Tête de liste “de la droite et du centre” aux prochaines élections régionales, Nicolas Forissier, député LR de l’Indre, est venu lancer sa campagne vendredi 5 mars à La Ferté Saint-Aubin. Une première loirétaine voulue rassembleuse qui en annonce d’autres…
Après 23 ans de gestion d’une majorité de gauche qu’elles jugent à bout de souffle, les forces “de droite et du centre” conduites par le député LR de l’Indre Nicolas Forissier partent au combat avec l’assurance de futurs vainqueurs. “Sur 20 élections, je n’en ai perdu qu’une“, explique l’ancien ministre du gouvernement Raffarin, invité ce vendredi 5 mars à La Ferté Saint Aubin par Constance de Pélichy, maire de la commune et conseillère régionale sortante. Un optimisme affiché et un discours mesuré qui se veulent rassembleurs, occultant peut-être quelques récentes dissensions internes.
Réveiller la belle endormie
Fabien Vacher présente le “Miel de France” à ses visiteurs.
Ce lancement officiel de la campagne dans le Loiret, département de la ville préfecture, n’était pas anodin, même s’il avait été amorcé par des visites préliminaires dans d’autres départements les jours précédents. Accueilli au sein de l’entreprise famille Vacher pour prendre ainsi le pouls du développement économique dans les territoires, il était entouré en toute cordialité de plusieurs élus locaux, tels Claude de Ganay, député de la circonscription, Chrystel de Filippi, maire-adjointe d’Orléans, Jean-Paul Roche, maire d’Ardon et président de la Com’Com des Portes de Sologne, et d’autres maires du secteur, pas tous LR, comme ceux de de Marcilly en Villette ou St Denis en Val. Les conflits récents au sein de la Métropole orléanaise semblait bien loin, un peu comme si, pour employer une métaphore un peu sucrée, il était temps que toutes les abeilles reviennent à la ruche.
La famille Vacher, justement, en possède 1500, ce ne pouvait être un hasard. Et, sous l’impulsion de Florent, elle est aussi devenu en moins de 20 ans la seconde entreprise française dans le négoce du miel, employant 28 salariés, travaillant avec 80 producteurs, et réalisant 15 millions d’euros de chiffre d’affaire, tout en privilégiant les produits français, se fournissant notamment chez Duralex pour ses emballages en verre.
Le ton de la campagne menée par Nicolas Forissier et ses colistiers ne sera pas nécessairement mielleux, même s’il se veut résolument positif. La volonté affichée, et répétée “de réveiller la belle endormie“, devrait se matérialiser après leur victoire, dont ils affirment ne pas douter, par une relance de l’économie “alors que la majorité actuelle est paralysée par le poids des Verts qui bloquent nombre de décisions“. A leur arrivée aux commandes régionales, ils éviteraient de continuer le saupoudrage de subvention, pour mieux se concentrer sur l’économie, l’emploi, et l’aide aux petites et moyennes entreprises, victimes depuis 9 mois de la COVID 19. “C’est par l’emploi et le travail que l’on doit assurer l’avenir des futures générations“. Tout en garantissant l’aide aux associations par le maintien du Cap Asso, dont les actions sont essentielles à la vie en commun, et notamment dans le domaine sportif.
Une campagne rassembleuse
De GàD : Jacques Martinet, Nicolas Forissier et Constance de Pélichy
Le programme n’est pas encore défini, même si des pistes existent. Les concertations se précisent, notamment pour le choix des têtes de liste départementales. En Loir et Cher, Guillaume Peltier semble tout désigné, et, si rien n’est encore assuré, Constance de Pélichy semble bien partie pour conduire le combat dans le Loiret. Des réunions prévues dans le Montargois le 10 mars prochain devraient permettre d’en savoir un peu plus sur le sujet.
Viendra après le temps du combat proprement dit, en mesurant toutes les forces en présence face à l’échéance de juin prochain. L’adversaire désigné est, en toute logique, la majorité régionale sortante, présentée comme fragile et divisée. Vient en suite la liste attendue menée par Marc Fesneau (LREM + Modem), qui n’est pas vue, aujourd’hui, comme une liste du Centre par Nicolas Forissier. “C’est une liste de la majorité gouvernementale. Le centre c’est nous“. Quant à imaginer un accord avant le premier tour, ou un soutien, voire une fusion avant le second, comme cela pourrait se dessiner ailleurs, tel en région Sud, ce n’est toujours pas à l’ordre du jour. “Nous voulons être rassembleur. Au delà des partis, nous voulons réunir des électeurs, en faisant des propositions qui répondent à leurs attentes“. Voilà une profession de foi qui répond implicitement à une précédente déclaration du Rassemblement national, s’affirmant en pôle position après l’annonce de Nicolas Forissier comme tête de liste LR. “L’espoir fait vivre“, répond celui-ci. A bon entendeur…
Jean-Luc Bouland