Du 15 novembre au 21 décembre, François Lehnard expose sa série de tableaux La danse du regard à Beaugency, dans l’église Saint-Etienne. Une création réalisée spécifiquement pour le lieu et l’occasion, qui se veut une ode à la couleur.
Chez François Lehnard, les couleurs de ses peintures naissent de l’intuition de l’artiste – crédit FL
Par Jean-Luc Bouland.
Il y a toujours une bonne raison d’aller visiter Beaugency, ses quartiers anciens, son marché et son patrimoine, et celle-ci en est une supplémentaire. Du 15 novembre au 21 décembre, l’artiste ingréen François Lehnard y expose une série créée spécialement pour le lieu, la Danse du regard. Artiste plasticien coloriste depuis plus de 40 ans, initié dans ses jeunes années à la photographie, il avoue que « l’image et sa représentation du réel sous toutes ses formes m’ont toujours questionné ».
C’est avec l’artiste brésilien Célestino qu’il a découvert la couleur. « Sa densité et sa matière couplées aux couleurs mnésiques des vitraux de mon enfance révèlent mon langage plastique. J’exprime ainsi ce qui me bouscule, me révolte, m’émeut ou m’éblouit dans la vie. » À l’image de ce qu’il présente depuis de longues années, dans son atelier ou lors d’expositions personnelles ou collectives, telle celle présentée à Saran en 2024, François Lehnard estime que « la couleur s’impose d’elle-même, telle la sonorité intérieure d’un musicien en pleine improvisation. Les couleurs se répondent par résonance, contraste et association. Leur rythme chromatique est source inépuisable d’inspiration. » Il aime l’autonomie de la couleur, « sa capacité à se suffire à elle-même sans avoir à se référer à autre chose », son potentiel émotionnel l’animant à chaque touche sur la toile.
Des couleurs d’amour et d’espoir
En entrant dans l’église, en appréciant les toiles disséminées savamment sur les murs peints en blanc, entre les arches, on comprend que l’on n’est pas là pour retrouver des visions figuratives du réel, mais pour ressentir, s’imprégner, s’évader, au fil des couleurs et de leurs mouvements. François Lehnard peint d’un geste spontané. « Je ne planifie pas avant de peindre. Je crée par intuition, poussé par une énergie qui traduit en couleurs mes émotions, comme pour leur échapper. Mes toiles peintes à la main sont des reflets de la vie, de ma vie, de mes sensibilités, de mes contemplations ». C’est ce qui fait vibrer le visiteur, s’accordant à l’unisson avec la pensée de l’auteur qui « se libère en signes abstraits et en couleurs pour effacer, peut-être, des traumatismes intérieurs ».
L’exposition a été créée spécialement pour cette église, et l’ensemble présenté n’est pas artificiel, bancal, loin de là. « La contrainte d’un lieu, d’un sujet, d’un support produit sur moi comme une décharge stimulante, une énergie pour peindre », dit-il. Avec lui, et cela vaudrait aussi, sous une certaine forme, pour un photographe plasticien, on ne peut que rejoindre Marc Chagall, cité par François Lehnard, qui estimait que « si toute vie va inévitablement vers sa fin, nous devons durant la nôtre, la colorier avec nos couleurs d’amour et d’espoir. » Deux valeurs qui nous portent pendant la visite, et bien longtemps encore en la quittant.
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