Covid-19 : l’espoir des beaux jours

D’après les derniers chiffres fournis par l’Agence Régionale de Santé (ARS), le taux d’incidence (nombre de cas positifs au coronavirus pour 100 000 habitants) est de 167,80 pour toute la Région Centre Val de Loire. Par département on obtient 133,60 dans le Cher, 229,80 en Eure-et-Loir, 181,00 dans l’Indre, 170,50 en Indre-et-Loire, 155,30 en Loir-et-Cher et 143,10 dans le Loiret.

Vaccination

Patiente de faisant vacciner au centre de vaccination de Fleury les Aubrais (Loiret) le 18 janvier 2020. ©Mourad Guichard

Tours Métropole cartonne avec une incidence à 187,30 alors qu’Orléans Métropole est à143. Par ailleurs, concernant la vaccination, au 24 février 2021, l’ARS (Agence régionale de santé) signale que dans le Centre Val de Loire il y eu 181 922 injections dont 122 499 premières doses et 59 423 rappels.

La vaccination ne pourra contrôler la situation sanitaire que dans de nombreux mois

Avec 4,51 % de sa population vaccinée, la Région Centre Val de Loire est au-dessus de la moyenne nationale. À ce rythme, la vaccination ne pourra contrôler la situation sanitaire que dans de nombreux mois, d’autant que des incertitudes persistent. Si une bonne efficacité* est désormais confirmée pour le vaccin de Pfizer, la durée de l’immunité vaccinale et les capacités à supprimer la transmission de la maladie ne sont pas connues pour les vaccins à ARN messager.

En France, fin 2020, l’immunité collective (vaccins et l’immunité acquise par une partie de la population, après infection) avait atteint environ 10 %. Elle augmente rapidement avec les contaminations. D’après un travail de modélisation effectué par l’Institut Pasteur, la population ayant été infectée par le Sars-Cov-2 (donc désormais immunisée naturellement), pourrait atteindre jusqu’à 30 % dans certaines régions. On est encore bien loin des 60 à 70 % personnes immunisées nécessaires pour arrêter l’épidémie…

Chaque Français est devenu un expert en épidémiologie et en santé publique

L’objectif actuel des mesures sanitaires adoptées n’est pas d’éliminer le coronavirus et de permettre ainsi un enchanteur retour à la « vie normale ». Ce n’est pas possible. Culturellement, les Français n’accepteraient pas des situations de privation radicale des libertés, nécessaires dans ce cas. Nos décideurs politiques essayent uniquement d’éviter la saturation de notre système de soins et une hécatombe chez les plus vulnérables. « En même temps » ils veulent essayer de préserver au mieux l’économie nationale mais aussi empêcher des protestations violentes des plus mécontents.

L’acceptabilité des mesures décidées, compte tenu de leurs conséquences délétères sur la santé mentale et psychologique, la vie sociale, culturelle et économique, est un inquiétant casse-tête. Au gré des chiffres des contaminations, les politiques picorent, avec un succès très mitigé, dans toutes une série de stratégies de contrôle de l’épidémie. Ainsi est apparu dernièrement, le confinement territorialisé, expérimenté dans des communes du littoral méditerranéen. Toutes ces mesures hésitantes et fluctuantes ne peuvent satisfaire personne car chaque Français est devenu un expert en épidémiologie et en santé publique et sait ce qui devrait être valablement fait…

L’égoïsme irresponsable des pays riches

Au niveau planétaire, le coronavirus n’est pas plus sous contrôle. La distribution des vaccins à l’échelle mondiale est loin d’être équitable. L’égoïsme irresponsable des pays riches, ayant commandé des quantités massives de doses vaccinales, empêche les pays en développement d’accéder aux vaccins. Les mesures de restriction de voyager sont peu efficaces pour ralentir la propagation virale entre pays. Une récente étude vient encore de le démontrer. De nouveaux variants du SARS-Cov-2, plus contagieux et insensibles à l’immunité acquise par vaccination, peuvent à nouveau se produire dans ces pays laissés-pour-compte et entraîner de nouvelles et redoutables recrudescences de Covid-19…

En attendant les beaux jours

Le comportement du virus, selon les saisons et le climat, est incertain. Espérons que l’arrivée du soleil casse sa propagation puisque la chaleur et la sécheresse l’altèrent. Pour le savoir, les tous prochains mois seront déterminants. En attendant les beaux jours, que nous espérons salvateurs, il vaut mieux se préparer à vivre longtemps avec le coronavirus, accepter notre vulnérabilité et se protéger mutuellement. Le port convenable du masque, l’isolement des personnes infectées, les bonnes pratiques d’hygiène, telles que le lavage régulier des mains et le nettoyage des surfaces, demeurent indispensable…

 Jean-Paul Briand

*Si un vaccin est dit efficace à 90 % sur la Covid 19, cela ne signifie pas que 90 % des personnes vaccinées sont protégées. Ce critère d’appréciation indique que le vaccin réduit de 90 % le risque de développer une Covid-19 symptomatique chez les vaccinés, dans un délai d’au moins 7 jours après la seconde dose, par rapport à une population non vaccinée.

Commentaires

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  1. “Chaque Français est devenu expert, etc.” Donc j’en suis un et par conséquent j’ai entamé le creusement d’une cave, où je dois m’adonner à une inéluctable misanthropie. Je suis en effet désormais contraint de pratiquer la plus stricte méfiance à l’égard de mon voisinage. Mes calculs statistiques m’amènent à estimer le port obligatoire du masque pendant au moins cinq années. Je ne serai pas vacciné avant quatre ans, délai suffisant pour le développement d’autres variants. La vie est belle.

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