Ce mercredi, c’est debout , après deux heures d’un spectacle au long cours et de de toute légèreté donné en trois espaces de l’enceinte de l’espace culturel orléanais que plus de cent spectateurs applaudissent au Théâtre d’Orléans la déambulation-jonglerie-musique du collectif “Petit Travers”. A dire vrai, en trois lieux successifs, le hall superbement scénarisé du théâtre, la salle Touchard et le plateau de la salle Vitez, jolie comme une pochette surprise, le collectif “Petit Travers” a bien plus de trois tours dans son sac et nous livre, avec “Nos chemins”, un florilège de petites formes, récital de brèves performances ou l’humour, la virtuosité, l’accord gracieux et tempétueux entre sons et gestes forcent l’admiration des petits et des grands.
Danser et jongler avec virtuosité de Bach au Jazz
Impossible de citer chaque tableau de cette performance mais n’oublions pas ce “Dehors” qui ouvre le bal où la jongleuse Juliette Hulot et la trompettiste Emmanuelle Legros nous livrent un quasi instant de La Strada …Baker… absolument délicieux. Voici une épatante partition où les notes, disons des blanches suspendues, sont des balles qu’accompagnent un solo de trompette de jazz et bluesy à souhait. Un régal de tendresse et de virtuosité qui met le charme à l’oreille et le plaisir à l’oeil.
Et puis voici, entre autres, “Fragments”, salle Touchard, un solo du jongleur Remi Dorbois, artiste burlesque et d’une ingénuité éperdue, personnage à la Keaton qui nous offre avec une tendresse faite de minimalisme, une variation d’instants jonglés sur fond de sonates et partitas pour violon seul de Bach . C’est allègre et revisité avec un allant et un brio complices et à l’écoute parfaite. Ici tout est fluide, mélodique et abstrait, place au florilège de l’adresse poétique et à l’allusion bouche bée au muet.
Une performance réjouissante et percutante
Superbe est encore, sur le plateau de la salle Vitez, cet haletant duo entre un magnifique jongleur qui fait siffler comme souffler l’art de ses gestes, et un batteur , Pierre Pollet, qui, dans ce “Formule”, vient déjà de mettre très haut la beauté des soli de batterie du futur festival “Jazz or Jazz” de la Scène nationale orléanaise…
Bref, superbement et discrètement guidés par les organisateurs de ce rendez-vous, les amoureux de Bach, de Scarlatti, mais aussi de la danse et de la magnifique et magique partition virtuose, peuvent ici s’offrir un instant rare, une fugue bien tempérée de tendresse, d’adresse, de jazz et de brio éloquente. Voici un assaut de petites formes qui met chacun en grande forme.
C’est tout bonnement magique, d’une efficacité discrète et magnifique.
Jean-Dominique Burtin.
Parcours de deux heures dans le Théâtre d’Orléans.
Jeudi 21 février à 19 heures , vendredi 22 février à 15 heures. Gratuit. Uniquement sur inscriptions au guichet de la billetterie du mardi au samedi de 13 heures à 19 heures ou par téléphone au 02. 38. 62. 75. 30. du mardi au samedi de 14 heures à 19 heures.
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