Eurêka ! C’est parti pour la 20e édition des Rendez-vous de l’Histoire de Blois. Vendredi 6 octobre au matin, l’ouverture officielle a été donnée en présence des huiles habituelles – tout ce que compte la Ville, le Département et la Région – mais aussi, c’est devenu une tradition, les ministres de la Culture et de l’Éducation nationale pour adouber le cru 2017, devant un parterre majoritairement composé d’enseignants d’histoire-géographie et de personnels académiques.

Jean-Noël Jeanneney, président du conseil scientifique des Rendez-vous de l’Histoire de Blois.
« On nous a tellement dit que nous étions une science molle, nous autres historiens… Nous avons été un peu effrayé nous même par le thème que nous avions choisi ». Jean-Noël Jeanneney, président du conseil scientifique des Rendez-vous de l’Histoire a peint avec sa verve habituelle le tableau de ce que seront les 20e Rendez-vous de l’Histoire qui cette année fait la part belle aux sciences. « Nous avons été frappés par la guerre et la paix, qui ont grandement préoccupé les savants. Marcelin Berthelot pensait que grâce à la chimie, le XXe siècle serait un monde de paix. C’était un peu optimiste… ». Rythmes, durée, guerre, paix ; mais aussi hasard, déterminisme ; réalités et représentations : quelles idées et quelles mythologies ? Sciences et littérature, politique et sciences, foi et raison… Les amateurs d’histoire se pressent déjà aux portes de Blois pour ces nourritures intellectuelles qui reviennent chaque début d’automne à l’abri de la Halle aux Grains, de la salle des états généraux du château royal ou encore de l’antenne universitaire blésoise : pas un lieu n’échappera aux inventions, découvertes et innovations.
Capacité d’étonnement et vertu d’émerveillement

Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, aux Rendez-vous de l’Histoire de Blois.
Deux ministres sont venus porter sur les fonds baptismaux ces 20e Rendez-vous de Blois : Jean-Michel Blanquer (Éducation nationale) et Françoise Nyssen (Culture). Tous deux, dans un numéro de proximité divisé en deux discours pourtant, ont insisté sur l’absolue nécessité de cultiver cette « passion française » qu’est « la recherche » (l’arrogance : une passion française aussi ?). Rendant « hommage aux professeurs d’histoire-géographie », le ministre J-M. Blanquer déclare qu’il sera « attentif à l’enseignement de l’histoire-géographie au brevet des collèges et au bac ». En ajoutant : « Nous devons donner des racines à nos élèves, en histoire de France et en histoire du monde. Questionner l’histoire, c’est préparer les jeunes au futur ». Nul doute que nombre d’enseignants sont d’accord avec la formule, mais cherchent encore comment intéresser la génération qui est devant eux – quand elle se tient assise sur sa chaise plus de cinq minutes – à cette « passion » française elle aussi.

Françoise Nyssen, ministre de la Culture.
Françoise Nyssen partage la vision de son collègue du gouvernement : « C’est par la culture que nous pouvons continuer à changer l’école ; c’est par l’école que nous changeons les futurs citoyens, par l’école que nous combattons les fractures. Notre rôle est de permettre de la faire vivre ». « La culture, c’est un héritage qui autorise. L’émerveillement est la première règle pour notre cerveau ». « Notre responsabilité n’est pas de penser pour elle, cette génération qui nous suit. Mais de lui donner les clés de son autonomie, pour que l’héritage ne soit pas un carcan ». C’est beau comme de l’antique.
F.Sabourin.
La Région et le CNC signent ensemble pour la promotion du cinéma auprès des élèves

J-M. Blanquer (Educ Nat), Frédérique Bredin (CNC), F. Nyssen (Culture), F. Bonneau (Région).
Joignant le geste à la parole, Françoise Nyssen a ensuite signé, avec la présidente du CNC (Centre national du cinéma et de l’image animée) Frédérique Bredin, Philippe Germain président de Ciclic (Livre image culture numérique en Région Centre-Val de Loire), J-M. Blanquer et François Bonneau une convention de coopération pour le cinéma et l’image animée (1). Une convention qui accompagnera toute la chaîne cinématographique, de l’écriture à la réalisation. Exemple : les Ciné-mobiles, qui apportent le cinéma dans les établissements de la région, pour des actions auprès des élèves. « C’est un effort considérable de la Région », a précisé Frédérique Bredin, « et de notre côté c’est un apport de 700.000 € pour les orientations de la Région. 1 € donné pour 2 € engagés ». Une éducation à l’image plus que bienvenue, selon le ministre de l’Éducation nationale J-Michel Blanquer : « Nous sommes dans une civilisation de l’image pour le meilleur et pour le pire. L’objectif est de donner aux jeunes le goût de l’image mais aussi les codes. Donner une culture général aux élèves, ça passe par le livre, l’histoire, et le cinéma ».
(1) Dans une salle minuscule et sans issue de secours. La « haute sécurité » des Rendez-vous de l’Histoire pèche encore un peu…