Fabrice Le Saché, vice-président du MEDEF, Nicolas Dumans, président du MEDEF Centre-Val de Loire et Paul Seignolle, président du MEDEF 41 ont officiellement lancé Stratexio-Centre, le club export de l’organisation professionnelle le 18 février dernier à la Maison des Entreprises de Blois.
Stratexio a été lancé par Fabrice Le Saché, vice président du Medef. Il est entouré de P. Boissier (4NRj), B. Gasselin (4NRJ), Guy Pépin (Pt Medef 36), Mike Tavares (Emka), Paul Seignolle (Pt Medef 41), P. Marionneau (Emka), Sandrine Fleury (Pte Medef 37), Thierry Caille (Beirens), P. Gaudelas, R. de Brito (Rosenberg), Vincent Arnauld (MTS Galeries) et Nicolas Dumans (Pt Medef CVL). Photo JLV
« L’export, c’est de la croissance et de l’emploi, 6 millions d’emplois directs et indirects en France. La France reste un grand pays d’exportation avec la 4e place au monde pour les services et la 6e pour l’industrie. Nous devons avoir confiance dans nos talents et saisir les opportunités », a déclaré Fabrice Le Saché, vice-président et porte-parole du MEDEF. Invité par Paul Seignolle, le président de Stratexio a fait passer un message d’espoir et présenté Stratexio, l’outil d’accélérateur, mis en place par le MEDEF en 2017.
Julien Barrier, directeur de VSF, avec P. Seignolle (Pt Medef 41), Fabrice Le Saché (vice-président du Medef), Pascal Brindeau (député), Laurent Brillard (président TV) et Magali Marty-Royer vice-présidente de Territoires Vendômois chargée de l’attractivité. Photo JLV
Le jeune dirigeant (Aera group) a aussi visité 3 entreprises loir-et-chériennes qui performent à l’international : VSF à Saint-Amand-Longpré, Rosenberg à Vendôme et la scierie Gaudelas à Chailles. A cette occasion, il a pu échanger avec les députés de Loir-et-Cher, Stéphane Baudu et Pascal Brindeau sur le sujet central des impôts de production.
Visite de 3 pépites exportatrices en Loir-et-Cher
Vitro Service France (VSF), 1er grossiste indépendant français de vitrage auto à Saint-Amand-Longpré, illustre ce que peut être la réussite d’une PME à l’export. Depuis 2018, l’entreprise exporte en effet en Angleterre et aux USA avec sa filiale Panther Pro Industrie. En 2020, malgré la Covid-19, VSF a lancé les travaux d’agrandissement de son entrepôt et poursuivi le développement de son école de formation Glass & Boost. « Nous allons bénéficier de l’expérience de nos partenaires et des experts de Stratexio pour chasser en meute et renforcer notre CA », soulignait Franck Martin président du groupe.
Pascal Gaudelas dirigeant de la scierie Gaudelas a fait visiter son entreprise spécialisé dans le chêne (25 000 m3/an). Photo JLV
En adhérant à Stratexio, Patrice Gaudelas, qui dirige la scierie du même nom à Chailles, compte bien trouver de nouveaux marchés et booster le CA export qui pèse actuellement 20 % sur 7.5 M€. « Nous visons le grand export et nous allons nous structurer avec une équipe dédiée. Stratexio va nous donner les clefs d’entrée pour réussir ce nouveau challenge », explique-t-il en saluant l’initiative du Medef 41 qui « fait avancer les entreprises grâce au collectif ».
Paul Seignolle, Jean-Baptiste Anginot et Fabrice Le Saché dans la chambre anéchoïque de l’entreprise Rosenberg. Photo JLV
Racheté par l’Allemand Rosenberg, l’entreprise vendômoise ECOFIT (146 salariés, 23 M€ de CA en 2020) est l’un des champions de l’export en région CVL avec 75 % de son CA à l’international. « C’est le cœur de l’entreprise qui s’est construite sur cette ambition », a expliqué Jean-Baptiste Anginot lors de la visite de l’entreprise. Spécialisé dans la fabrication de moteurs électriques et de ventilateurs et plus récemment l’éolien, Rosenberg a mis en place un service export dès 1983 dans lequel travaillent actuellement 8 salariés polyglottes (anglais, allemand).
