Bourges: un secrétaire d’état, un député et un maire, tous candidats … ou pas

Les élections municipales n’auront lieu qu’au mois de mars prochain. Pourtant, au pied des remparts d’Avaricum, la capitale Biturrige Cube, on s’active depuis plusieurs semaines. Avant même l’ouverture officielle de la campagne un secrétaire d’état, Laurent Nuñez, un député, François Cormier-Bouligeon, et le maire actuel, Pascal Blanc, ont été annoncés sur les rangs pour occuper le fauteuil de premier magistrat de la ville.

A Bourges, décidément on ne veut pas faire les choses comme ailleurs. Alors que le maire actuel, Pascal Blanc, n’a toujours pas dit s’il repartait à la conquête de la mairie berruyère, il a déjà reçu le soutien de La République en Marche à travers sa commission nationale d’investiture. Un probable renvoi d’ascenseur pour avoir envoyé des messages de macron-compatibilité au début de l’été, il a par exemple co-signé une tribune publiée sur le site internet du Journal du Dimanche, où avec 71 maires et élus locaux de droite et du centre il annonçait son soutien à Emmanuel Macron. Un soutien pour un soutien, le merchandising politique est certes limité mais d’une efficacité redoutable …

Une quasi-investiture qui a fait plusieurs fois réagir le député LREM de la première circonscription du Cher, François Cormier-Bouligeon. Par exemple, accompagné d’une photo où Pascal Blanc serre la main du maire de Vierzon Nicolas Sansu (macron-compatible selon des rumeurs persistantes) il écrit sur les réseaux sociaux « Après d’autres, un nouveau maire sortant du Cher déclare sa flamme à @enmarche.fr. Tant critiqués et maintenant si courtisés. Il y a de quoi se réjouir. Pas au point d’être naïfs. Réjouissons-nous donc pour les fabricants de râteliers qui vont pouvoir écouler quelques produits. » Ou encore, pour prendre la défense d’Emmanuel Macron et du ministre de l’agriculture Didier Guillaume, après une communication de Pascal Blanc, le 22 octobre, demandant que le président et son gouvernement écoutent le monde paysan, il s’est fendu d’une « … Vous ne pouvez pas prétendre être dans la majorité présidentielle les jours pairs et vous en démarquer les jours impairs. » Ce qui, comme pour la pub des escaliers Stannah, devrait être le contraire.

François Cormier-Bouligeon candidat évincé …

Il est vrai que, premier candidat pour la mairie de Bourges, François Cormier-Bouligeon s’est un peu fait taper sur les doigts. Candidat déclaré en juin, il s’est retrouvé candidat débarqué quand l’automne est arrivé. Il a tout d’abord mis sa candidature « en suspens ». Cependant cette version moratoire avant un arrêt définitif, le 27 septembre, ne faisait que peu de doute. Pour expliquer sa mise en retrait locale, François Cormier-Bouligeon avait évoqué un possible accord national qui serait passé entre la République en marche et le Mouvement radical où « une place réservée pour un Marcheur comme premier adjoint et comme premier vice-président de l’agglomération ainsi que 50 % de candidats estampillés LREM ».

Il semble donc que les accords aient été finalement validés. Cette intronisation quasi officielle coupe court à toutes les supputations qui courraient avec, entre autres la possibilité de retrouver parmi les candidats Laurent Nunez, un autre LREM berrichon ci-devant secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur. Désormais, même s’il a toujours dit qu’il n’annoncerait sa candidature qu’à la fin de l’année en cours, Pascal Blanc a le champ libre pour une deuxième conquête du siège de premier magistrat de Bourges. Enfin, du côté de la majorité présidentielle …

Et le secrétaire d’Etat Laurent Nuñez

Par contre, s’il ne concourrait pas pour être chef de file, Laurent Nunez pourrait tout de même candidater sur Bourges. Pas encore nanti d’un mandat électif, comme beaucoup de membres de la majorité présidentielle actuellement en fonction, le secrétaire d’état pourrait, au printemps prochain, après élection, se targuer d’avoir un espèce de sésame en vue d’un poste directement ministériel. On ne sait jamais, en cas de remaniement, un poste à l’Intérieur ne serait pas si stupide …

Ceci étant, Pascal Blanc a reçu l’adoubement du Modem, du parti de centre-droit Agir mais aussi de l’UDI, un parti dont le maire de Bourges sortant a été délégué départemental jusqu’en 2018 avant de rejoindre les rangs du Parti Radical. De fait, Pascal Blanc a reçu le soutien de toutes les formations du centre et du centre droit… Comme dans le même temps, Socialistes, Communistes, LR et autres devraient faire cavaliers seuls à priori, au moment d’annoncer sa candidature, «  avant la fin de l’année », le maire sortant possède des atouts que beaucoup vont lui envier.

FS

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