Les pharmaciens, une profession connue pour sa distanciation voire son indifférence vis à vis des mouvements sociaux, entrent dans le bal des mécontents.
Le 18 septembre dernier, alors que d’importants défilés de salariés en colère parcouraient les artères des villes françaises, le même jour de nombreuses officines étaient fermées en signe de protestation. Les pharmaciens seraient-ils devenus solidaires des revendications soutenues par des organisations de gauche ? Pas tout à fait…
De quoi s’agit-il ? Afin de motiver les pharmaciens pour qu’ils proposent à leurs clients des médicaments génériques, moins chers que les médicaments sous brevet, des remises autorisées par l’État et pouvant atteindre 40 % leur étaient consenties par les firmes fabriquant ces génériques. « En même temps », la Sécurité sociale remboursait (aux pharmaciens) ces médicaments au plein tarif. Ces rabais pourraient représenter 1 milliard d’euros par an…
Cette pratique vient d’être remise en cause par un arrêté du 6 mai 2025. Avec cette nouvelle réglementation, le plafond des remises ne devrait pas pouvoir dépasser 20 %. Les pharmaciens vont donc voir leurs marges liées à la vente de médicaments génériques baissées.
Il est vrai que cette réforme, brutale et sans concertation, menace l’équilibre financier de beaucoup de pharmacies, en particulier en milieu rural où le débit est moindre et où les médecins prescripteurs sont de plus en plus rares. Par ailleurs la substitution des génériques par les pharmaciens génère un beau paquet d’économies à l’Assurance maladie.
D’après les syndicats de pharmaciens cette réforme va entrainer la fermeture de milliers de petites pharmacies et de nombreux licenciements. Ces mêmes syndicats annoncent, qu’après le désert médical en rapport avec le numerus clausus, c’est le désert pharmaceutique qui se met en place.
* : plaisanterie