
Joyaux de la Couronne de France, exposés au Louvre avec le diadème et la couronne de l’impératrice Eugénie à gauche, l’ensemble de la reine Marie-Amélie au centre et la couronne de Louis XV à droite avec le diadème de la duchesse d’Angoulême. Crédit Michael Reeve (Wikipédia)
Par Joséphine.
Sauf que les bijoux volés, oui c’est du patrimoine, mais pas celui que l’on croit. Et les voleurs, figurez-vous qu’on les connaît déjà.
C’est le patrimoine du Botswana, de la République démocratique du Congo, du Canada et de l’Australie en ce qui concerne les diamants. C’est le patrimoine de la Birmanie, de la Thaïlande, du Cambodge, du Vietnam, du Sri Lanka, du Mozambique et de Madagascar pour les rubis. C’est le patrimoine de la Zambie, du Brésil et de la Colombie, côté émeraudes. C’est le patrimoine de l’Inde, de Madagascar, de la Tanzanie et du Sri Lanka, pour ce qui est des saphirs. C’est le patrimoine du Pérou, du Mexique et de la Chine, si on parle de l’argent. C’est le patrimoine de la Chine, du Ghana, du Mali, du Burkina, de l’Afrique du Sud, du Soudan, de Guinée, de Tanzanie, du Zimbabwe ou de Côte d’Ivoire quand on considère l’or.
Ces couronnes et bijoux impériaux et royaux constituent donc essentiellement le patrimoine et la mémoire de l’exploitation coloniale des richesses locales et des travailleurs indigènes, des populations déportées d’Afrique et des européens pauvres émigrés. C’est le patrimoine de la colonisation française, anglaise, portugaise, espagnole et belge menée pendant presque 500 ans. Ces couronnes et bijoux impériaux et royaux constituent aussi le patrimoine et l’héritage de l’extorsion fiscale de la richesse produite par les populations européennes, extorsion organisée par et pour l’aristocratie privilégiée qui ne payait pas d’impôts, soit 1,5 % de la population française à la fin de l’Ancien Régime.
Ces couronnes et bijoux impériaux et royaux, avec les œuvres d’art pillées depuis les guerres d’Italie au XVIe jusqu’aux guerres napoléoniennes constituent enfin l’essentiel des collections de nos musées, participant à l’attractivité touristique de la France, soit plus de 70 milliards d’euros de revenus annuels pour notre économie.
Là où l’on peut être d’accord avec nos politiques, c’est pour espérer qu’un jour les voleurs devront rendre tout ça aux victimes.