Le Campus Santé 41 : vers une réponse aux besoins ?

À l’horizon de la rentrée 2026, l’agglomération de Blois et le Loir-et-Cher seront dotés d’un Campus Santé flambant neuf. À la clé, 900 étudiants, en attendant les 1ʳᵉˢ années en médecine.

Le président de région François Bonneau milite pour que les Campus Santé accueillent des étudiants en 1re année d’études médicales. Crédit photo Jean-Luc Vezon.


Par Jean-Luc Vezon.


C’est un projet essentiel pour répondre aux besoins croissants de professionnels de santé et paramédicaux (infirmières, aides-soignantes, ambulanciers…) nécessaires au vieillissement de la population française et au développement des soins en institutions ou ambulatoires. D’un montant total de 26 millions d’euros, le campus prendra place dans les anciens locaux de la mutuelle APRI, situés mail Pierre Charlot, à portée de lit médicalisé du centre hospitalier Simone Veil.

Finalisé par Olivier Servaire-Lorenzet, ancien directeur du CHB, son financement associe tous les partenaires locaux de la santé : la région Centre qui met 12,6 M€ au pot, le Département (Plan 41 en bonne santé), Agglopolys (1,2 M€), mais aussi cinq autres EPCI du Loir-et-Cher1 préoccupés par les carences criantes de personnel.

Accueillies par Francis Bruneau, nouveau directeur du CHB, les personnalités ont pu prendre la mesure de l’investissement qui rassemblera en un même lieu les écoles d’infirmières (IFSI), d’aides-soignantes (IFAS) et d’ambulanciers et accueillera les formations continues à destination des agents de l’hôpital, du GHT et des structures associées ou encore le centre d’enseignement des soins d’urgence (CESU) et les formations pour les patients « partenaires » (unité de recherche clinique).

« Nous allons donner aux jeunes l’envie de venir se former à Blois puis de rester dans notre département grâce à des formations de qualité basées sur la simulation, avec des chambres de patient reconstituées, mannequins sophistiqués, vidéos… », a précisé Francis Bruneau en précisant que le lieu serait aussi ancré sur son territoire avec des actions de santé publique, de lutte contre la précarité ou de solidarité.

Un outil pour tout le département 

Au total, on passera ainsi de 700 professionnels formés actuellement à 900 ce dont n’ont pas manqué de se réjouir Marc Gricourt, président du conseil de surveillance du CHB heureux de bénéficier d’un investissement massif pour l’IFSI-IFAS, Christophe Degruelle, président d’Agglopolys et Philippe Gouet, président du département. « Le campus sera un pôle d’excellence et d’attractivité pour tout le département, ce qu’ont bien compris les six intercommunalités partenaires », a déclaré ce dernier en saluant la présence de Laurent Brillard, président de Territoires Vendômois.

Fer de lance du combat pour une deuxième faculté de médecine à Orléans, François Bonneau a replacé ce projet dans le contexte d’une maîtrise catastrophique par l’État du nombre de médecins, le fameux numerus clausus. « À l’image des infirmières qui étaient 800 à être formées à notre arrivée et qui seront 2 000 dans quelque temps, nous agissons pour anticiper les besoins. Mais il est essentiel que ce campus puisse accueillir des étudiants en 1ʳᵉ année de médecine », a déclaré le président particulièrement mobilisé sur le sujet2.

En présence de Caroline Janvier, directrice de l’ARS 41, ce dernier a aussi pointé au passage « le caractère funeste de Parcoursup » en termes d’accueil d’infirmières dans les treize IFSI de la région : « 25 % d’entre elles viennent d’autres régions. J’ai donc demandé au gouvernement une exception pour recruter localement ». Très offensif, le président a rappelé que la durée d’exercice d’une infirmière était de 15 ans seulement (contre 30 ans il y a encore quelques années) et « qu’un médecin s’installe à 60 % dans sa région d’origine ».

Tandis que les ouvriers de la SOGEA, groupe de BTP délégataire du chantier3 s’affairaient sous la grue, les acteurs du projet ont rempli et scellé dans le béton le parchemin traduisant leur volonté commune d’agir pour former plus et mieux les futurs professionnels de santé. À condition que les ressources des collectivités ne soient pas réduites comme peau de chagrin dans le cadre de la loi de finances 2026…

(1) Territoires Vendômois, Grand Chambord, Romorantinais-Monestois, Val de Cher Controis et Cœur de Sologne.

(2) La discussion se poursuit avec le doyen de la faculté de Tours. 
(3) Retenu à l’unanimité du jury.

Le futur Campus Santé 41 sera idéalement placé à 500 mètres du centre hospitalier de Blois. Crédit photo Jean-Luc Vezon.

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Commentaires

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  1. Si les conditions de travail, de rémunération…des professionnels de santé n’évoluent pas radicalement l’effort de formation sera vain.

  2. Ça oui, j’espère même que ce budget 2026, s’il trouve une majorité parlementaire, fera passer à la caisse les collectivités, car il y a du gras au sein de ce millefeuille territorial, jamais réformé et toujours rendu plus complexe. 45 % d’augmentation des effectifs en 25 ans à périmètre constant de compétences, toujours près de 35.000 communes dont 85 % ont moins de 2.000 hab., des communautés de communes en pagaille qui se rajoutent par défaut d’avoir eu le courage de restructurer le maillage communal (nous représentons 40 % de l’ensemble des communes de l’UE alors que nous ne sommes qu’un des 27 pays de l’UE). Nous sommes territorialement suradministrés, champion du monde du nombre d’élus, pour une efficacité que je laisse à chacun le soin d’apprécier – et pour ce qui me concerne négativement – la preuve étant que la France est en train de devenir un pays pauvre parmi les pays riches, à l’os financièrement, pour avoir sciemment oublié qu’on ne peut avoir de politique sociale que conforme au niveau du PIB, d’où l’absolue nécessité de créer de la richesse avant de la distribuer. Cette règle volontairement oubliée depuis exactement 40 ans par notre armée mexicaine d’élus se rappelle aujourd’hui à notre souvenir en faisant toujours les mêmes victimes, les plus pauvres, en augmentation hélas ! Mais pour paraphraser Alphonse Allais, les PP non pauvres ? on peut les taxer, d’accord ils sont pauvres… mais ils sont tellement nombreux… Cynique ! Alors les beaux discours, les flons flons, les petits fours ne peuvent camoufler ce diagnotic de la rue : faillite.

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