Le maire et président de la Métropole fait sa revue des chantiers avec la montée en puissance des grands projets. La communauté urbaine n’est effective que depuis le 1er janvier dernier, la Métropole a vu le jour à la fin du printemps, le projet métropolitain a été adopté en juillet et Olivier Carré n’en est le président que depuis quelques semaines. Mais fort de ses 16 ans de mandats d’élu local il a pris le gouvernail de l’agglomération avec assurance avec il est vrai une mer assez calme.

Lors de sa traditionnelle conférence de presse de rentrée Olivier Carré s’est en effet félicité d’un environnement politique national apaisé (avec Emmanuel Macron qu’il regarde d’un œil bienveillant) et surtout d’un « état d‘esprit métropolitain ». « Il y a ici un véritable consensus pour faire avancer les choses insiste-t-il. Chaque vice-président quelle que soit sa sensibilité politique est extrêmement motivé sur les dossiers en cours ». Et ceux-ci ne manquent pas à l’échelle de la ville ou de l’agglomération.
Revue de détail
CO’Met. Le grand équipement sportif et culturel adossé à un nouveau parc des expos chemine bien avec des travaux qui seront effectivement lancés dans un an. L’achèvement de cet équipement permettra à Orléans de se positionner pour les JO des Paris en 2024. Le maire avait d’ailleurs apporté son soutien à Anne Hidalgo en précisant qu’Orléans pourrait notamment accueillir des délégations étrangères.
Interives : le grand quartier d’affaires pourrait lui aussi connaître une mise en chantier dans les prochaines semaines, du moins pour le siège de la CCI. Quant au téléphérique (qui ne sera pas affecté par les déboires d’un tel équipement à Brest) la déclaration d’utilité publique a pris un peu de retard mais devrait être délivrée d’ici à la fin de l’année.
Prison et centre aqualudique. « Inacceptable » c’est ainsi qu’Olivier Carré juge la position de l’Etat qui pourrait revenir sur sa parole de vendre l’ancienne prison à la ville pour y construire un « complexe aqualudique » (avec dans le même temps la fermeture de la piscine du palais des Sports). L’Etat pourrait conserver ce terrain pour y aménager un centre de courtes peines et de fins de détentions. Alors que les études du complexe nautique ont été lancées le maire (qui bénéficie du renfort de Jean-Pierre Sueur) a proposé à l’Etat, une autre localisation sur l’ancien site de l’Insee à la Source ou à côté de la prison-nord.

Mobe (Musée des sciences naturelles). L’architecte a été choisi, les études suivent leurs cours. Même si le chantier est de compétence communale (mais avec une « résonance communautaire ») la ville veut associer d’autres communes et sites comme celui des Pâtures à Chécy ou la réserve de la Pointe de Courpin à Saint-Pryvé. « Les projets qui émanent de la ville centre insiste Olivier Carré ont vocation à diffuser sur l’ensemble de l’agglomération, il faut donc associer d’autres communes, tisser des liens pour renforcer le maillage de nos territoires ».
Culture : c’est cette coopération intercommunale qui doit alimenter les projets culturels.Christophe Chaillou le maire de Saint-Jean-de-la-Ruelle a ainsi proposé la création d’un grand festival culturel d’agglomération en réunissant différentes manifestations déjà existantes. « Pourquoi pas », lui répond Olivier Carré qui veut également faire évoluer le Festival de Loire en associant d’autres communes ligériennes mais en conservant cependant « l’esprit marinier ». Mais c’est aussi vrai avec Tours. Le projet d’aménagement des Vinaigreries pourrait ainsi se faire en partenariat avec le nouveau musée Olivier Debré de Tours. La ville pourrait également donner un coup de pouce à l’Opéra de Tours peut être en décentralisant quelques-uns de ses spectacles. La coopération pourrait ainsi porter sur le Frac (Fonds régional d’arts contemporain) qui organisera ses prochaines Biennales d’Architecture non plus dans un seul lieu, mais avec des sites éclatés dans la ville et même dans la région. Le Frac pourrait par ailleurs s’enrichir du fonds et des maquettes de Patrick Bouchain, urbaniste et architecte qui a notamment reconstruit Blois sous le règne de Jack Lang.
Parc de Loire. Ce grand projet attenant à l’Ile Charlemagne devrait renaître de ses cendres avec un aménagement d’anciennes carrières, d’un site naturel, du parc qui mettra encore en valeur la Loire afin de permettre à la Métropole « d’affirmer que l’Orléanais est la clé du Val de Loire ».
Formations médicales. Si la fusion des deux universités Orléans et Tours ne semble plus d’actualité, des coopérations nouvelles doivent voir le jour notamment en médecine. La faculté de médecine de Tours aurait ainsi donné son accord pour que des formations soient dispensées à Orléans avec notamment un cycle complet d’internat. La ville a également proposé que le doyen de la faculté de médecine de Tours soit associé à la gouvernance du CHRO.
Universités. Olivier Carré est conscient que l’Université est dans une mauvaise passe avec des finances fragilisées. Le projet d’installation d’un second campus sur le site Madeleine pourrait ainsi en pâtir. La ville souhaite toujours y installer les formations de droit et de gestion ainsi qu’une école publique de commerce même si l’Etat semble réservé. La ville a d’ailleurs lancé une « manifestation d’intérêt » pour attirer d’autres entités (écoles privées, Sciences Po, etc). Conscient des difficultés de l’Université Olivier Carré se dit prêt –au côté de la région- à apporter ses financements. Mais il appelle aussi les autres villes où l’université a ouvert des antennes ( Bourges, Châteauroux et Chartres) à financer ces structures.
Tourisme. Un dossier difficile car si les touristes sont présents avec une grosse affluence cette année l’Office de Tourisme est souvent aux abonnés absents avec notamment le départ de la directrice. La Métropole qui a repris à la ville cette compétence tourisme veut en faire une priorité avec un budget multiplié par 2,5. Cela passera notamment par le déménagement de l’Office de Tourisme place du Martroi au rez-de-chaussée de l’actuelle CCI et par le développement du tourisme d’affaires.