Le suppléant de la députée Stéphanie Rist nommée au ministère de la Santé refuse… de la suppléer. Les électeurs devront donc retourner aux urnes pour élire un nouveau parlementaire.

Aurore Bergé avec la députée Stéphanie Rist (à droite) – cl Magcentre
 
Par Jean-Jacques Talpin.
Curieuse attitude que celle de Stéphane Chouin, maire de la petite commune de Saint-Hilaire-Saint-Mesmin en périphérie d’Orléans mais surtout suppléant de la députée sortante Stéphanie Rist dans la 1ʳᵉ circonscription du Loiret. Élue au Palais Bourbon en 2017 et réélue en 2024, Mme Rist a été nommée ministre de la Santé dans le gouvernement Lecornu II, le 12 octobre dernier. Mais les fonctions de parlementaire et de ministre étant incompatibles, Stéphanie Rist doit obligatoirement démissionner de son siège de députée au maximum un mois après sa nomination, soit le 12 novembre. C’est alors le suppléant de la démissionnaire qui doit occuper le siège de député. Sauf que ce suppléant, Stéphane Chouin, a décidé de refuser de siéger à l’Assemblée nationale.
Parole donnée… ?
Il explique pour cela privilégier son mandat local qu’il devrait abandonner. Auparavant il devra malgré tout démissionner de son poste de maire, puis refuser officiellement le mandat de député… avant d’être réélu maire de Saint-Hilaire. Certes, on peut considérer qu’un élu souhaite conserver son ancrage local. Mais en acceptant la suppléance de Stéphanie Rist, il connaissait les risques d’un tel engagement. C’était aussi un contrat et une parole donnée à la députée… La réalité est peut-être plus terre à terre : le gouvernement Lecornu II étant installé sur un siège éjectable, Stéphanie Rist peut elle aussi perdre son poste dans quelques jours ou quelques semaines. Courageux mais pas téméraire, Stéphane Chouin a peut-être considéré que ce poste d’intérimaire n’en valait pas la chandelle.
Élection en janvier ou février
Faute de suppléant, le siège de députée de la 1ʳᵉ circonscription va donc se retrouver vacant avec la nécessité d’organiser une élection législative partielle. Celle-ci doit intervenir au maximum trois mois après la nomination de Mme Rist comme ministre de la Santé (soit le 12 janvier) ou après le renoncement du suppléant.
Les électeurs devront donc retourner aux urnes en janvier. En 2024 Stéphanie Rist n’avait obtenu son siège qu’avec 69 voix d’avance sur la socialiste Ghislaine Kounowski qui s’était désistée en sa faveur pour le second tour. Stéphanie Rist l’avait alors emporté avec 67,68% des voix. À deux mois des municipales, le scrutin de janvier sera évidemment regardé à la loupe et avec intérêt. Ghislaine Kounowski, n°2 socialiste sur la liste Maintenant Orléans ! conduite par Baptiste Chapuis a déjà fait connaître son souhait de repartir à la bataille.
Galop d’essai pour le PS et le RN
Stéphanie Rist pourrait elle aussi concourir avec un nouveau suppléant. Mais il n’est pas certain, au vu de la faiblesse du camp gouvernemental, qu’elle conserve facilement ce siège. Un échec devrait alors entraver ses ambitions municipales puisqu’on murmure de plus en plus fort qu’elle pourrait faire écurie commune avec Serge Grouard pour représenter le « bloc central ». Ce scrutin sera également considéré comme un galop d’essai par le Rassemblement national. Aux législatives de 2024, le RN avait glané 28% des voix dans la première circonscription avec une quasi inconnue comme candidate, Tiffanie Rabault. C’est cette même militante lepéniste qui conduira la liste RN aux municipales de mars prochain à Orléans.
Autant dire que le scrutin de janvier sera celui de tous les enjeux et de tous les dangers pour la droite, le centre et l’extrême droite…
À lire aussi :
Municipales à Orléans : Stéphanie Rist cheffe de file pour Renaissance