Compte tenu de l’événement que constitue la soirée d’ouverture du festival Jazz à l’Evêché, la ville d’Orléans a poussé, ce mercredi soir, la jauge de sécurité du site à deux-mille spectateurs, ce qui n’a pas empêché des centaines de personnes d’attendre patiemment le long de la cathédrale pour assister aux concerts gratuits de cette soirée.

James Copley cl Marie Line Bonneau
Il est vrai que la présence de la machine à soul groove et dancefloor rayonnante, avait notamment de quoi attirer les amoureux de bon comme de beau temps. Force est aussi de reconnaître que ce concert d’Electro Deluxe a, comme prévu, tenu toutes ses promesses. Résolument chic et charmeur de choc, le chanteur américain James Copley, entouré de six musiciens aux cuivres claviers et à la basse, a surtout donné les titres de son dernier album “Circle”. Il y a notamment invité le public à se lever, notamment sur “Liar” (“Menteur”), morceau du groupe invitant à l’amour, à la positivité et à pointer du doigt, à dénoncer les politiciens irrespectueux de l’humanité.
A noter que le concert d’Orléans, inscrit dans la tournée de promotion de l’opus, s’achèvera en octobre à Paris, à L’Olympia.
“Ce qui importe est la communication avec le public”
Impeccable est ce mercedi cet ensemble qui a mené un set rondement survitaminé poussant le public à rouler des hanches, des épaules et des sourires et à de nombreux rappels. Peu avant le concert, James Copley , en conférence de presse, revenait sur sa vie, son enfance avec un père qui avait un groupe de gospel country façon Johnny Cash, sur son amour à lui d’être road de tournée, et sur son arrivée dans le groupe qui donne désormais quelque cent dates par an, dans les années 2010-2011.
James et Electro Deluxe? “Je suis humble et humain, ce qui importe c’est le groove, notre communication avec le public. On écrit tout ensemble, c’est un processus laborieux mais nous avons suffisamment confiance les uns dans les autres pour lâcher prise quand il le faut. Dans certaines configurations du groupe, nous avons trois choristes féminines qui rendent nos chansons plus jolies et nous, bien plus beaux ! Tout au long de l’année, les musiciens de l’ensemble partent un peu partout jouer avec d’autres et ces expériences scéniques ou musicales ne peuvent que nous enrichir. Les chanteurs que j’aime sont Brel, un Otis Redding qui chante en français, ou Nougaro, un soul singer. J’aime et j’admire leur sincérité. Mais je n’ai pas leur talent, je ne suis pas pareil. Quoi qu’il en soit, quand on parle d’amour il faut parler notre langue de cœur”.
“Un festival qui balance et qu’annonce le beau temps”

Add et quoi cl Marie Line Bonneau
A l’occasion de ce festival “qui balance et qu’annonce le beau temps” a déclaré à juste titre son directeur artistique, Stéphane Kochoyan, Orléans aura pu retrouver avec bonheur, en toute première partie de soirée, sur la grande scène, le groupe Add et Quoi, présenté par Jean-Louis Derenne, maître de la belle association O’Jazz et qui a salué l’un des groupes fondateurs du jazz à Orléans, seconde génération après Jean-Jacques Taïb qui assura les prémices du festival Orléans’Jazz.

Infernal Momus cl Marie Line Bonneau
Coup de chapeau ainsi à Eric Amrofel, guitare, Stéphane Decolly, basse, Nicolas Larmignat, batterie inouïe, Baptiste Dubreuil, piano et claviers, autant de musiciens qui ont annoncé, en fin de jeu, incandescent programme aux séquences tour à tour fiévreusement planantes, cristallines et incisives, la dissolution définitive de leur groupe après vingt-cinq ans de belles et innovantes créations musicales dont, entre autres , celle de “Ciel jaune”.
Mercredi, dans le bel écrin de Jazz à l’Evêché où se trouvent de conviviaux points de restauration, on aura aussi et surtout beaucoup aimé les concerts sur la petite scène du festival, cette Caravane de jazz où l’on a pu entendre Infernal Momus avec la brûlante Morgane Carnet au saxophone, puis Mazij, quintet où la délicieuse voix orientale de Georgia Hadjab rend hommage à Joni Mitchell.
Bref, voici une belle et grande soirée où le cœur ne savait où tendre l’oreille.
Jean-Dominique Burtin
Photos: Marie-Line Bonneau.