Jean-Luc Vezon
Fabrice Le Saché, vice-président du MEDEF : « Il y a de la croissance à l’export pour nos entreprises »
Fabrice Le Saché, le jeune entrepreneur qui monte au MEDEF est venu 2 jours en région CVL pour lancer Stratexio. Photo JLV
Vous êtes président de Stratexio. Pourquoi avoir créé cet outil avec vos partenaires CCI France, France Industrie et OSCI ?
Fabrice Le Saché : Malgré notre balance commerciale déficitaire (- 67 Mds d’euros en 2020), notre pays est un grand pays d’exportation, le quatrième dans les services et le sixième pour l’industrie. Six millions d’emplois directs et indirects sont liés à l’international. Nous importons malheureusement énormément de biens manufacturés (64 % du volume). Notre industrie a perdu beaucoup ces dernières années avec un poids qui est passé de 20 à 11 % des emplois. Cette désindustrialisation n’est pas inéluctable. Pour cela, nous devons être offensif à l’export d’où la création de Stratexio en 2007 à la fois accélérateur de croissance et moyen d’agir pour produire plus en France et améliorer notre solde.
Qu’est-ce que Stratexio ?
F.LS. : Ce dispositif permet aux entreprises adhérentes de se projeter concrètement à l’international grâce aux échanges entre pairs et à l’accompagnement d’experts. Des « groupes commandos » de 8 à 12 chefs d’entreprise se retrouvent ainsi tous les 2 mois pour travailler sur des sujets opérationnels. Parmi les éléments structurants du programme : partage d’expérience, amélioration des approches marché, élaboration de la feuille de route export, structuration du service export, ouverture de filiales commerciales, prises de participation, opérations de croissance externe, conclusion d’accords de distribution ou création de sites industriels.
Qui est l’initiateur de Stratexio et quels sont les résultats ?
F.LS. : Créé en région Centre sous l’impulsion de Paul Seignolle, président du MEDEF 41, Stratexio CVL est le 11e club de ce type en France. Au niveau national, ce sont au total plus de 140 dirigeants qui participent à ce programme d’accélération. Ce dernier donne des résultats significatifs puisqu’on constate une hausse moyenne du CA export de 74 % sur 3 ans. 93 % des entreprises sont aussi fidèles au programme. Il s’agit d’ailleurs souvent de PME-PMI et d’ETI. En région Centre-Val de Loire, 6 entreprises constituent le 1er noyau : 4NRJ, Emka électronique Gaudelas, Rosenberg, Beirens et MTS Galeries. Plusieurs autres sociétés viendront grossir nos rangs dans quelques semaines.
Au-delà du programme, comment améliorer la compétitivité de nos entreprises à l’export ?
F.LS. : Nous devons agir sur plusieurs leviers, l’innovation avec des produits et services attractifs permettant de générer de la valeur grâce à la montée en gamme. La compétitivité prix est également essentielle sur un marché mondial. Celle-ci dépend de l’organisation et de l’outil technologique (numérique, robot…) mais aussi des impôts et des charges. Or, cette fiscalité est la plus élevée en France parmi les pays industrialisés ce qui constitue un lourd handicap. Et malgré les 10 Mds de baisse prévus par le Plan de Relance, dans ce domaine, le différentiel avec l’Allemagne reste important, de l’ordre de 1 à 7. Je rappelle que notre pays a perdu des parts de marché à l’export dans l’UE qui sont passées de 17 % il y a 15 ans à 11 % pendant la Covid-19. Il faut donc une prise de conscience collective pour rebondir rapidement. Les opportunités sont nombreuses en Asie par exemple qui a retrouvé la croissance.
Propos recueillis par Jean-Luc Vezon