format. Il se joue là quelque chose de sacré.  

Voici des apparitions d’équipages au cœur des jaillissements d’écume. Ce ne sont que merveilleuses touches dans l’éclat d’une œuvre abstraite fulgurante. Ailleurs, on ne peut qu’admirer l’équilibre parfait, accompli des compositions. Voici des scènes de plage où chante la lumière en harmonie avec les silhouettes suggérées, voici une immensité océane qui nous comble d’un bleu aux nuances infinies. Voici des cordages d’une laine saline prise aux mâts et aux vergues. Voici des navires tels des oiseaux au repos à l’heure du jusant, voici des ondes de sable à la beauté japonisante, voici une couleur dessinée à plaisir et à merveille. Oui, voici des voiles telles des touches. Ce ne sont que pétales aux vents décochés d’une main alerte et sans repentir. Voici la couleur subtilement dessinée, en toute simplicité et invitant au plaisir du ravissement. 

A l’heure du charme et de l’accomplissement, Daniel Gélis chante ici l’Atlantique et ses embellies ainsi que la Méditerranée capiteuse et si fine aux cyprès. Daniel Gélis aime cela depuis toujours par cœur amoureux et fébrile. Son offrande d’un cimetière de bateaux à Étel nous offre par ailleurs la beauté d’un repos d’esquifs jetés au sable tels des éventails vaporeux brisés par la force du vent. C’est un geste d’une merveille infinie.