Chaque concert de l’Orchestre symphonique d’Orléans est une forme d’aventure musicale, et ce concert donné samedi et dimanche au Théâtre d’Orléans sous son titre presque banal n’échappe pas à cette démarche où le choix des œuvres mêle pédagogie de la découverte et plaisir de de l’écoute. Marius Stieghorst, retenu au Metropolitan Opera de New York pour une reprise de l’œuvre de Wagner, a ainsi concocté un programme dirigé par le jeune chef au cursus déjà brillant, Vincent Renaud, programme qui ne manqua pas de répondre aux attentes du public tout en le surprenant.

Vincent David et l’orchestre en répétition cl MT
Le concert s’ouvrait dans une association/confrontation entre deux monstres sacrés de la musique du XVIIIe siècle, Mozart avec une “Sérénade nocturne” et un extrait de la symphonie numéro six de Haydn dite” le Matin”, la nuit et le jour en quelque sorte, rapprochement de deux sensibilités à la fois très différentes et si proches que les deux extraits s’enchaînèrent presque sans discontinuité…
Et puis vint, après l’entracte, le plat de résistance, ce Festin de l’araignée du compositeur Albert Roussel, aujourd’hui quelque peu oublié, qui nous offre une page entre merveilleux et fantastique dans cette description quasi-naturaliste de cette beauté du cycle de la vie, traduite dans l’espace symphonique avec une incroyable puissance d’évocation. Et après le poème symphonique “A song Before Sunrise” du compositeur Frederick Delius, c’est le “Prélude à l’après midi d’un faune” de Claude Debussy qui vint nous rappeler le génie et la volupté de cette composition inspirée par le poète Stéphane Mallarmé, moments extatiques d’une rêverie qui mêle nature et poésie dans le sublime motif musical d’ouverture interprété par la flûte… qui sera repris à la demande du public à la fin du concert, comme lors de la première représentation en 1894.
Et pour terminer changement de décor avec un aller simple pour Vienne où Johann Strauss, le fils, d’abord nous proposa bien sûr une valse de l’auteur du Beau Danube Bleu, tirée de sa première opérette “Indigo et les 40 voleurs” et intitulée “les Mille et une nuits” (1871) ravissante de légèreté, avant de conclure ce concert par un autre compositeur viennois moins connu, Franz von Suppé, pour l’ouverture de “Ein Morgen, ein Mittag und ein Abend in Wien” (Matin, midi et soir à Vienne”) à l’expressivité très marquée des différentes heures de la journée, si éloignée en sorte des deux œuvres d’ouverture.
Un programme d’un éclectisme raisonné qui satisfit les mélomanes les plus exigeants !
Gérard Poitou
“Les heures du jour”
Concerts donnés les samedi et dimanche 2 et 3 mars
au théâtre d’Orléans
par l’Orchestre Symphonique d’Orléans
sous la direction de Vincent Renaud