La 13e édition des Promenades photographiques inaugure vendredi 23 juin ses 15 lieux d’exposition partout dans la cité de Ronsard. Une édition marquée par l’annulation par la DRAC, en fin d’année dernière, de la possibilité d’utiliser le grand manège Rochambeau comme lieu d’exposition. Mais la pugnacité et la passion d’Odile Andrieu ont eu raison du fatalisme.

Mathieu Farcy (“Paysages orientés”).
« Qui est photographe ? » Voilà bien une question à se poser, à l’heure où tout le monde ou presque possède dans la poche un téléphone intelligent doté d’appareils photo et de caméras de plus en plus perfectionnés, laissant libre court à la créativité vite partagée sur les réseaux sociaux.
N’en déplaise aux partisans du « tous photographes », dans un élan « d’uberisation » très à la mode, photographe reste un métier, et pour ceux qui pratique l’art consommé du tirage de portrait de façon amateur, le talent n’est pas la valeur la plus partagée… Aux 13e Promenades photographiques de Vendôme, du 24 juin au 3 septembre, 24 expositions réparties dans 15 lieux de Vendôme permettront aux visiteurs d’admirer un panel très éclectique de photographes.
Oublié – ou presque – le coup tordu de l’automne dernier, quand Odile Andrieu, directrice artistique des expositions et directrice des Promenades, reçu un courrier de la DRAC (Direction régionale des affaires culturelles) lui signifiant que le grand manège Rochambeau ne pourrait pas servir de lieu d’exposition aux Promenades pour cause d’inventaire du lapidaire… De nombreux courriers – de photographes ayant exposé à Vendôme, la plupart de renommée internationale – les élus locaux et régionaux montés au créneau n’y changeront rien. Il a fallu recaser ici ou là les expos prévues dans ce lieu incontournable, jusqu’à Thoré-la-Rochette…
Côté artistes, du beau linge, avec notamment Jean Baudrillard Au-delà du réel dans la cour du cloître du musée de Vendôme. Une très belle exposition toute en clair-obscur de Jérôme Sevrette dans l’orangerie du château (Terres Neuves). Ou encore dans la chapelle Saint-Jacques Percuso de Benoît Fournier, qui imprime ses photos sur des feuilles d’arbres !
Dans le petit manège Rochambeau, Borderline du Lyonnais de 36 ans Charles Paulicevich, qui vit à Bruxelles depuis 16 ans. Son travail porte sur l’observation d’un frontière invisible et pourtant bien réelle : la séparation linguistique entre Flamands et Wallons, qui divise la Belgique de bout en bout. 58 reportages dans les communes adjacentes à ce trait d’union autant que séparation entre les deux Belgique. « C’est un pays au bord de quelque chose », explique Charles en plein séance d’accrochage de son exposition, « il m’a amené à me poser la question : qu’est-ce qu’une frontière linguistique ? ». À cheval entre le documentaire et le grand reportage, Borderline s’est construit au gré de fêtes, de manifestations sportives, religieuses, reconstitution historiques bref, tout type d’évènements susceptibles de réunir les gens, quelles que soient leurs différences linguistiques. « Je me suis rendu compte que le lieu qui sépare – la frontière – est aussi le lieu de la rencontre. Les gens s’approchent d’elle de part et d’autre sans trop se poser de question ». Des heures de repérage sur Internet, deux ans de travail, 14.000 photos argentiques dont une quarantaine visibles à Vendôme.
F.Sabourin.
À noter samedi 24 juin, au marché couvert de Vendôme, le salon de l’édition du livre photographique (9h30-18h30) ; visites des expositions ; des rencontres avec des photographes émergents (10h30-11h30) ; des lectures de portfolios (10h-13h et 15h-17h30) ; des rencontres et signatures (voir programmation sur
www.promenadesphotographiques.com) ; embrassez-vous (10h-17h30 tour Saint-Jacques) ; projection et débat à 18h30 au Ciclic (Kotya Libaya : le bois congolais, à quel prix ?) ; 22h30 remise des prix.
Dimanche 25 juin à Vendôme et Thoré-la-Rochette salon de l’édition du livre photographique (10h-12h30 marché couvert ; visites des expositions (12h maison des vins à Thoré-la-Rochette).