Orléans: sept danseuses polissent le hip-hop

Vendredi soir à la Scène nationale, le spectacle Queen Blood, prévu en décembre dernier et reporté, a montré son hip hop très travaillé par une troupe de danseuses de Rennes. Elles ont joué la cohésion de groupe et l’exposition personnelle, insufflant une magnifique énergie pendant toute la soirée. La salle debout les a plébiscitées.

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Séduit par la house musique, Ousmane Sy danse sur ses rythmes et invente la house dance. Très proche du hip hop, elle empreinte à plein de courants différents, mais reste une danse de club et non de rue. Ousmane prend de plus en plus d’importance et fonde en 2012 le groupe Paradox-Sal, qui viendra s’appuyer sur la Scène nationale de Rennes avant de codiriger le Centre Chorégraphique National de Rennes et de Bretagne (CCNRB) . Il décède en décembre 2020, mais auparavant il avait monté plusieurs spectacles, dont Queen Blood, que l’on a pu voir vendredi à la Scène nationale.

Dansé par sept jeunes femmes !

L’ambiance est proche de ce que l’on connaît, un espace autour duquel les danseuses regardent celles qui dansent en les encourageant de petits cris. Et elles rentrent sur la piste, suivent le rythme de la musique. Les gestes sont connus, ondulation du corps, bras qui « passent » un objet, pieds toujours en mouvement. Les mouvements sont assez libres, mais restent toujours sur le rythme musical.

Et puis quand le spectacle avance, la danse se fait plus policée. La base, l’inspiration gestuelle, les dispositions sur scène restent dans le hip hop, mais quand deux danseuses, puis quatre, puis toutes évoluent en groupe sur les mêmes gestes, quand des figures se font et se défont, on n’est plus tout à fait dans la danse d’origine. C’est vraiment un spectacle, alors que les rencontres dans les clubs n’en sont pas. Ils constituent souvent des confrontations, des battles. Dans Queen Blood, toute violence est bannie. Le système du ring central où elles entrent et sortent, se remplacent ou se retrouvent, reste. Mais c’est devenu un jeu de scène. Chaque fille peut, doit, s’exprimer, mais le groupe se forme et la danse collective reprend. Avec des moments de réelle danse contemporaine, ou le dispositif hip hop n’est plus respecté. Comme sur la sublime chanson de Nina Simone, Four Women, où les danseuses en ligne appuient la solennité du propos.

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Spectacle enthousiasmant qui a emballé le public. Cette culture populaire dans un lieu qui n’en a pas vraiment l’habitude est réjouissante, surtout au moment où l’intrusion du hip hop chez Rameau dans les Indes galantes, à l’opéra, a fait beaucoup de bruit. Le film de cette expérience qui passe en ce moment au cinéma Les Carmes raconte cette aventure. Ces deux spectacles sont véritablement frère et sœur.

Bernard Cassat

 

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Queen Blood

Chorégraphie Ousmane Sy
Assistante chorégraphique Odile Lacides
Interprétation 7 danseuses du groupe Paradox-sal, parmi Allauné Blegbo, Valentina Dragotta, Nadia Gabrieli-Kalati, Linda Hayford, Nadiah Idris, Anaïs Imbert-Cléry, Odile Lacides, Cynthia Lacordelle, Audrey Minko, Stéphanie Paruta
Costumes Hasnaa Smini
Lumière Xavier Lescat
Son, arrangements Adrien Kanter

Scène nationale d’Orléans

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