Annoncé avec vigueur en janvier 2024, le réarmement démographique arrive au goutte à goutte. En mai 2025, les entrées en pouponnières perdaient encore du terrain, et le tourisme salvateur est toujours en berne.
La statue de Saint-Greluchon à Saint-Plantaire (36), signée Philippe Ongena. Photo Magcentre
Par Mag’Azine.
« Croire à un renouveau démographique relève de l’enfantillage ». Plutôt hors-sol, la taupinette de permanence aoûtienne riait toute seule en écoutant les échos circulant dans les galeries. Selon un canard bien informé, citant la ministre Catherine Vautrin, « entre juin 2024 et mai 2025, la France a enregistré plus de décès que de naissances ». Las ! Bien qu’annoncé à grands coups de clairon en janvier 2024, le réarmement démographique voulu par le président de la République a fait long feu. À l’époque, la tribu taupienne avait proposé des solutions, qui sont apparemment restées dans le tiroir. Et rien ne s’est arrangé depuis.
Ainsi, ont rapporté quelques taupinettes de passage, on n’a noté aucun engouement pour un “Tourisme de la fertilité” (1) en France, et notamment en région Centre, alors qu’il y a de nombreux sites très attractifs propres à vaincre la stérilité. Le plus connu est à Saint-Plantaire, au sud de l’Indre, près du rocher de la Fileuse dominant la vallée de la Creuse, où la statue de Saint-Guerluchon réalisée par le sculpteur belge Philippe Ongena, abreuve les randonneurs de passage sur l’aire de repos qui lui est consacrée. Mais rien n’y fait, malgré le souhait de son géniteur : « Cher Saint-Guerluchon, prend place dans ce costume de granit, confère fertilité aux ventres qui t’invoqueront, et que des girons et nichons replets s’épanche d’une belle humanité, forte, joyeuse et pacifique ». Pacifisme et réarmement ne font jamais bon ménage.
Mais au-delà de ce site emblématique, et ne pouvant plus profiter de la statue du même saint initialement hébergée dans l’église de la commune voisine de Gargilesse, une belle balade permettant de visiter tous les sites appropriés est tout autant désertée. Dommage, car beaucoup sont en Berry, tels Saint-Phallier à Chabris, Levroux et Graçay, ou Saint-Génitour au Blanc, mais aussi à Bourges ou, en Loir-et-Cher, à Montoire et Lassay-sur-Croisne. D’autres, plus motivés pour enfanter, pourraient même aller à Bourbon-l’Archambault, dans l’Allier, ou à Cernay et Queaux dans la Vienne, pour côtoyer de très près ces « phallus christianisés » tel le vénérable Saint-Foutin au Puy-en-Velay.
Dans les Yvelines, les plus tentés par une prolifique descendance sont invités à se rendre sans tarder aux Vaux-de-Cernay pour s’abreuver goulument à la fontaine Saint-Thibault. Car, nous dit l’Histoire, c’est là que Louis IX et son épouse Marguerite allèrent pour avoir enfin un enfant après cinq années d’attente, et qu’après avoir bu l’eau de la source de l’abbaye et reçu les prières de l’abbé Thibaud, ils eurent onze descendants !
Dans le Loiret, direction Jouy-le-Potier pour vénérer Sainte-Corneille, patronne de la Sologne. L’eau de sa fontaine y est merveilleuse, car, dit-on, les couples en mal d’enfants s’y baignaient nus après le coucher du soleil pour concevoir. À notre époque, dit la rumeur, il suffirait de s’asperger le ventre ou de boire un peu d’eau pour obtenir le même résultat. Mais, honnêtement, même si le réchauffement climatique aurait plutôt tendance à refroidir les ardeurs, un bon bain de minuit ne fait de mal à personne…
(1) À ne pas confondre avec le tourisme de naissance, qui a doublé de volume depuis le confinement…
