À Romorantin, richesses de l’écrit et légende automobile

Séparés par la jolie Sauldre à franchir par une passerelle offrant une jolie vue, deux musées de Romorantin-Lanthenay, dans le Loir-et-Cher, passionnent les visiteurs. Le Musée de Sologne qui présente notamment l’exposition temporaire « Richesses de l’écrit, du manuscrit à l’imprimé ». Et le musée Espace Automobiles Matra pour les fondus de bolides et les amateurs d’agréables coups d’œil dans le rétro.
 

Un joli site pour deux musées. Photo JDB


Par Jean-Dominique Burtin.


Un patrimoine écrit scientifiquement révélé

 
Au musée de Sologne, qui accueille sur son parvis « Le faune de Sologne », sculpture de Jean Lamore, les 2 400 volumes et les 80 feuillets indépendants issus d’ouvrages du Moyen Âge et de l’époque moderne constituent une importante collection patrimoniale dont une partie est aujourd’hui judicieusement proposée à l’occasion de l’exposition « Richesses de l’écrit, du manuscrit à l’imprimerie ». Cette dernière, conçue en partenariat avec la mission patrimoine écrit et le Centre d’études supérieures de la Renaissance de Tours, s’appuie essentiellement sur deux legs de passionnés : Émile Martin (1810-1895), juge d’instruction et bibliophile qui a enrichi tout au long de sa vie une formidable bibliothèque ; Jules Delaune (1812-1894), avoué et collectionneur compulsif, qui a conservé tout objet ou document d’archives passé entre ses mains. « Ces deux personnalités sont des figures remarquables de la vie intellectuelle et bourgeoise romorantinaise de la seconde moitié du XIXe siècle », poursuivent les organisateurs du rendez-vous.
  

Des livres précieux de toute rareté. Photo JDB


L’exposition met en lumière un fonds composé de livres d’heures richement décorés, d’incunables ainsi que d’éditions rares en de précieuses reliures. Une place de choix est accordée à la présentation de fragments. À noter : jusqu’au 23 novembre, cette exposition s’accompagne de visites guidées animées par la directrice du musée de Sologne, Valérie Maillochon.

Une exposition séduisante et de caractère

 
Aux cimaises de cet accrochage, s’offrent au regard l’écriture caroline et l’écriture gothique, des enluminures mais aussi une édition d’Horace de Pierre Corneille. Cette édition est un chef-d’œuvre de typographie du fait de l’emploi d’un caractère dit microscopique, gravé et fondu par le typographe Henri Didot en 1828. Ce caractère de type 3 est à peine lisible, puisqu’une ligne de texte mesure moins d’un millimètre. À découvrir encore, côté botanique du XIXe siècle, la somme de toute beauté intitulée « Les Roses, Pierre-Joseph Redouté, décrites par Claude Antoine Thory ». Pierre-Joseph Redouté (1759-1840) était un peintre des fleurs d’origine belge surnommé le Raphaël des Fleurs.
 
« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme : réutiliser le parchemin dit de réemploi en couverture au XVIIIe siècle » : ces lignes accompagnent, quant à elles, la présentation d’un fragment d’une dédicace de l’église d’Orléans extrait d’un livre manuscrit du XIVe ou du XVe siècle qui contenait des pièces de chant liturgique aux neumes, ancêtres de nos notes actuelles, signes de notation toujours aussi touchants pour les musiciens et les mélomanes.
 

Au musée Matra, une impressionnante aventure automobile

À quelques centaines de mètres, voici le musée Espace Automobiles Matra qui célèbre l’entreprise romorantaise Matra automobiles. Sur l’espace de l’ancienne usine des caméras Beaulieu, quatre zones de visites sont proposées dans un bel espace. Ils évoquent la compétition, les voitures de série, les moteurs et, films à la clé, les pilotes. Ici, la MS 180, championne du monde F1 en 1969, trône au milieu d’une dizaine de monoplaces, Formules 1, 2 et 3. Par ailleurs on aimera sans nul doute d’agréables coups d’œil dans le rétro avec la présentation de voitures anciennes. À voir aussi, hommage au site d’accueil, la mise en valeur des caméras Beaulieu, outils chers aux cinéastes Jean-Luc Godard et Claude Lelouch. À voir aussi la M 530 Sonia Delaunay (1967)/ Sonia Delaunay. Cette Matra 530 type A est l’une des cinq voitures personnalisées par cinq artistes contemporains. Ces voitures transformées en œuvre d’art furent vendues au profit de la fondation pour la recherche médicale française, lors d’une vente organisée par le magazine Réalités avec le concours de Connaissance des arts le 12 octobre 1967.

Plaisant coup d’œil dans le rétro. Photo JDB


Sonia Delaunay (1885-1979) raconte, dans Réalités, la genèse de cette création : « Lorsqu’on m’a proposé cette expérience, j’ai hésité. Puis, lorsque j’ai vu la Matra, j’ai été conquise. Mais, comme je suis prudente, je n’ai pas voulu que ma Matra une fois en marche attire l’œil des autres conducteurs au point de provoquer des accidents par distraction. Aussi j’ai veillé à ce que les couleurs en mouvement se fondent en un bleu à peine plus vif que le bleu initial de la voiture. »

Pratique
 
Richesses de l’écrit, du manuscrit à l’imprimerie,
jusqu’au 3 novembre 2025,  
Musée de Sologne, Moulin du Chapitre,
Quai de l’île Marin, Romorantin-Lanthenay.
En savoir plus : museedesologne.com
 
Musée Espace Automobiles Matra,
17, rue des Capucins, Romorantin-Lanthenay.
En savoir plus : museematra41


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